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RABELAIS: GARGANTUA : Dizain " Aux lecteurs " et prologue (lecture analytique)

Publié le 19/06/2011

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COMPRÉHENSION

1. Les rapports de l'auteur et du lecteur : ce dizain, qui figure en tête du roman, apparaît comme une profession de foi parfaitement claire, au contraire du prologue, où les intentions de l'auteur sont présentées de façon ambiguë. Le ton en est direct et amical. 2. Le lecteur : Rabelais l'invite à garder un esprit ouvert sans se formaliser ni rien interpréter à mal (il ne doit pas se " scandaliser "). Il ne trouvera rien de dangereux dans le livre.

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« a composé son livre.

Ainsi semble-t-il affirmer le contraire de ce qu'il prétendait précédemment et railler par avanceceux qui seraient tentés de donner à son oeuvre une signification secrète.8.

Le prologue est capital pour l'intelligence de l'oeuvre.

Si les affirmations de l'auteur paraissent contradictoires etprêtent, comme tous les grands textes, aux controverses et aux interprétations multiples, l'alliance et la fusion detons aussi divers invitent à réfléchir sur les intentions profondes de Rabelais et sur la nature du public auquel ils'adresse.

On ne peut lui dénier la volonté de provoquer chez son lecteur, qui est toujours aussi un auditeur, unegaieté qu'il érige en philosophie.

La joie même qu'il prend à écrire est communicative, mais elle n'exclut pas le sérieuxet la recherche active et prudente d'une sagesse qu'il promet aux lecteurs diligents et avisés.

Souci de piquer lacuriosité que ces mises en garde d'auteur ? Prudence aussi, car toute vérité n'est pas bonne à dire.

Que son livremérite une lecture attentive, c'est là ce que veut indiquer Rabelais.

Aux " abstracteurs de quinte essence "d'apprécier eux-mêmes-les limites à assigner aux enseignements contenus dans le Gargantua. ÉCRITURE 11 et 12.

La verve tient à la variété des tons, tantôt celui d'un bonimenteur de génie, d'un camelot vantard, tantôtcelui d'un humaniste érudit.- La verve du conteur populaire : apostrophes (" buveurs ", " vérolés ", " à quel propos en votre avis "),exclamations ou jurons (" Caîgne ! "), proverbes (" l'habit ne fait pas le moine "), comparaisons pittoresques (" uncoupeau d'oignon "), images familières et pittoresques (" enseigne "), exagérations bouffonnes mystères horrifiques").- L'éloquence oratoire : ampleur de la période (" posé le cas qu'au sens littéral vous trouvez "), reprises (" quel futSilène "), énumérations et effets de rythme (les " Silènes ", les vertus de Socrate), interrogations (" qui le induit ", "quel est l'espoir ").

La cadence de la période atteint même parfois à une passion contenue non dénuée de lyrisme(portrait de Socrate).

- L'érudition humaniste : référence à Platon, à Homère, à Ovide, citations volontairementpédantes (Galien).C'est encore à Platon qu'il emprunte l'éloge final de Socrate.

Son ton grave et chaleureux donne la mesure de sonenthousiasme pour la figure du sage auquel il prête les vertus caractéristiques du vrai pantagruéliste (voir leprologue du Quart Livre).- La richesse et la diversité du vocabulaire : termes abstraits ou philosophiques (" entendement ", " vertu "), termesconcrets, voire techniques (" ambre gris, amomon, musc, civette "), emploi de mots de sens voisin (" dérision etgaudisserie ", " fleurer ", " sentir "), équivoques ou calembours (" oisons bridés, lièvres cornus, canes bâtées ", "livres de haute gresse ").- L'imagination verbale et la vivacité du rythme : liaison naturelle des comparaisons, alternativement brèves oulonguement filées (les Silènes, Socrate, le chien, les chiens de chasse), précision cocasse des attitudes du chiendevant l'os à moelle, faciles à transposer sur le plan intellectuel et moral.. »

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