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RACAN : Stances sur la retraite

Publié le 25/09/2012

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Tel est ce poème qui se déroule avec ampleur, comme l'ondulation même des grands blés mûrs, avec une certaine monotonie forte qui est bien celle de la campagne cultivée. On est frappé de la perfection de sa facture, de la netteté de la pensée, de la force sereine des antithèses, de la richesse des rimes, de l'absence, si rare même chez les meilleurs poètes, de toute cheville. Tout au plus peut-on y relever quelques négligences de détails, quelques répétitions de mots, un ou deux embarras de construction qui semblent reculer légèrement la pièce avant Malherbe.

« Racan.

Photo Edimédia .

Honorat de Bueil , seigneur de Ra c an (1589-1670)/ut page à la cour du roi H enr i IV.

Là, il fit La co nnaissance de Mal­ herbe , dont il devi nt le dis cipl e.

Le maître non seuleme nt Lui ap­ prit les règ l es de la versification et lui fit connaî tre Les t extes des classiques grecs e t latin s, mais il as­ sura éga le m e nt au jeune hom me un e for­ mation re li gieuse et morale de premi e r ordre.

Il resta tou­ jours en Racan quel­ que chose des ensei­ gnements de son maî­ tr e, quoiqu ' ilfût peu porté au « travail de L a plum e », car c'es t avant tout un poèt e d 'instin c t.

Le livre Fuir la cour D e sa vingtième à sa trentième année, R aca n n 'a pas vécu une époque très heureu se : les peines de cœur , le s trac as d 'arg ent, la délicate sse de sa santé , le sentiment d'impuissance politique , et , surtout , l'impos sibilité de participer à de s ac tes g uerriers , tout cela le désole profondément.

Il se sent donc poussé à quitter définitivement le Louvre , c'est-à-dire la cour, pour se retirer dans sa province natale.

C'est à cette époque qu'il compose les Stances sur la retraite , où il montre sa détermina­ tion à renoncer à toute s le s riche sses matérielle s ainsi qu'aux dé sir s de pui ssance terrestre.

Pour lui, l'exi stence de l'élite française auprès du roi est pleine de vanité et d'hyp oc risie.

Le poète désire retourner aux source s, à une vie plus tranquille sur les terre s qui l 'ont vu naître .

Le constat est simple: la solitude de la campagne peut seule apporter le repo s de l'âme indispensable à chacun et éloigner l'homme du vain bruit des intrigue s de la capitale.

Les douceur s de la terre L es Stances sur la retraite , écrites vers 1618, comportent quelque soixante vers qui s'inscrivent , malgré leur ton très personnel, dans une tradition lütéraire fortement ancrée: c'est bien avant le xvne siècle qu'on commence à louer les plai sir s s imples de la campagne et à les opposer au monde artificiel de la ville.

Horace déjà , et plu s tard les poète s de la Pléiade , vantent les douceurs d'une retraite volontaire.

L'orig inalité de Racan consiste en l'attention toute particulière que l'écrivain prête au chant de la terre.

Sa fertilité , liée au travail attentionné du noble campagnard , fascine le poète.

On ne peut s'empêcher de pen ser à l'aspect métaphorique du t!J~me de l'agriculture.

En effet , les similitude s entre le paysa n qui laboure son champ pour y faire pou sser ses récoltes et l' écrivain qui travaille sa page blanche pour y faire germer les phr ases qui lui apportent le réconfort so nt frappantes.

D'ailleurs, lorsque Racan écrit, même s'il reste au Louvre , il s'iso le déjà du monde , et c'est bien là un début de retraite.. »

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