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Racine, dans les Préfaces d'Andromaque et de Britannicus, allègue le jugement d'Aristote sur « le héros d'une tragédie » : « Bien loin d'être parfait, il faut toujours qu'il ait quelque imperfection. » Dans quelle mesure Racine opposait-il ainsi ses tragédies aux tragédies cornéliennes ?

Publié le 20/04/2009

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racine

Cette discussion sur le héros de la tragédie est une de celles qui reviennent le plus souvent chez ceux qui cherchent à établir les règles du théâtre. Le principe d'Aristote est d'ailleurs universellement accepté. Mais, comme pour le « vraisemblable «, il y a bien des façons de l'interpréter. Corneille pensait que Rodrigue avait quelque imperfection parce qu'il avait un moment d'hésitation avant de provoquer le comte et parce qu'il ne pouvait pas s'empêcher d'aimer aussi profondément Chimène ; qu'Auguste avait à faire un effort sur lui-même avant de se montrer clément, etc. Inversement, comment dire que certains personnages de Racine ont « quelque imperfection «; au moment où la tragédie les met en scène, ils sont toute imperfection ; ils sont la proie d'une passion aveugle, étouffant toutes les qualités ou vertus qu'ils ont pu avoir.

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