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La raison permet-elle d'atteindre la vérité ?

Publié le 23/02/2004

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La raison est, par execellence, l'outil et la mesure de la vérité. Sans elle, nous n'aurions que des points de vue subjectifs et particuliers sur le monde. Si toute connaissance commence par les sens, seule la raison peut leur donner ordre et unité. Mais, ce qui est vrai est conforme à la réalité. La raison est abstraite et désincarnée. Seules nos perceptions, nos expériences peuvent nous donner des informations sur le monde.
  • I) La raison conduit à la connaissance de la vérité.
a) La raison n'est pas trompeuse. b) Sans la raison rien ne serait vrai. c) La raison comme instrument infaillible
  • II) La raison ne conduit pas à la vérité.
a) La raison ne peut remplacer l'expérience. b) La raison ne donne pas de prix aux choses. c) Les dérives de la rationalité.
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« en adéquation avec le réel.

Telle est la thèse des empiristes. En effet, l'empirisme affirme qu'il n'y a rien dans l'entendement qui n'ait été auparavant dans les sens, cad que l'expérienceest la source de toutes nos connaissances.

Toutes nos idées ne sont jamais, comme dit Hume , que des « copies de nos impressions sensibles ».

Non seulement l'expérience est la source de nos idées mais encore elle explique l'association de ces idées entre elles, cad le fonctionnement de notreesprit.

Qu'il s'agisse d'association par ressemblance (deux idées s'appellent l'une l'autrequand leurs objets ont été donnés de nombreuses fois soit l'un à côté de l'autre, soit l'unaprès l'autre).

C'est toujours dans des expériences antérieures et répétées que se trouvela raison de ces associations. Une autre solution consiste à affirmer que toutes les connaissances de l'homme, y compris les principes de laraison dérivent de l'expérience. C'est ainsi que pour Locke , il n'existe ni connaissance ni principe inné.

Dans « Essai sur l'entendement humain », critiquant l'innéisme de Descartes , Locke avance la thèse de la « table rase » : l'esprit de l'être humain, avant toute expérience et éducation (celui du nouveau-né par exemple), est comme une tablette de cire, vierge de toute écriture.Nos idées simples viennent de la sensation et de la réflexion.

Les idées complexes et en particulier les catégories desubstance, de mode et de relation sont le produit de la combinaison des idées simples.

Pour Hume aussi les principes dela raison ne sont pas innés mais acquis par l'expérience. Comme philosophie générale, l'empirisme affirme avec Locke que nos idées ne sont pas, comme le pensait Descartes , innées, mais qu'elles proviennent de l'expérience.

On peut décomposer la philosophie empiriste de la connaissance entrois moments. 1.

L'origine des idées .

L'esprit, dit Locke , est d'abord une page blanche, une « table rase » (tabula rasa). « Comment vient-il à recevoir des idées ? Par quels moyens en acquiert-il cette prodigieuse quantité quel'imagination de l'homme, toujours agissante et sans borne, lui présente avec une variété presque infinie ? D'oùpuise-t-il tous ces matériaux qui sont comme le fond de tous ses raisonnements et de toutes ses connaissances ?A cela je réponds d'un mot : de l'expérience.

C'est le fondement de toutes nos connaissances, c'est de là qu'ellestirent leur première origine .

» (« Essais sur l'entendement humain »).

L'expérience est donc d'abord pour l'empirisme une réponse à la question de l'origine des idées.

Ainsi, un certain nombre d'idées naissent dans l'âmedes « observations que nous faisons sur les objets extérieurs et sensibles » (idem).

C'est le cas d'idées comme « dur », « mou », « blanc », « jaune »...

Locke les appelle des « idées de sensations » : nous nous les représentons que parce que nous avons eu l'expérience sensible du mou, du blanc, du jaune....

Pour un empiriste,un aveugle de naissance ne saurait avoir aucune idée des couleurs.

Les autres idées viennent non de l'expérienceexterne, mais de l'expérience interne ; cad des observations que nous faisons sur « les opérations intérieures de notre âme ».

Telles sont les idées de « joie », de « peine », de « plaisir », de « douleur »...

Ce sont des idées de réflexions.

Dans les deux cas, les idées sont, comme dit Hume , des « copies » des impressions sensibles. 2.

La composition des idées .

En faisant naître les idées de l'expérience sensible, comment pourrions-nous rendre compte de l'infinité des idées que l'esprit peut concevoir, alors que est toujours limitée ? Je peux mereprésenter une montagne d'or, ou un centaure : comment est-ce possible ? La réponse est : grâce à la possibilitéde combiner ou d'associer les idées, que Locke comme Hume attribut à l'imagination.

L'empirisme distingue entre les « idées simples », cad inanalysables en éléments et immédiatement dérivées d'expériences sensibles élémentaires (telles les idées de « rouge », « chaud »...) et les « idées composées », qui, elles, sot des résultats d'une combinaisons d'idées simples. 3.

La signification des mots .

L'expérience comme contrôle.

L'expérience n'est pas seulement une origine ; elle est aussi ce à quoi il faut retourner pour éprouver la valeur de nos pensées ou plus exactement de notrelangage.

Les mots dépendent des données sensibles particulières, aussi généraux et abstraits soient-ils.

De quoisuffit-il donc pour savoir si un mot possède un contenu réel de signification ou si ce n'est qu'un mot creux ? Il suffitque le mot représente effectivement une idée.

Pour établir la signification d'un mot, il suffit de rechercher dequelle(s) impression(s) sensible(s) dérive l'idée dont il est supposé être le signe. L'expérience est bien alors, non seulement un point de départ, mais aussi un point d'arrivée, de retour.

Ainsi l'empirismene fait-il pas seulement de l'expérience l'origine de notre connaissance, mais aussi ce qui la justifie.

En ce sens, il nerépond pas seulement à la question de fait que demeure la question de l'origine ; mais il pose dans toute son ampleur laquestion de droit. Dans « Essais philosophiques sur l'entendement humain », Hume affirme que les « idées » ne sont d'abord que des copies affaiblies des « impressions » d'origine externe et qu'elles sont ensuite liées suivant les lois mécaniques de l'association.

Ainsi, par exemple, nous observons qu'un phénomène donné est suivi d'un autrephénomène donné.

Rien ne nous permet d'affirmer qu'il existe entre eux une relation causale nécessaire sinonl'habitude que nous avons acquise, sous l'influence d'une association souvent répétée, de nous attendre à les voir sesuivre.

Le principe de causalité est donc acquis par expérience.

Il en est de même pour les autres principes. La pensée empiriste anglaise distinguera avec insistance vérités logiques et propositions induites de l'expérience. Hume analyse ainsi ce qui sépare relations d'idées et relations de faits : si l'opération « 2+2=4 » n'exige nul recours à l'expérience, l'affirmation « le soleil se lèvera demain » ne peut être proférée que parce que j'ai l'expérience quotidiennede la levée du soleil.

La proposition contraire n'est ici nullement contradictoire sur le plan logique, comme le serait« 2+2+5 ».

C'est un recours aux faits, non le jeu d'une opération purement rationnelle, qui établit la vérité.

Qu'en est-il alors de son universalité ? Comment prouver qu'il n'y aura pas un matin où le jour ne se lèvera pas ? Questions qui ontpour effet de fragiliser la valeur rationnelle des propositions scientifiques.

A côté des sciences de pure raison, les plusnombreuses sont relatives à des faits.

Celles-ci, parce qu'elles ne relèvent pas de la pure logique, ne peuvent pas êtredémontrées : « Le contraire d'un fait quelconque est toujours possible, car il n'implique pas contradiction et l'esprit le conçoit aussi facilement et aussi directement que s'il concordait pleinement avec la réalité. » Hume montre donc que l'induction ne conduit pas à une opération intuitive : le moyen terme sous-entendu ( cela se passera toujours comme cela s'est passé ) n'est pas une évidence logique.

Il faut que l'esprit induisant que « le pain m'ayant nourri hier il me nourrira demain » fasse un saut ne relevant pas de la logique.

Or l'induction est indispensable dès qu'on a affaire à des relations. »

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