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C'est la raison qui parle et non l'expérience.

Publié le 11/05/2011

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L'expérience a bien tranché le débat entre la formule de Descartes (mv) et la formule de Leibniz (mv2) ; mais elle l'a tranché au bénéfice d'une loi de constance qui était leur principe commun, et qu'ils considéraient l'un et l'autre comme souverainement intelligible. Elle n'a tranché le débat qu'entre deux rationalités possibles. La lettre de la formule a été tirée des faits, mais le sens en est rationnel à la fois quant à son origine, qui pose a priori la constance, et quant à son contenu, qui est une constance, c'est-à-dire la plus claire et la plus évidente des relations. C'est la raison qui la postule, et c'est elle qui la définit, pour l'essentiel, conformément à ses exigences. Il n'y a contradiction que là où il y a diction, c'est-à-dire parole : or les choses ne parlent pas ; elles ne peuvent donc se contredire ; mais je puis, moi qui parle, moi qui dis quelque chose, contredire, sinon à ce qu'elles disent, du moins à ce qu'elles sont. Si je dis que l'homme est quadrumane, je le dis contre le fait ; donc je contredis à ce dernier ; mais il ne s'ensuit pas qu'il y a contradiction dans les choses entre les caractères de l'homme et la propriété d'avoir quatre mains ; il y aurait même quelque chose de ridiculement anthropomorphique à le supposer, puisque la contradiction n'existe que dans les dires d'êtres parlants. Il ne peut jamais y avoir rien de contradictoire dans les choses, considérées comme telles et à moins qu'on n'y substitue nos idées. PRADINES.

 

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