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La raison est-elle révolutionnaire ?

Publié le 09/03/2004

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■ C'est la vertu de la relation avec les autres ; elle consiste à attribuer à chacun ce qui lui revient. Il faut distinguer la justice commutative, qui règle les échanges, et la justice distributive, qui règle les distributions. La première respecte une égalité stricte, arithmétique : donnant-donnant. L'autre respecte une égalité proportionnelle : non pas la même chose à tout le monde, mais à chacun selon son mérite. L'égalité de la justice n'est donc pas forcément une égalisation indifférenciée, mais un traitement impartial, et, par conséquent, respectueux des mérites comparés. ■ Le juste milieu doit être à chaque fois déterminé selon la situation. Il est la fin que vise la volonté, mais il faut encore réfléchir aux meilleurs moyens de l'atteindre. Je puis avoir la ferme volonté d'être juste sans savoir quoi faire pour l'être. ■ C'est à l'intelligence pratique, qui regarde les choses particulières et changeantes, que revient cette tâche délicate ; sa vertu, intellectuelle, est la prudence. « La vertu morale assure la rectitude du but que nous poursuivons, et la prudence celle des moyens pour y parvenir.

« La raison n'est pas forcément révolutionnairePour Platon, pour Aristote, la raison est la faculté qui nous permet deconnaître la vérité et de nous comporter conformément au bien et à lajustice.

Aristote estime que la sagesse de l'homme raisonnable résidedans un comportement mesuré, dans le refus des excès.

Pourquoi un «juste milieu » ? La vertu est-elle un compromis ? Pas du tout.

Le justemilieu définit au contraire la perfection : ce à quoi l'on ne peut rien ôterni ajouter.

Le juste milieu n'est pas une moyenne, mais un sommetentre le défaut et l'excès, une ligne de crête.

Ainsi le courage est-il le juste milieu entre la témérité et la lâcheté :non pas l'absence de crainte, mais son affrontement.

La tempéranceest le juste milieu entre l'insensibilité inhumaine et la débauche.Arrêtons-nous sur la plus noble des vertus, à laquelle toutes sontordonnées : la justice.

C'est la vertu de la relation avec les autres ; elle consiste à attribuerà chacun ce qui lui revient.

Il faut distinguer la justice commutative, quirègle les échanges, et la justice distributive, qui règle les distributions.La première respecte une égalité stricte, arithmétique : donnant-donnant.

L'autre respecte une égalité proportionnelle : non pas la mêmechose à tout le monde, mais à chacun selon son mérite.

L'égalité de lajustice n'est donc pas forcément une égalisation indifférenciée, mais untraitement impartial, et, par conséquent, respectueux des mérites comparés.

Le juste milieu doit être à chaque fois déterminé selon la situation.

Il est la fin que vise la volonté, mais ilfaut encore réfléchir aux meilleurs moyens de l'atteindre.

Je puis avoir la ferme volonté d'être juste sans savoirquoi faire pour l'être.

C'est à l'intelligence pratique, qui regarde les choses particulières et changeantes, que revient cette tâchedélicate ; sa vertu, intellectuelle, est la prudence.

« La vertu morale assure la rectitude du but que nouspoursuivons, et la prudence celle des moyens pour y parvenir.

» La prudence apparaît ainsi comme la vertu par excellence du juge, qui, à partir d'un précepte général, doitdéterminer le juste dans le cas particulier, et faire preuve d'équité – pour éviter que l'application aveugle de lajustice n'aboutisse à l'injustice.

Ici, point de démonstration ni d'exactitude ; il s'agit de choses humaines,plusieurs solutions sont défendables.

La prudence demande de l'expérience ; c'est pourquoi si l'on peut êtremathématicien à douze ans, on ne peut être un « homme sage » avant d'avoir beaucoup vécu. Il est clair que la violence est une forme d'excès.

La raison ne saurait donc se manifester par la destruction. La raison est méthodiqueCertes, c'est le propre de la raison que de douter, de remettre en question les idées admises, voire de les nierlorsqu'elles s'avèrent fausses.

Mais l'on ne peut pas dire pour autant que la raison soit négative oudestructrice.

Elle est au contraire constructive car elle se fonde sur la persuasion, la méthode, ladémonstration plutôt que sur le conflit.

Ainsi, Descartes développera une méthode raisonnée pour atteindre lavérité. C'est à Descartes que l'on doit l'acception moderne du terme de raison.

Le Discours de la méthode est untexte fondateur du rationalisme moderne.

Il y est établi que la raison est universelle, non seulement pour lesvérités qu'elle découvre, mais en tant que faculté de bien juger, c'est-à-dire de discerner le vrai du faux.

Leproblème fondamental de la raison repose dans son bon usage.

La méthode juste correspond au bon chemin àsuivre en vue de découvrir des vérités.

Au sens commun, la raison est bon sens, mais si "le bon sens est lachose du monde la mieux partagée", nul ne se plaint en général de son propre jugement.

La diversité de nosjugements ne vient pas du fait que nous nous trompons tous, ni même de ce que certains sont plusraisonnables que d'autres, mais que "nous conduisons nos pensées par diverses voies et ne considérons pasles mêmes choses.

Car ce n'est pas assez d'avoir l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquer bien." Lapuissance de bien juger et de distinguer le vrai du faux est donc naturellement égale en tout homme, et nousdistingue en cela des bêtes.

Tout entière en chacun, son usage est libre selon notre propre volonté.Descartes rompt avec les penseurs de la Renaissance qui, comme Montaigne, admettaient une raisonnablefolie.

A l'exception du fou, l'homme dispose d'une nature entièrement raisonnable, même si les voies parlesquelles il en fait usage sont fort différentes les unes des autres, et expliquent les désaccords d'opinions.

Lerationnel s'oppose à l'irrationnel, comme l'ordre au désordre, la méthode au hasard des pérégrinations ou à ladéambulation.

Seuls les fous et les animaux ne pensent pas. La révolution n'est pas rationnelleHegel, puis Marx identifient abusivement la raison à l'histoire.

Leur discours même, qui se veut rationnel, estdogmatique et ouvre par là la voie au fanatisme.

La Révolution française n'a pas été un événement rationnel,mais bien plutôt l'expression des passions politiques.

De nombreux abus ont été commis au nom de l'idée derévolution; ce qu'on peut dire de certain c'est qu'elle est irrationnelle.. »

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