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Est-il raisonnable d'avoir peur du progrès technique ?

Publié le 18/03/2005

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technique

Le travail est-il ce qui nous impose de multiples contraintes, limitant notre temps libre et exigeant que nous fassions des efforts que nous ne ferions pas sans lui, ou est-il fondamentalement ce qui nous rend libre dans la mesure où il est ce qui nous permet de satisfaire à nos besoins vitaux et de gagner une certaine indépendance vis-à-vis d’autrui ? Mais le travail nous impose néanmoins de nous adapter à l’outil de sorte que nous nous faisons nous même objet au fur et à masure. L’indépendance sociale ne serait-elle pas alors le corrélat d’une réification de l’homme, de sorte que toute liberté serait en même temps chosification de l’homme.

Est-il sage de craindre les conséquences pratiques des applications scientifiques ?

 

Le progrès technique est-il le signe d’une avancée dans a connaissance des choses, nous permettant de progresser dans les sciences et dans la connaissance de l’homme, et permettant ainsi de prolonger sa vie, d’en améliorer la qualité… ou est-il ce qui est à craindre, dans la mesure où nous ne pouvons pas en mesurer l’exacte portée ? Le progrès technique serait ainsi ce qui oscille entre une amélioration de la science et la possibilité de conséquences dangereuses pour l’homme. De sorte qu’il convient de se demander si la technique ne doit pas être toujours accompagnée d’une éthique qui en mesure les conséquences et prévient les dangers.

 

• Demandez-vous pourquoi il faudrait avoir peur de la technique alors que grâce à elle nous vivons mieux : nos maisons sont plus confortables, nous voyageons plus vite, nos maladies sont mieux soignées, etc. • Mais cette prolifération n'aurait-elle pas un revers ? Quel est le prix à payer ? • Certes, il faut être raisonnable et savoir que la technique peut détruire l'homme, mais l'homme en est le premier responsable. En avoir peur ne fait que paralyser l'action.

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« peut-être pas une seule, dans sa journée, cad pas, à coup sûr, la deux cent quarantième partie, et pas peut-être laquatre mille huit centième partie de ce qu'ils sont maintenant en état de faire, en conséquence d'une division etd'une combinaison convenables de leurs différentes opérations.

»SMITH, « Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations ». Pour montrer l'efficacité de la division du travail, Smith prend comme exemple une fabrique qui produit des « objetsde peu de valeur » et qu'il est donc utile de produire en grand quantité.Dans cet exemple, la division du travail possède deux aspects : d'une part, « fabriquer des épingles » devient unmétier particulier alors qu'auparavant le forgeron fabriquait des épingles et aussi d'autres produits.

D'autre part cemétier lui-même est divisé en autant de métiers qu'il y a d'opérations à effectuer.L'habitude accroît l'habileté pour chacune de ces opérations, permettant ainsi une plus grande rapidité dans letravail.

Mais la spécialisation a pour contrepartie l'incapacité à exercer le métier de forgeron dans toute sa diversité.Et plus la division du travail augmente, plus chaque opération est simplifiée.

La dextérité acquise par la répétitiond'une tâche particulière n'est pas équivalente à l'habileté de métier.Si Smith souligne ici l'utilité économique de la division du travail, à un autre endroit de son livre il en montrera lanocivité pour le travailleur : « Un homme dont toute la vie se passe à exécuter un petit nombre d'opérations simples[...] n'a aucune occasion de développer son intelligence ni d'exercer son imagination [...] Il devient en général aussiignorant et aussi stupide qu'il soit possible à une créature humaine de le devenir.

» Au début du XX ième , Taylor invente « l'organisation scientifique du travail », qui vise à augmenter la productivité en rationalisant le travail.

Le travail est divisé de telle sorte que chacun n'effectue plus qu'une parcelle de l'objet.

Letravailleur répète toujours les mêmes gestes.

Aucune habilité de métier n'est plus nécessaire, les tâches simplifiéespeuvent être exécutées sans formation.

Ce qui entraîne pour l'ouvrier une activité dénuée de sens et ennuyeuse,simple moyen de gagner sa vie.

L'idée d'aliénation semble particulièrement adéquate pour désigner ces phénomènes.La « rationalisation » du travail, est critiquée comme déraisonnable d'un point de vue humain. D'autre part, au nom de l'égalité entre les hommes, il est possible de reprocher à la rationalisation du travaild'accentuer la division entre travail intellectuel et travail manuel et entre tâches de commandement et tâchesd'exécution.

En effet, l'organisation de la fabrication du produit doit être pensée entièrement à l'avance et laproduction décomposée en un certain nombre de gestes : ce travail préalable de conception n'est pas le fait deceux qui exécuteront le travail.

De plus, l'exécution d'une tâche dépendant de l'exécution d'une autre, les rythmesde production doivent être strictement respectés et donc contrôlés. La technique aliène l'homme C'est dans la phase initiale de sa pensée que Marx écrit : « Ce qui est animaldevient humain, ce qui est humain devient animal ».Ce qui est humain, c'est le travail.

Or, dans les « Manuscrits de 1844 »,encore marqués par l'influence de Hegel, si le travail est principiellementformateur, sa forme contemporaine (le travail à la chaîne) devient aliénante,abêtissante, inhumaine.

En clair, le travail de vient animal.Les « Manuscrits » appartiennent à la phase initiale de la pensée du jeuneMarx.

Notre auteur n'y est pas encore en possession des principalescatégories de sa pensée.

Le matérialisme historique n'est pas parvenu à laformulation qu'il acquerra dans la maturité.

D'une part, Marx s'y montre plusproche d'une réflexion proprement politique, qui passera ensuite au secondplan (ou se verra réélaborée après les analyses économiques du « Capital »).D'autre part, Marx y est encore tributaire d'une lecture essentialiste, moinshistorienne que par la suite.

C'est ainsi qu'il prétend définir une essence dutravail qui se voit pervertie par les formes modernes de production.Marx est alors très marqué par un passage de la « Phénoménologie de l'esprit» de Hegel, la dialectique du maître & de l'esclave.

Dans ce mouvement, quifait suite à l'épisode de la lutte à mort pour la reconnaissance, Hegel montreque la libération véritable de l'humanité ne vient pas du maître, qui ne domineque symboliquement le monde, mais de l'esclave.

C'est par la disciplinequ'impose le travail que l'homme s'éduque et domine, réellement cette fois, lamatière. Si le travail, qui est humain, devient animal, c'est tout d'abord que seul l ‘homme, au sens propre, travaille.

Certes,certains animaux « fabriquent » ; castors, abeilles « construisent ».

Mais cette activité est instinctive, la règle deconstruction est, si l'on veut, donnée par la nature.

Le travail spécifiquement humain est tout autre.

Comme le ditMarx dans le « Capital » :« Ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la celluledans sa tête avant de la construire dans la ruche .

» La perfection de la ruche n'est que la contrepartie d'une activité instinctive, « machinale », non pensée, non voulue.Le travail spécifiquement humain n'émerge que lorsque est en jeu la totalité de nos capacités.

Il faut imaginer etconcevoir ce que l'on va produire.

L'existence de l'objet est tout d'abord idéelle, c'est un projet, une anticipation,quelque chose qui vient bien de l'homme et non de l'instinct, cad de la nature.

A partir de ce projet, il faut aussi la. »

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