Rakosi, Mathieu

Personnalité dirigeante du Parti communiste hongrois; né à Ada en 1892. Tout jeune, il participa au mouvement ouvrier. En 1910, il adhéra au Parti social-démocrate. Après l'Université, il se rendit à l'étranger comme boursier. Il devint membre du Parti social-démocrate allemand, puis du Labour Party anglais. Quand la première guerre mondiale éclata, il rentra en Hongrie. En 1915, prisonnier des Russes, il adhéra au Parti bolchevik. En avril 1918, il regagna la Hongrie et fut l'un des fondateurs du Parti communiste hongrois, dont il devint bientôt le secrétaire d'organisation pour la province. En février 1919, il fut arrêté avec les autres leaders communistes. Après la proclamation de la République des Conseils, il fut sous-commissaire du peuple au Commerce, puis commissaire à la Production. Il participa aussi aux combats de l'Armée rouge. En juillet 1919, on le nomma commandant de la garde rouge du gouvernement des Soviets. Après la chute de la République des Conseils, il se réfugia à Vienne. Interné, puis interdit de séjour en Autriche, il partit en URSS, où il devint l'un des secrétaires du Komintern. En 1924, il se rendit illégalement en Hongrie pour participer à la réorganisation du Parti communiste. En 1925, arrêté, il fut condamné à huit ans et demi de détention. Après avoir accompli sa peine, en 1934, il ne fut pas libéré, car on lui fit un nouveau procès pour soli activité dans la République des Conseils et on le condamna à la prison à perpétuité. En 1940, il fut libéré à la demande de l'URSS. Il déploya une grande activité comme chef du comité étranger des communistes hongrois. En janvier 1945, rentré en Hongrie, il fut le chef du mouvement communiste hongrois de février 1945 à juillet 1956. Président du Conseil adjoint en 1945-1952, puis en 1952-1953 il fut président du Conseil des ministres. Comme leader du Parti communiste, il joua un rôle important dans la lutte pour la conquête socialiste du pouvoir. Pourtant, dès 1949, il s'engagea dans la voie des erreurs dogmatiques et du sectarisme. En violant la légalité et en commettant des fautes économiques graves, il fit fausse route. En 1956, il fut démis de ses fonctions.