Devoir de Philosophie

Ranavalona Ire

Publié le 16/02/2013

Extrait du document

Ranavalona Ire ( ?-1861), reine de Madagascar de 1828 à 1861, qui a opposé aux entreprises européennes une politique isolationniste et nationaliste.

En 1828, à la mort du roi Radama Ier — fils du fondateur du royaume, Andrianampoinimerina —, sa femme Ramavo monte sur le trône sous le nom de Ranavalona Ire (4 août 1828). Ses premières mesures prennent deux axes : elles portent, à l’intérieur du royaume, sur l’élimination de l’entourage de Radama et sur le rétablissement du culte des idoles royales, que son époux a abandonné sous l’impulsion des pasteurs protestants ; et, sur le plan extérieur, Ranavalona expulse le représentant britannique du royaume et résiste au débarquement des troupes françaises (1829).

Pour mener à bien sa politique, Ranavalona Ire s’appuie sur la petite oligarchie d’origine roturière qui l’a portée au pouvoir pour poursuivre l’œuvre unificatrice d’Andrianampoinimerina. Xénophobes et nationalistes, ces derniers voient dans l’action des missionnaires protestants (fondée sur l’égalité des individus) une atteinte au principe de la royauté et au système des castes et de l’esclavage. Aussi, dès 1832, l’enseignement donné aux esclaves est-il interdit ; les chrétiens sont quant à eux obligés de se faire connaître, et les persécutions poussent des Malgaches à émigrer.

Cherchant avant tout à assurer l’autonomie économique de l’île, la souveraine encourage les plantations de canne à sucre, la culture du riz et la récolte de la gomme. Elle développe les relations avec les commerçants européens pour se procurer les marchandises dont l’État a besoin pour son développement et sa défense (usine d’armement construite par le Français Jean Laborde, 1843).

Le royaume merina ne contrôlant pas la totalité de l’île, Ranavalona poursuit la politique d’annexion et de reprise en main des peuples du sud-est, des Betsileo, ainsi que des Sakalava du nord-ouest qui se placent sous la protection de la France installée à Nosy Bé en 1841.

En 1854, son fils Rakotond’Radama — né treize mois après le décès de Radama Ier, mais considéré comme le prince héritier — demande à Napoléon III la protection de la France sans en référer à la reine. Cette dernière, suspectant un complot organisé par Jean Laborde, ordonne l’expulsion des Européens et l’exécution d’une centaine de chrétiens (1857). Peu avant sa mort (18 août 1861), elle n’en désigne pas moins son fils Rakotond’Radama pour lui succéder.

Ranavalona Ire doit à sa volonté de préserver Madagascar des influences religieuses et économiques extérieures la réputation de « Caligula faite femme «, que lui ont donnée les missionnaires et les commerçants occidentaux.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles