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Publié le 27/02/2008

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L’Odyssée, chants V à XIII, d’Homère L’Odyssée (en grec ancien  Ὀδυσσεία / Odusseía) est une épopée attribuée à l’aède Homère qui l'aurait écrite vers la fin du VIII° siècle av.J.C et après l’Iliade. Elle est considérée comme un des deux poèmes fondateurs (avec l’Iliade) de la civilisation européenne. Ce récit mythique a inspiré un grand nombre d'½uvres littéraires et artistiques au cours des siècles. L'Odyssée compte 24 chants qui peuvent être divisés en trois parties : la Télémachie (chants I à IV) : Télémaque, fils d’Ulysse, part demander des nouvelles de son père à Pylos et à Sparte. Pendant ce temps, les prétendants à Ithaque festoient en attendant que Pénélope, la femme d’ Ulysse, choisisse l'un d'eux, et complotent contre Télémaque. les récits d'Ulysse chez Alcinoos (chants V à XII) : recueilli par le roi phéacien Alcinoos après son naufrage, Ulysse entend un aède réciter l'épisode du cheval de Troie (chant VIII), puis raconte à son tour ses aventures. la vengeance d'Ulysse (chants XIII à XXIV) : rentré à Ithaque, Ulysse se fait reconnaître de ses proches, massacre les prétendants et ramène la paix dans l'île tout en sachant qu’un nouveau voyage à travers le monde l’attend. L’Odyssée raconte le retour d’Ulysse, roi d’Ithaque une île grecque, dans son pays, après la guerre de Troie dont l’Iliade ne raconte qu'une petite partie. Le titre Odyssée (en grec ancien Ὀδυσσεία / Odusseía) est formé sur le nom grec d’Ulysse (Ὀδυσσεύς / Odusseús). Le sujet de l'épopée est résumé dans les premiers vers : Ἄνδρα μοι ἔννεπε, Μοῦσα, πολύτροπον, ὃς μάλα πολλὰ πλάγχθη, ἐπεὶ Τροΐης ἱερὸν πτολίεθρον ἔπερσε· πολλῶν δ’ ἀνθρώπων ἴδεν ἄστεα καὶ νόον ἔγνω, πολλὰ δ’ ὅ γ’ ἐν πόντῳ πάθεν ἄλγεα ὃν κατὰ θυμόν, ἀρνύμενος ἥν τε ψυχὴν καὶ νόστον ἑταίρων. Ô Muse, conte-moi l’aventure de l’Inventif : celui qui pilla Troie, qui pendant des années erra, voyant beaucoup de villes, découvrant beaucoup d’usages, souffrant beaucoup d’angoisses dans son âme sur la mer pour défendre sa vie et le retour de ses marins4. Résumé Chant V  Le lendemain matin (septième jour), de retour sur l'Olympe, Athéna  convoque Zeus et les autres dieux pour discuter de sa demande de libérer Ulysse. Zeus annonce que le destin d'Ulysse est de retrouver les siens à Ithaque, mais il devra d'abord souffrir vingt jours en mer, avant d'arriver chez les Phéaciens qui le ramèneront à Ithaque. Zeus envoie alors Hermès pour présenter le message à Calypso qui retient Ulysse prisonnier. Calypso accepte à contrec½ur de laisser partir Ulysse. Le lendemain, Ulysse se construit un radeau de fortune dont la fabrication est décrite avec précision. La construction du radeau prend quatre jours ; le cinquième (le douzième jour depuis le début du récit), Ulysse quitte l'île de Calypso. Après dix-huit jours de navigation sans encombre, il est sur le point d'aborder en Phéacie lorsque Poséidon, de retour d'Éthiopie, l'aperçoit et élève aussitôt une tempête contre lui. Le héros est sauvé par l'intervention d'une déesse marine, Leucothéa : elle lui prête un voile protecteur qui l'empêche de se noyer une fois que son radeau s'est disloqué. Ayant dérivé deux jours et deux nuits, Ulysse finit par aborder, avec l'aide d'Athéna, sur la côte rocheuse de Phéacie (le trente-deuxième jour). Chant VI  Pendant la nuit, Athéna se rend au palais d'Alcinoos, roi des Phéaciens, et envoie un rêve à sa fille Nausicaa, pour lui donner l'idée d'aller laver son linge sur la côte : c'est un arrangement pour lui faire rencontrer Ulysse. À l'aube, Nausicaa, avec l'accord de son père, rassemble ses servantes et se rend sur la plage. Tandis que les jeunes filles jouent ensemble, Ulysse se réveille et émerge des fourrés, sale, blessé, hirsute et presque nu. Les servantes s'enfuient effrayées ; seule Nausicaa fait preuve de courage. Ulysse, avec son éloquence habituelle, adresse un discours habile à Nausicaa, et celle-ci accepte de l'aider. Ulysse se baigne et s'habille, et Athéna le fait paraître plus beau ; il accompagne ensuite Nausicaa jusqu'aux portes de la ville, puis reste un peu en arrière tandis que la fille d'Alcinoos va annoncer à son père l'arrivée d'un étranger. Chant VII Avec l'aide d'Athéna, qui a pris l'apparence d'une petite fille, Ulysse arrive en ville et parvient jusqu'au palais d'Alcinoos. Athéna, déguisée, lui recommande de se jeter au pied de la reine, Arété, dès qu'il pénètrera dans la salle du trône. Ulysse entre dans le palais somptueux d'Alcinoos. Il agit comme Athéna le lui a recommandé, et Alcinoos accepte de l'accueillir. Après lui avoir offert un repas, le roi interroge Ulysse sur son nom et ses origines. Ulysse, sans dire son nom, décrit son séjour chez Calypso puis sa navigation jusqu'en Phéacie et l'accueil que lui a fait Nausicaa. Ulysse passe la nuit au palais. Chant VIII  Le lendemain, Alcinoos invite Ulysse à un banquet en son honneur. L'aède Démodocos chante la querelle d'Ulysse et d'Achille au temps de la guerre de Troie. Alcinoos ordonne des jeux improvisés, comprenant des épreuves de course, de lutte, de saut, de disque et de boxe. Invité à participer à l'une des épreuves, Ulysse commence par refuser, puis se décide lorsqu'un nommé Euryale se moque de lui. Il s'essaie alors au lancer de disque, et surpasse de loin tous les autres concurrents. Fier de sa performance, Ulysse défie les Phéaciens et évoque son talent pour le tir à l'arc. Personne n'ose plus se mesurer à lui : Alcinoos met alors fin aux jeux et fait de nouveau venir Démodocos. L'aède reprend ses chants, et évoque un épisode cocasse de la vie des dieux : les amours adultères d'Arès et d'Aphrodite, et la ruse d'Héphaïstos, mari d'Aphrodite, pour révéler l'adultère au grand jour. Puis deux fils d'Alcinoos donnent un numéro de danse, après quoi le roi fait offrir divers présents à son hôte. Pendant le repas, Démodocos chante pour la troisième fois et raconte l'épisode du cheval de Troie. Chant IX  Ulysse révèle enfin son identité aux Phéaciens, et fait le récit du voyage de deux ans qu'il a accompli entre la chute de Troie et son arrivée sur l'île de Calypso. Il relate son départ avec douze navires ; les vents les poussent vers Ismare, la cité des Cicones, qui ont participé à la guerre de Troie aux côtés des Troyens. Ulysse et ses compagnons prennent la ville par surprise et la mettent à sac. Peu empressés de repartir le même soir, ils sont attaqués par les Cicones, qui sont allés chercher de l'aide chez des voisins, et doivent s'enfuir à la hâte. De là, une tempête les fait dériver pendant trois jours, puis le temps se calme ; mais, lorsqu'ils parviennent à hauteur du cap Malée, des vents contraires les déroutent de nouveau, jusqu'au pays des Lotophages. Ce peuple d'une grande hospitalité les accueille et leur offre leur nourriture : le lotos. Mais quiconque mange de ce fruit ne désire plus repartir, et Ulysse doit ramener de force aux navires ceux de ses compagnons qui en ont goûté. Ulysse et ses marins naviguent ensuite vers l'île des Cyclopes où ils sont faits prisonniers par Polyphème qui dévore plusieurs d'entre eux. Ils parviennent à s'échapper grâce à une ruse d'Ulysse, qui enivre le Cyclope à l'aide du vin pris chez les Cicones, puis perce l'½il unique du monstre pendant son sommeil. Ulysse et ses compagnons quittent ensuite la caverne du Cyclope en se dissimulant dans la laine de ses moutons géants lorsqu'il les conduit hors de la caverne. Ulysse a d'abord trompé Polyphème en lui affirmant s'appeler Personne : ainsi, lorsque Polyphème aveuglé appelle ses compagnons à son secours et leur explique qu'il a été aveuglé par Personne, il passe pour fou. Mais au moment où son navire quitte l'île, Ulysse ne résiste pas au plaisir de révéler son vrai nom pour railler Polyphème. Celui-ci, fou de rage, jette plusieurs rochers en direction du navire, et manque de peu de le broyer, puis réclame vengeance auprès de son père Poséidon, en le suppliant de faire en sorte qu'Ulysse ne rentre jamais au pays, ou bien, si le destin doit le lui permettre, qu'il ne rentre chez lui qu'après de longues souffrances. Chant X Ulysse et ses compagnons arrivent ensuite sur l'île de bronze d'Éole, le gardien des vents. Celui-ci leur offre l'hospitalité et tente de les aider à rentrer chez eux en offrant à Ulysse un sac où il a enfermé tous les vents qui pourraient les empêcher d'arriver à bon port. Au dixième jour de navigation après avoir quitté l'île d'Éole, la flotte d'Ulysse aperçoit enfin les côtes d'Ithaque. Ulysse, rassuré et épuisé, succombe au sommeil. Par malheur, les compagnons d'Ulysse, persuadés que le sac contient des trésors offerts à Ulysse par Éole, ouvrent le sac, libérant ainsi tous les vents néfastes. Les vents contraires se déchaînent et emportent de nouveau la flotte vers l'île d'Éole, lequel, irrité du piètre usage qu'Ulysse a fait de son cadeau et persuadé qu'il est maudit par les dieux, les chasse cette fois sans ménagement. Après six nouveaux jours de navigation, la flotte aborde à Télépyle, la cité des Lestrygons, gouvernée par le roi Antiphatès. Mais les Lestrygons sont un peuple de géants cannibales : les éclaireurs envoyés par Ulysse sont tués et dévorés, et les Lestrygons, sortis en masse de la ville, écrasent les navires d'Ulysse en leur jetant d'énormes rochers. Ulysse parvient à s'enfuir, mais ne peut sauver qu'un seul navire et une poignée de ses marins.Le navire d'Ulysse atteint ensuite l'île d'Aiaié, où réside l'enchanteresse Circé, fille d'Hélios. Ulysse aborde le premier et tue un cerf géant qu'il rapporte au navire. Après plusieurs jours de repos, il décide d'envoyer un groupe d'éclaireurs tirés au sort : Euryloque part en compagnie d'une vingtaine d'hommes, tandis qu'Ulysse et les autres restent au navire. Les éclaireurs découvrent le palais de Circé, entouré d'animaux sauvages, lions et loups, qui se comportent comme des animaux domestiques. L'enchanteresse les accueille, mais Euryloque, méfiant, préfère rester dehors. Les hommes qui entrent sont transformés en porcs lors du repas, car Circé a versé une potion dans leur boisson. Euryloque, après être resté longtemps à attendre en vain le retour de ses hommes repart vers le navire et relate leur disparition à Ulysse. Ulysse se met aussitôt en route pour tenter de sauver ses compagnons. Il rencontre en chemin Hermès, sous l'apparence d'un beau jeune homme, qui lui indique de quelle manière il peut vaincre la magie de Circé et déjouer ses pièges ; il lui donne pour cela une plante, le moly, qui rendra les sortilèges de Circé sans effet. Circé accueille Ulysse et verse la potion dans sa boisson, dans l'intention de le transformer en porc lui aussi ; mais le sortilège ne fonctionne pas. Suivant les indications données par Hermès, Ulysse fait prêter à Circé le grand serment des dieux, qui la rend incapable de lui faire du mal. Circé rend alors leur apparence humaine aux compagnons d'Ulysse, puis leur offre l'hospitalité, cette fois sans tromperie. Circé leur conseille de visiter les Enfers, car seul le fantôme du devin Tirésias peut leur indiquer le chemin du retour. Le matin du départ, l'un des marins, Elpénor, se tue en tombant du toit du palais. Chant XI  La Nekuia, c'est-à-dire l'invocation des morts. Après une journée de navigation, Ulysse débarque au pays des Cimmériens, plongé dans une nuit perpétuelle. Comme indiqué par Circé, il procède à un sacrifice et promet au devin Tirésias un bélier noir s'il accepte de se montrer à lui. Tirésias arrive, et fournit à Ulysse les indications qu'il recherchait. Ulysse apprend que lui et ses compagnons aborderont à l'île du Soleil, et qu'ils ne devront pas toucher au bétail d'Hélios s'ils veulent rentrer chez eux. Si jamais ils mangent les vaches du Soleil, Ulysse pourra tout de même rentrer, mais seul, misérable, après avoir perdu tous ses hommes, et il devra accomplir un long voyage afin d'offrir des sacrifices à tous les dieux pour les apaiser. Ulysse parle ensuite avec le fantôme de sa mère, Anticlée. Elle lui annonce que Pénélope l'attend toujours fidèlement, et lui donne des nouvelles de son père, Laërte, et de son fils, Télémaque. Ulysse aperçoit ensuite plusieurs reines et héroïnes défuntes. Le second groupe d'ombres que voit Ulysse comprend les héros de la guerre de Troie morts pendant ou après la guerre : Ulysse s'entretient avec le fantôme d'Agamemnon qui évoque sa mort sous la main d'Égisthe, puis avec l'ombre d'Achille. Ulysse aperçoit aussi Ajax. Enfin, Ulysse voit les grandes figures des Enfers. Il voit Minos qui rend la justice chez les morts, puis le géant Orion, puis les damnés du Tartare en proie à leurs supplices : le géant Tityos dévoré par des vautours, Tantale affamé et assoiffé, Sisyphe poussant en vain son rocher. Il voit ensuite l'ombre d'Héraclès, qui chasse éternellement parmi les morts. Après avoir vu tous ces défunts, Ulysse rentre au navire, de peur d'être changé en pierre par le fantôme de Gorgo. Chant XII  Après son escale en Cimmérie, Ulysse retourne sur l'île d'Aiaié auprès de Circé. Elle fournit à Ulysse d'autres indications sur la navigation qui l'attend avant de parvenir à l'île du Soleil dont lui a parlé Tirésias. Elle évoque les Sirènes et le moyen de se prémunir de leur chant mortel, puis les Planktes, deux écueils qui broient les vaisseaux au passage et où vivent Charybde et Scylla, que seuls les Argonautes ont réussi à franchir avec l'aide d'Héra. Grâce aux conseils de Circé, ils évitent sans encombre les Sirènes, car Ulysse a ordonné à ses marins de se boucher les oreilles avec de la cire ; lui-même, désireux d'écouter le chant, s'est fait attacher au mât pour ne pas être tenté de se jeter à la mer. Ils arrivent ensuite à hauteur des deux écueils de Charybde et Scylla : ils passent au large de Charybde, mais ne peuvent éviter l'autre monstre, Scylla, qui enlève et dévore six marins. Une fois franchis les deux écueils, le navire d'Ulysse parvient sur l'île du Soleil. Ulysse répète à ses hommes l'avertissement donné par Tirésias et leur défend de chasser sur l'île. Les hommes d'Ulysse profitent que celui-ci a succombé au sommeil et dévorent les troupeaux d'Hélios, qui les voit du haut de son char et réclame aussitôt vengeance à Zeus. Seul Ulysse, qui n'a pas mangé de bétail, survit au naufrage et échappe de peu à Charybde vers le rocher duquel le vent l'a entraîné. Accroché à une poutre, il dérive ensuite pendant dix jours, puis s'échoue sur l'île de Calypso où il passe les sept années suivantes prisonnier de la nymphe. Chant XIII  Ulysse a terminé son récit ; Alcinoos lui promet de le faire ramener à Ithaque par ses marins. Le jour suivant, les Phéaciens offrent à Ulysse un navire, un équipage et des présents. Ulysse embarque, puis sombre dans le sommeil tandis que les marins phéaciens s'activent à bord et que le vaisseau file sur la mer à une vitesse surnaturelle. Après un jour et une nuit de navigation, le navire des Phéaciens accoste à Ithaque. Les Phéaciens déposent Ulysse, mais Poséidon obtient de Zeus de punir les Phéaciens qui ont bravé les mers en offrant à Ulysse un retour aussi rapide : Poséidon enracine alors le navire au fond de la mer.Pendant ce temps, à Ithaque, Ulysse s'éveille au matin, mais Athéna fait en sorte qu'il ne reconnaisse pas sa patrie dans un premier temps. Déguisée en jeune berger, elle l'accueille, et il se présente sous une fausse identité en prétendant être Crétois. Athéna n'est pas dupe, et révèle son identité de déesse, puis dissipe le sort. Elle l'informe ensuite des manigances des prétendants de Pénélope. Homère Homère (en grec ancien Ὅμηρος / Hómêros, « celui qui est avegle «) est réputé avoir été un aède (poète) de la fin du VIII° siècle av. J.C. On lui attribue les deux ½uvres l’Iliade et l’Odyssée. Il est encore difficile aujourd'hui de savoir si Homère a été un individu historique ou une identité fictive et s'il est bien l'auteur des deux épopées qu’on lui attribue. La place d'Homère dans la littérature représente à lui seul le genre épique de la période : on lui a attribué l’Iliade et l’Odyssée dès le VIe siècle av. J.-C. et on lui reconnaît également les poèmes des Hymnes homériques. L’oubli dans l’Odyssée Dans l’Odyssée d’Homère l’oubli est un thème largement abordé. Il est très présent dans les chants V à XIII où Ulysse se remet en route pour Ithaque. Il est important de voir comment ces chants se structurent autour du motif de l’oubli. Nous verrons donc dans un premier temps que l’oubli est un élément clé de l’Odyssée. Par ailleurs, nous verrons que cet oubli vise à introduire le regain de mémoire du héros. L’oubli est un des thèmes principaux de l’Odyssée et c’est un des éléments qui tourmentent le plus Ulysse. En effet, Ulysse mettra dix ans à retrouver sa terre depuis son départ de Troie. Loin des siens et se retrouvant peu à peu séparé de ses compagnons pour terminer son voyage dans la solitude, Ulysse sombre dans l’oubli. Tout commence chez Calypso. Pendant sept ans qu’elle retient Ulysse, elle tente de le séduire et de lui faire oublier son épouse, son fils et Ithaque. Pour le retenir, elle veut même lui offrir l’immortalité. S’il avait accepté l’immortalité de Calypso, Ulysse ne serait plus un mortel et il aurait de la sorte oublié qui il est. Aussi Calypso n’est pas la seule à confronter le héros à l’oubli. Ulysse traverse de nombreuses épreuves entre le moment où il quitte l’île d’Ogygie et celui où il arrive chez Alcinoos, roi de Phéacie. Quand il quitte avec précipitations les Cicones après les avoir pillés, Ulysse et les compagnons qu’il lui reste prennent pied chez les Lotophages. Leur nom signifie « mangeur de lotus «. Le lotus est une plante de l’oubli. D’autres individus mettent Ulysse et ses compagnons à l’épreuve, effleurant le thème de l’oubli : les Sirènes. Les Sirènes charment les marins en chantant, de sorte à ce qu’ils oublient leur but et se jettent à la mer. Pour y résister, Ulysse donne de la cire à ses compagnons mais côtoie le danger qu’elles représentent bien qu’étant attaché au mât de son navire, en décidant de les écouter, par curiosité. Enfin, la dernière personnalité qui confronte Ulysse à l’oubli est Circé qui d’ailleurs lui permettra par la suite de retrouver la mémoire. Circé est une magicienne qui vit sur l’île d’Aiaié. Lorsqu’il débarque sur l’île, Ulysse envoie une vingtaine de ses compagnons en repérage des lieux. Ses hommes découvrent le palais de Circé qui les convie à dîner. Lorsqu’ Ulysse arrive au palais, il découvre que Circé a transformé ses camarades en porcs. Le porc est chez les Grecs l’animal symbolique de la mort. En transformant les compères d’Ulysse en porc et avec cette allusion directe à la mort, Circé fait sortir ces hommes du plan humain. Ils sont alors oubliés. Ulysse a, pendant son périple, côtoyé de nombreuses personnes et créatures qui ont contribué à l’oubli de sa personne. De plus, Ulysse s’est rendu en des lieux où aucun « mangeur de pain et buveur de vin « n’était présent, c’est-à-dire qu’il était en des lieux où il n’y avait pas de présence humaine. Absent du monde des humains, Ulysse est oublié. Ainsi, pour toutes ces rencontres, Ulysse aura été en contact avec l’oubli. La plus importante des rencontres qu’il a faites est inconstablement celle de Circé qui crée un lien entre l’oubli d’Ulysse et son regain de mémoire. Circé est en effet celle qui va permettre à Ulysse de se retrouver et de se souvenir de qui il est. C’est elle qui conseille à Ulysse de descendre aux Enfers, pour consulter le devin Tirésias qui lui indiquera la route pour Ithaque. Lors de sa descente aux Enfers, ce que les Grecs nomment Nekuia, Ulysse rencontre sa mère Anticlée, et un cortège de princesses légendaires ainsi que les héros de la guerre de Troie comme Ajax, Patrocle, Achille, Agamemnon et les damnés comme Sisyphe et Tantale. Il est alors confronté à ceux qu’il a connus, personnellement ou non, et se souvient de cette manière de ce qu’il avait oublié depuis la guerre de Troie. La Nekuia permet donc à Ulysse de se remettre en mémoire quelques éléments passés de sa vie. Mais ce qui va réellement permettre à Ulysse de retrouver la mémoire est son séjour chez Alcinoos, roi de Phéacie. Lors de ce séjour, Ulysse est amené à raconter ses aventures depuis la guerre de Troie. Ses récits chez Alcinoos rétablissent la mémoire d’Ulysse. En racontant, il se souvient de tout : ce qu’il a fait et qui il est. Il prend du recul sur ses aventures. En se racontant chez Alcinoos, Ulysse redevient alors humain et se sépare de l’oubli. Son passage chez Alcinoos marque donc le retour à d’Ulysse dans le monde humain, d’abord parce que c’est le premier peuple humain qu’il rencontre depuis qu’il a quitté Troie et ensuite parce qu’il redevient humain lui-même en les côtoyant et en leur racontant son histoire. Ainsi Ulysse est apte à revenir chez lui car il est redevenu l’homme qu’il était. Son escale chez les Phéaciens est d’ailleurs la dernière jusqu’à Ithaque. Tous les matins du monde, Pascal QUIGNARD et Alain CORNEAU Pascal Quignard, né le 23 avril 1948 à Verneuil-sur-Avre dans l'Eure, est un écrivain français. Il a été lauréat du prix Goncourt 2002, il fonde le Festival d'opéra et de théâtre baroques de Versailles et écrit le scénario du film Tous les matins du monde. Alain Corneau, né le 7août 1943 dans le Loiret et mort dans la nuit du dimanche 29 au lundi 30 août 2010 à Paris, est un réalisateur français de cinéma. Résumé Le célèbre violiste Marin Marais se souvient de son maître, un musicien solitaire, monsieur de Sainte Colombe. Il raconte la vie austère de cet homme, l’éducation sévère qu’il infligea à ses deux filles après la mort de sa femme, ainsi que la recherche d’une perfection absolue dans son art : la viole. Il raconte l’initiation qu’il a reçue de lui et surtout l’opposition qu’il y à entre le jeune ambitieux désireux d’être reconnu par la Cour au vieux musicien de l’ombre, intransigeant. À la suite d’une querelle avec son maître, Marin Marais poursuivit son apprentissage avec Madeleine, la fille aînée de Sainte Colombe, qui devint aussi sa maîtresse. Elle lui sacrifia tout, mais le jeune musicien s’éloigna pour mener une carrière brillante. La jeune femme se dessécha puis se suicida. Hanté par les secrets du grand maître, Marin Marais épia la cabane dans laquelle Sainte Colombe avait pris l’habitude de jouer pour faire revenir sa femme. Un soir, cependant, le vieil homme surprend son ancien disciple et lui révèle enfin son art. Les personnages Les deux personnages principaux sont Monsieur de Sainte-Colombe et Marin Marais. Tout les oppose. Monsieur de Sainte-Colombe est quelqu'un de démodé, de taciturne, il a du mal à communiquer avec les autres personnages; son seul moyen d'expression est la musique. Il a un grand dégoût du monde, de Paris et de la Cour. De plus, au moment où se déroule l'histoire, il est à un âge où le caractère et la personnalité ne changent plus. Il aime à rester seul dans sa baraque construite dans un vieux mûrier où il joue en secret des morceaux de sa composition. Il est sentimental car il reste fidèle à l'amour de sa femme qui est morte et lui apparaît de temps à autre. Par contre, Marin Marais est en pleine évolution: un peu timide au début, il prendra de l'assurance. Il est ambitieux et voit dans la musique un moyen de changer de classe sociale. Il veut vivre dans le monde privilégié des Grands et avoir de la notoriété. Pour y arriver, il fréquente la famille de Sainte-Colombe, devient l'élève du maître à l'âge de 17 ans, courtise les filles de celui-ci: c'est un arriviste. Les deux filles de Monsieur de Sainte-Colombe, Madeleine et Toinette, s'opposent également. Malgré leur caractère différent, elles se sont toujours bien entendues même si, souvent, Toinette est jalouse de sa s½ur parce qu'elle est la cadette. Elles sont perpétuellement en compétition. Le thème principal L'amour de la musique est la base même du récit. En effet, tous les personnages ont un rapport avec elle: le professeur et compositeur Sainte-Colombe qui a amélioré la viole, Marin Marais, futur ordinaire de la Chambre du Roi, les deux filles qui donnent des concerts avec leur père, le luthier et les représentants du Roi. Le but principal de Sainte-Colombe est de se perfectionner; il joue pour lui seul et en aucun cas pour se produire sur scène ou devant un public, son amour pour la musique est désintéressé et total. Marin Marais voit plutôt dans la viole un moyen de réussite sociale. Le film et le roman Cette histoire est racontée selon deux points de vue différents. Dans le roman, c'est Sainte-Colombe qui narre l'histoire mais, dans le film, c'est Marin Marais qui nous entraîne. Sa voix off - qui est très importante - s'insère dans les événements chaque fois qu'il n'y a plus de dialogue entre les personnages. Elle aide à comprendre les situations.  On insiste aussi plus sur la musique dans le film que dans le roman. Dans les moments importants du film, elle joue le même rôle que dans le roman: elle unit les personnages entre eux. Enfin, les sentiments de Marin Marais à l'égard de Sainte-Colombe sont beaucoup plus développés dans le film, du fait du changement de point de vue. Plus techniquement parlant, les éclairages et les jeux de lumière du film sont à la hauteur des attentes par rapport au roman ; elles sont généralement sombres pour rendre la tristesse de Sainte-Colombe et le milieu modeste dans lequel la famille vie, en opposition avec la Cour du roi où les lumières sont plus vives et chaudes. Il y a aussi beaucoup de jeux de lumières qui donnent un côté très esthétique et très artistique au film. Les décors, eux aussi, sont bien rendus et respectent bien la physionomie des lieux décrits dans le roman. Le salut : 1944-1946, Charles DE GAULLE Charles de Gaulle, né le 22 novembre 1890 à Lille et mort le 9 novembre 1970 en Haute-Marne, est un général et homme d'État français. Après son départ pour Londres en juin 1940, il est le chef de la France libre qui résiste face au Régime de Vichy, à l’occupation allemande et italienne de la France pendant la Seconde Guerre mondiale. Président du Gouvernement provisoire de la République française de 1944 à 1946, dernier président du Conseil de1958 à 1959, il est l’instigateur de la fondation de la Cinquième République, dont il est le premier président de 1959 à 1969. Il est l’unique grand maître de l’ordre de la Libération. Les mémoires de guerre Les Mémoires de guerre est une ½uvre littéraire écrite par Charles de Gaulle qui s'étend sur trois tomes. Chacun correspond à une étape précise de la Seconde Guerre Mondiale (le titre de l'½uvre, la période à laquelle il renvoie, la date de composition) : L'Appel, 1940-1942 (1954), L'Unité, 1942-1944 (1956) et Le Salut, 1944-1946 (1959).  Ce sont des Mémoires historiques, qui mettent également en lumière les capacités à écrire de de Gaulle, son style et sa pensée romanesque, et sa culture littéraire importante lorsqu'il met clairement en échos certains passages lyriques de son récit avec les grandes ½uvres classiques françaises (Lamartine, Paul-Valéry ou encore Chateaubriand…)

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