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Réaliser tous ses désirs est-ce une bonne règle de vie ?

Publié le 22/02/2012

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? Il faut commencer par bien distinguer deux façons de concevoir l'expression "règle de vie". ? D'un premier point de vue, une règle de vie peut signifier une règle que l'on adopte pour être heureux. L'expression possède dans ce cas une forte connotation pragmatique. Est-ce que si je vise le bonheur, accomplir tous mes désirs est la bonne règle à adopter ? ? D'un second point de vue, il s'agit d'une règle adopter pour bien me conduire. Cela relève d'un impératif moral. Bien me conduire est, dans ce sens, obéir à des règles morales.

« incompatible avec une vie sociale. 2.Il faut donner des règles aux désirs pour une vie bonne.

a) Si on désire être bon il ne faut pas se donner pour règle d'accomplir tous ses désirs parce que si chaque individufait de même il n'y a pas de rapport pacifique possible.

Vivre en société, c'est, en effet, apprendre à renoncer àcertains de ses désirs.

Par exemple si je désire ce que l'autre possède, et que je ne tiens pas à y renoncer, alorsj'entrerai avec lui dans une relation conflictuelle: il sera mon rival voir mon ennemi.b) Etre moral c'est aller contre mes premiers désirs.

La morale est en contradiction avec le principe de plaisir.Paul Valéry écrit: " La morale est une sorte d'art de l'insatisfaction des désirs de faire ce qui ne plaît pas et de nepas faire ce qui plaît.

Si le bien plaisait, si le mal déplaisait, il n'y aurait ni morale, ni bien, ni mal."c) On peut penser aussi aux exercices d'ascèse qui consiste à se retirer d'une vie de plaisirs futiles pour une vie plusspirituelle et plus profonde.Satisfaire tous ses désir est une règle de conduite incompatible avec la vie juste.

Mais cela signifie-t-il que la viejuste soit synonyme d'absence de désirs? Est-ce que le bonheur consiste vraiment à une satisfaction sans conditionde tous les désirs? 3.Accomplir tous ses désirs ne peut être une règle de vie même si on ne vise que le bonheur. a) Hobbes décrit l'état de nature comme un état où les hommes sont en guerre les uns contre les autres, où ilss'entredéchirent.

Or, les hommes ne sont pas heureux dans un tel état mais au contraire sont dans une insécurité etdonc dans une anxiété permanente.

Il faut bien renoncer à certaines choses si l'on veut pouvoir vivre en paix.

Donc,non seulement l'existence d'autrui rend immoral le fait de satisfaire tous ses désirs mais, en outre, cette attituden'est par une solution judicieuse pour être heureux.b) Cependant, même si l'on met entre parenthèse autrui, satisfaire tous ses désirs reste une perspective chimérique.Le principe de plaisir chez Freud consiste à se laisser aller à tous ses désirs mais celui-ci se heurte au principe deréalité.

Il y a donc des barrières naturelles (et non pas seulement morales) qui empêchent de se livrer à tous sesdésirs.

Si le désir est vital, la limite au désir l'est tout autant.

La prudence impose de sélectionner les désirs àsatisfaire.c) Enfin le désir n'est jamais satisfait, me livrer à mes désirs, même si cela était possible, cela consiste selon unemétaphore de Platon à remplir des vases percés.

Platon écrit: "L'autre homme (...) aurait le moyen de se procurer,non sans peine, des liquides divers, mais ses tonneaux seraient en mauvais état et fuiraient, de sorte qu'il seraitforcé de travailler nuit et jour à les remplir, sous peine des plus dures privations." Conclusion: Accomplir tous ses désirs n'est, en aucun sens, une bonne règle de conduite, ni pour une vie heureuse ni pour unvie morale.

Cependant, il faut pas savoir distinguer les différents types de désirs, car le désir est essentiel à la vieet être moral est tout sauf être exempt de désirs. QUE VEUT DIRE "ACCOMPLIR TOUS SES DESIRS" ? D'où peut venir la prétention de faire de l'accomplissement de tous ses désirs une règle de vie, et qu'est-ce quecela signifie?Accomplir ses désirs est la tendance spontanée de tout être vivant.

C'est le besoin ou le désir de quelque chose quimeut l'être animé et sensible.

Et l'homme ne fait pas exception à cette règle générale.

En effet, d'après lapsychanalyse, c'est la précellence du principe de plaisir qui caractérise les premiers mois de la vie psychique dunourrisson: satisfaire ses désirs, quels qu'ils soient, pour en tirer du plaisir.

Ce n'est qu'après avoir fait plusieurs foisl'épreuve de l'impossibilité de toujours les satisfaire qu'il commence à admettre un principe de réalité.

Mais ceprincipe de réalité ne contredit pas radicalement le principe de plaisir: au contraire, il en est plutôt le prolongement.Le nourrisson n'admet de tenir compte de la réalité qui lui impose des restrictions, de ne pas toujours satisfaire tousses désirs, que dans la mesure où cela lui permet d'en satisfaire encore quelques-uns.

Il ne reconnaît la réalité queparce qu'il a besoin de la connaître pour arriver de temps en temps à satisfaction.De sorte qu'on voit bien que l'homme ne fait pas exception: au contraire, il est plus que tout autre être vivant unêtre de désir...La seule différence, c'est que ce que l'animal fait instinctivement, devient chez l'homme un projet délibéré etvolontaire.

Alors que l'animal est poussé par ses besoins sans pouvoir s'y soustraire, l'homme peut prendre lasatisfaction de ses désirs comme but et comme règle de vie.

Ce qui chez l'animal est une tendance spontané, chezl'homme devient une règle de vie parmi d'autres possibles.

Mais cette règle de vie n'a-t-elle pas un caractèrespécifique qui la distingue de toute autre règle possible? En effet, il semble qu'accomplir ses désirs serait la clé duplaisir, que tout plaisir vient de la satisfaction d'un désir, que sans désir il n'est pas de plaisir...

Et par voie deconséquence, accomplir tous ses désirs serait le secret du bonheur.

Une vie heureuse serait celle où l'on a susatisfaire tous ses désirs, ou au moins une proportion acceptable d'entre eux.

En ce sens, accomplir tous ses désirsest la règle de vie la plus spontanée, la plus évidente, la plus naturelle (au sens fort du terme), que l'homme puisseadopter!En quel sens s'agit-il d'une règle de vie, et en quoi consiste-t-elle? Il s'agirait en quelque sorte de toujours garderen tête le but poursuivi, de bien savoir ce qu'on veut (le plus grand nombre de plaisirs possible), et de tout mettre. »

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