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REALISME CRITIQUE ET ROMANTISME REVOLUTIONNAIRE

Publié le 30/03/2012

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A l'ombre de ces deux grandes oeuvres qui ne furent réellement comprises que très tard, et qui furent longtemps, par divers moyens, maintenues dans une sorte de ghetto culturel, d'autres romantismes ont continué de se développer, qui ont occupé longtemps la première place dans les histoires de la littérature française. A l'épreuve de l'Histoire correctement interrogée, ils ont, aujourd'hui, bien vieilli. Certes, il faut rendre justice à la générosité de tous ceux qui, sous la monarchie de Juillet, se sont ouverts , aux problèmes sociaux, qui ont plaidé pour la justice, qui ont rêvé progrès ou société nouvelle, qui ont fait briller des avenirs ; mais ces avenirs, laïques, libéraux, fraternels, nous les attendons encore, et le 19e siècle finissant puis le 20e siècle naissant se sont, en tout cas, largement chargés de les ridiculiser. Après la chute du Second Empire, dont le caractère autoritaire et policier, ....

« 1875, se révélera telle qu'elle est en ses profondeurs exactement comme elle l'avait fait après 1840; dans les deux cas, c'est l'idéalisme, un moment justifié et fortifié par la lutte contre les apparences les plus cyniquement réactionnaires qui se trouve brutale­ ment déclassé.

Les massacres de Juin 1848 déjà, la répression de la Commune ensuite, ont durement démenti visions et bons sentiments.

Et ·surtout, il demeure que la valeur formelle, la puissance d'émo­ tion, l'ardeur poétique, la magie du verbe, la valeur de témoignage personnel du romantisme et du post­ romantisme idéalistes n'effacent pas, si l'on se place du point de vue de l'histoire littéraire de la société française, sa totale impuissance à rendre compte, son refus de rendre compte, de cette réalité fonda­ mentale: si, parti de la Révolution de 1789, le 19• siè­ cle ne parvient pas à émerger dans le sentiment tant attendu de liberté et de plein emploi de soi, la faute en est non aux nobles et aux rois {désormais hors de cause), non aux seuls prêtres (souvent caution morale de l'Ordre, quel qu'il soit, mais non meneurs du jeu) mais bien à l'organisation capitaliste de la société et à la toute puissance de l'argent fût-ce sous des dehors de libéralisme politique, fût-ce avec des mots d'ordre de progrès.

La peur sociale a pu dicter à la bourgeoisie française du 19• siècle des alliances, des méthodes, et des politiques honteuses qui ont fourni aux libéraux, aux républicains forma­ listes, aux belles âmes éprises de progrès, la possi­ bilité de lutter, et de se sentir lutter, pour la Justice et pour l'Avenir, sans avoir besoin de mettre réelle­ ment et radicalement en cause la bourgeoisie et l'ar­ gent.

Le romantisme révolutionnaire correspond à cette illusion et à cette entreprise d'illusionnement.

Le réalisme critique, passant au travers des appa­ rences, négligeant les problématiques superficielles, montre, par ses œuvres, non nécessairement par les. »

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