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La recherche de la vérité exclut-elle toute croyance ?

Publié le 30/01/2004

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Ne peut-on, et ne doit-on pas distinguer différents types de croyances par rapport à la recherche de la vérité (préjugés, foi, intuition, croyance en la valeur de certains principes moraux ou métaphysiques) ? L'idée de recherche et de croyance ne sont-elles pas liées, au lieu de s'exclure ? Références utiles : Descartes, Discours de la méthode ; Heidegger, Questions I, " de l'essence de la vérité ". Discussion : La recherche de la vérité est selon la définition et l'image que les philosophes ont voulu en donner ce qui doit faire précisément abstraction de toute croyance. Il y a là la volonté de découvrir une vérité unique et universelle. Or s'il n'y a qu'une seule et unique vérité, on sait qu'il y a bien plusieurs croyances. Ainsi, puisque les croyances varient en fonction des cultures et des individus, elles ne peuvent que faire obstacle à la vérité en la rendant relative. Suggestion de plan : I. Première partie : La croyance, absente de toute raison. Pascal, Les Pensées :
"La volonté est un des principaux organes de la créance ; non qu'elle forme la créance, mais parce que les choses sont vraies ou fausses selon la face par où on les regarde.

La recherche de la vérité est selon la définition et l’image que les philosophes ont voulu en donner ce qui doit faire précisément abstraction de toute croyance. Il y a là la volonté de découvrir une vérité unique et universelle. Or s’il n’y a qu’une seule et unique vérité, on sait qu’il y a bien plusieurs croyances. Ainsi, puisque les croyances varient en fonction des cultures et des individus, elles ne peuvent que faire obstacle à la vérité en la rendant relative.

« Pascal, Les Pensées : "La volonté est un des principaux organes de la créance ; non qu'elle forme la créance, mais parce que les choses sont vraiesou fausses selon la face par où on les regarde.

La volonté qui se plaît à l'uneplus qu'à l'autre détourne l'esprit de considérer les qualités de celle qu'ellen'aime pas à voir ; et ainsi, l'esprit, marchant d'une pièce avec la volonté,s'arrête à regarder la face qu'elle aime ; et ainsi il en juge par ce qu'il yvoit." La croyance ne fait donc pas appel à la raison, bien au contraire elle faittout pour y échapper.

Tout d'abord, pour reprendre Pascal, elle est souvent lefruit de la volonté, et la révélation d'un désir.

Il n'existe pas de contraintedans la croyance, c'est-à-dire que personne n'est amené à croire quelquechose par une force extérieure.

Il n'y a pas de place à l'obligation.

Ce faitmême révèle bien que la croyance part donc avant tout d'une volontéindividuelle dans la mesure où elle n'est jamais contrainte.

Car ce quidétermine le mieux l'exactitude d'une théorie c'est qu'elle soit vraie dansn'importe quelles circonstances, peu importe notre volonté et peu importentnos opinions.

La vérité ne doit dépendre d'aucun critère personnel, elle ne doitpas faire l'objet d'un désir individuel.

En revanche une croyance, étant avant tout une volonté de l'esprit, ne peut en aucun cas être reçue comme universellement vraie.

Car elle ne fait appelqu'au désir d'un individu particulier dans des circonstances particulières.

Le principal écart entre la croyance et lavérité est donc le champ d'action des deux principes : l'un n'ayant qu'une valeur subjective et l'autre se vérifiantuniversellement.

Si l'on admet que la croyance n'est qu'un désir d'une volonté individuelle alors on admet aussiqu'elle échappe à la raison.

Car si le désir est souvent irrationnel alors ce qui en découle ne peut être qu'irraisonné.On ne peut donc pas se fier à la croyance.

La volonté de croyance est donc par définition transcendantale.

Si l'ons'appuie sur l'exemple de Don Quichotte, qui a su se créer un monde entièrement fictif à partir d'une réalitéconcrète, on s'aperçoit que même ce que l'on voit peut être transformé par une force supérieure : la volonté.

Bercépar un désir intense Don Quichotte a donc réussi à croire par la force de son désir en un autre monde. II.

Deuxième partie : La croyance comme obstacle à la connaissance. Il est évident que si la croyance est irrationnelle, aucune science, ni aucun savoir réel ne peut en découler.

Car lesavoir requiert de l'exactitude et de la précision, or la croyance se pose justement en obstacle devant cettedemande de la raison.

Elle ne peut pas fournir les preuves nécessaires à la rendre fiable et la considérer comme unsavoir.

Aucune croyance n'est un savoir.

Bien au contraire souvent le savoir est affaibli par la volonté de croyance.Par exemple, le débat actuel qui a lieu aux Etats-Unis est de savoir si l'on doit ou non censurer dans les écoles lathéorie de Darwin, car les parents d'élèves se plaignent que l'on inculque à leurs enfants des connaissances qui vontà l'encontre de leurs croyances.

Les deux termes sont donc mis ici clairement en opposition.

On empêche l'avancéedu savoir à cause de ses propres croyances.

Comme si le savoir était une opinion.

Or le savoir n'est pas une opinion,il ne fait pas appel au désir ou à la volonté, il se réfère à des preuves concrètes et palpables.

Ainsi lorsque l'onempêche la théorie de Darwin d'exister, on fait totalement abstraction du fait qu'une théorie n'est pas unecroyance, et la création de l'univers ne repose sur la volonté de personne en particulier.

Car aucun individu (exceptécelui qui se trouve à l'origine de la théorie) n'a d'intérêt à admettre une vérité plus qu'une autre.

Il ne faut donc pasmélanger les opinions personnelles, comme celles de croire en Dieu, qui n'impliquent qu'un désir individuel, et unsavoir qui s'avère être universel et pareil pour tous. III.

Troisième partie : La nature de la vérité Socrate voulait que l'on chasse les poètes de la Cité, car ils représentaient l'irrationnel.

Ils consistaient précisémenten un barrage pour les philosophes qui étaient, eux, à la recherche de la vérité.

Car les poètes étaient des hommesqui suivaient leurs croyances, et qui faisaient de leurs croyances des vérités.

Or, pour Socrate, il n'existe qu'uneseule vérité et elle ne peut sûrement pas découler de la volonté d'un individu.

Cependant ne peut-on nous pas direque la vérité est aussi une croyance ? Et que tout comme il existe des croyances, il existerait des vérités ? Ainsi lespoètes, dans la Cité, seraient à la recherche de leur propre vérité, qui semble avoir plus de sens qu'une seule véritéunique et universelle. Conclusion :. »

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