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Les récits de voyages (Littérature)

Publié le 22/02/2012

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Entre 1492 et 1522, le monde connu des Occidentaux s'agrandit. « Notre monde vient d'en trouver un autre », écrit Montaigne. Navigateurs et explorateurs rendent compte de leurs découvertes. L'imprimerie permet de faire connaître ces récits qui passionnent les contemporains. Quels sont-ils ? Que nous apprennent ces récits de voyage ?

« 2.

Le narrateur En général, le narrateur est le chef de l'expédition , qui rend compte de sa mission et de son expérience personnelle.

Il dit je ou nous (quand il parle au nom de l'équipage).

Toutefois, dans son Journal de bord , Christophe Colomb parle souvent de lui- même à la troisième personne, se désignant par son titre : « L'Amiral se vit ici en grand embarras… » Parfois, la rédaction est confiée à un « scribe », un secrétaire, membre de l'équipage : Pêro Vaz de Caminha, dans la Lettre de la découverte du Brésil (1500). Le narrateur s'attache à donner des garanties de vérité.

« Que votre Altesse cependant daigne considérer ma bonne volontéplutôt que mon ignorance, et qu'elle soit assurée que loin d'exagérer le beau ou le laid, je ne rapporterai ici que ce que j'ai vu etqui m'est apparu.

» (Pêro Vaz de Caminha) III.

La description de pays inconnus 1.

La précision géographique Le narrateur s'applique à décrire avec précision les régions découvertes :—le relief ; « Et il me paraît bien que cette côte s'étend sur plus de vingt-huit lieues de longueur ; et elle est très plate, sans aucune montagne.

»—la faune et la flore ; « Il y a force loirs, castors, lapins, écureuils, rats, lesquels sont d'une grosseur surprenante, et autres sauvagines » ; « Et quand nous fûmes sur l'île, nous la trouvâmes pleine de fort beaux arbres, tels que chênes, ormes, pins, cèdreset autres bois de la sorte des nôtres.

» (Jacques Cartier, Voyages au Canada ) —les habitations ; « Il y a dans cette ville environ cinquante maisons, longues d'environ cinquante pas ou plus, et larges de douze ou quinze pas, toutes faites de bois, couvertes et garnies de grandes écorces et pelures dudit bois… » (Jacques Cartier,op.

cit .) —les usages et les objets domestiques. « […] ils en font de la pâte, et en font des tourteaux, qu'ils mettent sur une pierre large, qui est chaude.

» (Jacques Cartier, op.

cit .) 2.

Les comparaisons Pour rendre compte de la nouveauté, le voyageur rapproche l'inconnu du connu et fait référence à son propre univers culturel .

« Il y avait grande quantité de palmiers, d'autres sortes que les nôtres et que ceux de Guinée […] L'herbe était aussi haute qu'en Andalousie aux mois d'avril et de mai.

» (Christophe Colomb, Journal de bord ).

Les morses « sont comme de grands bœufs, qui ont deux dents dans la gueule, comme chez l'éléphant.

» (Jacques Cartier, op.

cit .) C'est aussi par référence à sa société et à sa religion que le voyageur porte des jugements sur la civilisation qu'il découvre. Pour lui, ces références ont une valeur universelle et il ne doute pas de sa supériorité : on qualifie ce point de vued'ethnocentrique .

« Ces gens-là se peuvent appeler sauvages, car ce sont les plus pauvres gens qui puissent être au monde.

Car tous ensemble ils n'avaient pas la valeur de cinq sous, leurs barques et leurs filets de pêche exceptés.

» (Jacques Cartier, op.

cit .) « Ce peuple n'a aucune croyance en Dieu qui vaille ; car ils croient en un dieu qu'ils appellent Cudouagny ; et ils disent qu'il leurparle souvent, et leur dit le temps qu'il doit faire […] nous leur avons montré leur erreur, et dit que leur Cudouagny est un mauvaisesprit, qui les abuse.

» (Jacques Cartier, op.

cit. ) 3.

Les portraits Nombreux, ils prennent généralement l'homme blanc pour référence : « les hommes et les femmes sont de belle stature et leurpeau n'est pas noire.

[…] Ils avaient vu deux jeunes filles aussi blanches que l'on peut l'être en Espagne.

» (Christophe Colomb) Ce qui surprend le plus les voyageurs, c'est la nudité des indigènes : « Ils vont nus, tels que leur mère les enfanta, les femmes comme les hommes.

» (Christophe Colomb) Christophe Colomb, comme Jacques Cartier, souligne la générosité des « sauvages », la chaleur de leur accueil : « Et ils donnaient tout ce qu'on leur demandait sans rien vouloir en échange ».. »

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