Le réel se limite-t-il a ce que je perçois ?
Publié le 10/02/2012
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Il est souvent admis que ce qui est réel est « ce qui existe effectivement «, or comment savoir si ce que nous percevons existe effectivement ? Tandis qu’une personne verra un fantôme assit là où tous les autres ne voient qu’une chaise, rien ne nous permet d’affirmer que ce que la majorité des individus « normaux « perçoivent est réel, et que l ’ « illuminé « hallucine vraiment.
Ainsi, nous pouvons poser la question suivante : La perception est-elle suffisante pour déterminer ce qui est réel et ce qui ne l'est pas ? En d’autres termes, voyons-nous ce qui est réel tel qu’il est ? En effet, si nous nous basons sur notre expérience sensible, quid des réalités spirituelles, métaphysiques ?
Nous verrons en premier lieu comment articuler perception et sensations afin d’exprimer les différentes définitions de la réalité. Puis, nous étudierons une autre facette de la réalité perceptible : le monde spirituel et imaginaire.
«
cependant, j’ai conscience que c’est bien une table que je perçois.
C’est donc que chaque
« expérience » de la table est ancrée dans mon esprit et me la rend effectivement présente
sous un angle précis.
C’est pourquoi un objet perçu entièrement, sous sa forme entière, est
un idéal.
De fait, puisqu’un objet ne peut jamais être perçu dans sa globalité, il nous arrive souvent
d’avoir des illusions : une personne prise pour une autre de loin, un mirage… C’est pourquoi
l’ « inspection de l’esprit » est si importante, car cette action lie réalité et esprit.
Platon, dans son Théétète, dit que les yeux sont le moyen par lequel nous percevons
et non ce par quoi nous voyons : ils restent les outils de l’esprit qui regroupe les informations
qui arrivent de chacun de nos cinq sens.
De plus, l’esprit est la seule chose qui ne peut subir
le doute de son existence.
En effet, le simple fait de penser que l’âme puisse ne pas exister
prouve que celle-ci existe, d’où sa phrase célèbre : « Je pense donc je suis.
».
Ce qui est réel dépasse donc la perception sensible.
Pascale a réfléchi sur le fait que l’homme
est abandonné au milieu deux infinis : l’infiniment grand (Dieu, par exemple) et l’infiniment
petit (les atomes, par exemple).
Entre ces deux bornes se trouve notre monde perceptible.
Or il se trouve que même dans ce monde qui se devrait d’être totalement perceptible par
nos sens, les infrarouges, les ultraviolets ou encore les ultrasons pour ne citer qu’eux ne
nous sont pas accessibles sensiblement parlant.
Cependant, l’homme a réussi à contourner
ce problème en utilisant son esprit et des outils techniques ou mathématiques.
Étant donné
que des outils scientifiques, ou a vocation scientifique, nous ont permis de percevoir cette
réalité jusqu’alors inconnue, cette dernière devient presque plus réelle que celle perçue par
nos sens du fait de sa mesure objective.
De plus, le fait que l’esprit et la réalité cohabitent sans problèmes, au contraire, nous
apporte une autre piste, qui consiste en l’existence d’une réalité impalpable.
C’est tout le
but de l’existence de la métaphysique : démontrer une réalité immatérielle.
Nous pouvons
ajouter à cela le fait que chaque personne ayant un esprit différent, sa perception de la
réalité changera tout autant.
Ainsi, quelle est la bonne réalité ? Celle de M.
X ou de M.
Y ? La
logique tendrait à nous faire dire qu’aucune n’est la meilleure : chaque réalité est
personnelle et subjective, de part sa nature intérieure.
Mais que se passerait-il si nous
découvrions que l’écrasante majorité « normale » est en fait mentalement dérangée et non
l’inverse ? Quid de cette dissertation, qui serait alors le délire d’un fou persuadé de ressentir
une réalité qui n’est que la sienne ? Ainsi, un fou n’est pas plus en dehors de la réalité
qu’une personne saine, puisque nous sommes tous potentiellement fous ; et la réalité n’est
qu’une question de point de vue, toute relative.
Pour conclure, la réalité ne se limite pas à ce que je perçois, en effet, comme dit plus
haut, chaque personne possède sa propre réalité.
Or, le terme réalité désigne une norme
idéale d’objectivité partagée par la majorité.
Mais il reste à prouver que ces critères
normatifs ne nous éloignent pas de ce contact avec la constitution du monde..
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