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régicides

Publié le 11/02/2013

Extrait du document

1   PRÉSENTATION

régicides, durant la Révolution française, nom donné aux députés de la Convention qui ont voté la condamnation à mort de Louis XVI, lors de son procès en janvier 1793.

2   UN ROI PERÇU COMME TRAÎTRE

Après la fuite de Louis XVI et son arrestation à Varennes (juin 1792), les veto simultanés qu’il a posés sur les décrets révolutionnaires de l’Assemblée constituante, la prise de la résidence royale des Tuileries par le peuple parisien et la chute de la monarchie (août 1792), les patriotes commencent à énoncer l’idée d’un procès du roi, perçu comme traître à la Révolution. De surcroît, donnant à la France un cadre institutionnel, la proclamation de la Ire République française, en septembre, offre une latitude nouvelle aux révolutionnaires pour traiter la question royale.

Mais la polémique s’installe : peut-on légalement juger Louis XVI ? Doit-on le faire, sachant qu’un tel procès attisera la vindicte des monarchies européennes ? Finalement, un coup de théâtre se produit en novembre 1792 : la découverte de « l’armoire de fer « contenant une correspondance suspecte du roi. À la lumière de cette nouvelle « preuve « de trahison, le peuple réussit à imposer un procès, qui se doit d’être rapide, et il sera désormais difficile aux plus indulgents de ne pas voter une peine lourde.

3   LE PROCÈS DE LOUIS CAPET : LA VICTOIRE DES RÉGICIDES

Le 11 décembre 1792, celui que l’on appelle désormais « Louis Capet « comparaît devant la Convention ; l’accusé, qui récuse l’authenticité des preuves de sa trahison, ne remet pourtant pas en cause la légitimité de l’Assemblée. Ses défenseurs Malesherbes, Tronchet et Romain de Sèze ne réussissent pas au cours du procès à faire entendre l’innocence du roi déchu. Le 15 janvier 1793, à la question « Louis Capet, ci-devant roi des Français, est-il coupable de conspiration contre la liberté et [d’]attentat contre la sûreté de l’État ? «, une majorité écrasante répond « oui « — sur les 718 députés présents, aucun ne répond par la négative, et seuls 27 ont une réponse dilatoire. Quant à la question suivante, concernant une ratification du peuple de la sentence à venir, les députés refusent en masse, rappelant par ce vote qu’ils sont l’émanation du peuple.

À partir du 16 janvier 1793 est posée la question centrale du procès, celle concernant la peine à infliger au roi. Au terme du vote, 28 députés ne se sont pas prononcés (par absence ou abstention), 334 ont opté pour la détention ou la mort avec sursis, et 387 ont réclamé la mort sans condition. Ayant obtenu la majorité, les régicides prennent part au dernier vote, sur le sursis, bien que cette question s’avère désormais inutile. Le procès est clos le 20 janvier et, le lendemain, le roi déchu est exécuté place de la Révolution — aujourd’hui, place de la Concorde.

Les 387 régicides sont majoritairement issus du groupe des Montagnards — comme Louis Saint-Just, Maximilien de Robespierre, Jean-Baptiste Cloots et Georges Danton — mais il y a également des Girondins (ce qui crée un schisme au sein du groupe), des membres de la Plaine, ainsi qu'un prince du sang, Louis-Philippe Égalité.

4   LE SORT DES RÉGICIDES AYANT SURVÉCU À LA RÉVOLUTION

En s’emparant du pouvoir le 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799) puis en se proclamant empereur en 1804, Napoléon Bonaparte met de fait un terme à la période révolutionnaire. Cependant, se déclarant héritier des principes républicains, il ne remet pas en cause l’histoire patriotique. C’est la raison pour laquelle il ne revient pas sur le procès du roi, et intègre même des régicides dans son gouvernement.

En revanche, lors de la Restauration monarchique et de l’accession au trône de Louis XVIII, les régicides survivants sont condamnés à l'exil par une loi votée le 16 janvier 1816, exception faite pour Paul Barras et Jean-Baptiste Lindet. Lazare Carnot, le peintre Jacques Louis David, Joseph Fouché, Emmanuel Sieyès, Cambacérès, Joseph Lakanal, Merlin de Douai, Barère de Vieuzac, Joseph Cambon et d'autres doivent s'expatrier. Ils ne peuvent rentrer en France qu'avec l'avènement de Louis-Philippe, en 1830.

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