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Réjean DUCHARME : Le Nez qui voque

Publié le 05/10/2012

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La spécificité de l'écriture chez Ducharme sollicite l'interprétation linguistique. Les "jongleries", les "acrobaties" verbales exigent l'éclairage du texte à la lumière des théories de la parole (Saussure) et de la performance (Chomski). Dans les romans, le di scours, centré sur le narra teur qui relate le récit à la première personne, constitue une parfa ite illustrati on du procès d' énonciation selon Benveniste. De plus, la présence d'un interlocuteur "représenté", - le lecteur, l'autre -, tour à tour appelé et refusé, ainsi que l'importance accordée à la mère et le mépris témoigné envers le père, appellent les interprétations psychanalytiques...

« Réjean Ducharme est né en 1942 à Sain t­ F élix-de- Valois ( Qu é­ bec).

Il a bea ucoup voyagé er exe r cé de nombreux métiers tels que vendeur , ty po­ g raphe , co mmis ou c hauff eur de taxi.

Le livre L'innocence, mais à quel prix? M ille Mill es et Chateaugué, seize e t qu ato rze an s, o nt quitt é l e ur villa ge, un e île situ ée au milieu du fle u ve Saint­ Laur ent , pour hab iter tous deux une petite chambre dans une ville du Québ ec.

Le garçon a volé de l'arge nt à ses pare nt s, la fille l 'a rejo int parce qu'elle n 'ava it qu e lui.

Mille Milles déc ide qu ' il faut se tuer puisque l 'enfance est mort e, re l éguée dans un coin de le ur mém oir e, plus v ivante que tout, rend ant le mond e réel sordide et ina ccess ible.

Chateaugué acquie sce, m ême si de tout e sa per so nn e é mane la pureté d es êtres entiers et san s compromi s: qu e fera it-elle sans ÉtinCelant? C 'est sous ce nom qu e le ga rço n se pré sente à Questa , la femme mûr e qu e la vie a ridé e, embl ème viva nt de ce que re fu se Mille Mille s.

Celui-ci change peu à peu , s'inve nte des raisons de supporter , lui et so n existence, en vie nt à se séparer progressivement de Chateaugué qui a l' écla t ve rtu eu x de l 'enfanc e ve rs la qu e lle il ne peut retourn e r.

Deux revus et corrigés S i Le Nez qui vaque nous rap pe ll e Les Enfants terribl es de Jean Cocteau , c'es t qu ' il s'e n rappr oche par quelques éléme nt s not a bles tels que l'en fermement volontair e, et parfoi s prol ongé, dans la c ha mbr e qui devie nt la bulle protectrice, le th éâ tre de pant omim es intemp orelles et su sp e ndue s par la ma gie d e 1' innocenc e.

Cependant , si les écre vi sses d e Cocteau , Mille Milles et Chateaugué ne font rien pour que la leur soit en éve il, jeûnant des heure s entière s dans un e immobilit é tot ale.

L'imm obilit é n 'es t-elle pas un pas vers la mort ? Néanmoins, on p eut y voir au ss i la volonté de ne pas ê tr e abî mé par la v ie , de se conserver.

P o ur quoi d'autre qu e la vie e lle-même? C'es t là qu e réside l'ambi guït é du raisonnement de Mill e Mill es, la faille qui lui fait tenir ce journal que consti­ tu e le ro m an , écarte lé e ntre l 'âge tendr e e t l 'âge adulte et ne sac hant le quel cho isir.

Toute la v io len ce de son cho ix re ss ur gir a dan s le drame final, lorsq ue Chateaugué s'e nfoncera dans le cou le s deux po ig nard s vo lés ensemble.. »

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