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Qu'est-ce que le « relativisme » ?

Publié le 11/08/2004

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Le relativisme doit tout d’abord se distinguer de la relativité. En effet, si Einstein a bien dit que tout est relatif cela ne signifie pas qu’il y ait identité entre relativiste et relativisme. Le relativisme peut s’entendre comme ayant un lien avec le scepticisme. Elle est une doctrine ou une conception de la science et de la vérité, de tout type de discours, qui défend la thèse que la morale, la science, la cherche du vrai ne sont pas fondées sur la définition d’un absolu ou d’un idéal transcendant à retrouver. Ainsi, différent point de départ et de point de vue sont possibles et équivalents en valeur entre eux. Plus simplement, le relativisme est la négation de l’existence d’une référence absolue qui pourrait nous donner un premier point d’appui ou de départ à une recherche. Toute définition est alors équivalentes entre elles. Rien ne vaut plus qu’autre chose. La question principale est alors celle du point de vue, de la perspective, de l’œil regardant l’objet. Toute objectivité est alors impossible. On peut sans doute en trouver les sources en remontant à Protagoras et le fameux : « l’homme est à la mesure de toute chose «.

« La réfutation des philosophes qui, comme Protagoras , nient le principe de contradiction a donc permis la mise en évidence du substrat requis par l'idée de vérité.

Celle-ci suppose qu'ilexiste des êtres possédant une nature définie ; et c'est cette stabilité ontologique qui fondeen définitive le principe de contradiction dans la sphère de la pensée.

C'est donc l'être qui estmesure et condition du vrai, et non l'opinion singulière.

« Ce n'est pas parce que nous pensons d'une manière vraie que tu es blanc que tu es blanc, mais c'est parce que tu es blanc qu'endisant que tu l'es nous disons la vérité » (Aristote ). Puisque, s'il est vrai que tout est vrai, le contraire de cette affirmation ne saurait être faux, lerelativisme trouve sa vérité dans le scepticisme.

Dire que tout est vrai, c'est dire tout aussibien que tout est incertain et que rien ne peut être dit vrai. Il apparaît que le scepticisme comme le relativisme est une position intenable.

Dès qu'il se dit ilse contredit. Cette conception relativiste de la connaissance est fondée sur une forme d'empirisme, qui postule que touteconnaissance vient à l'homme par les sens.

Or, une connaissance sensorielle ne peut fonder l'assentiment dechacun, puisque chacun sent différemment.

Il n'y a donc pas de vérité en soi, mais seulement des véritésindividuelles.

C'est l'idée de vérité universelle qui est mise à mal. Cette conception relativiste peut être étendue à tous les domaines de la pensée.

En anthropologie ou en histoirepar exemple, elle postule qu'aucune culture ou époque n'est plus valable qu'une autre.

Ce qui pourrait être lefondement d'une authentique tolérance risque toutefois de virer au tragique.

Car si tout se vaut et si aucune normedu bien et du mal ne peut s'appliquer aux constitutions civiles par delà leur diversité, alors la tyrannie devient aussilégitime que la démocratie !Ce qui pose problème dans le relativisme, c'est donc l'absence de tout critère pour sauvegarder le vrai et le bien.Or, sans ces deux valeurs, l'homme peut-il encore vivre une vie pleinement humaine? II.

Relativisme et vérité. Dans la Critique de la Raison Pure, Kant compare sa méthode à celle de Copernic.

Le savant polonais mit enfinl'astronomie sur la voie de la science moderne lorsqu'il plaça le soleil au centre de son astronomie et en délogea laTerre (héliocentrisme).

Kant compare le décentrement opéré par Copernic au sien propre: jusqu'alors, on a cherchéà résoudre le problème de la connaissance en faisant tourner le sujet autour de l'objet.

Décentrons l'objet, replaçonsau centre le sujet qui connaît et mettons l'objet connu à la périphérie.

Ainsi, affirme Kant, nous pourrons savoir enquoi la connaissance consiste au juste et quelles en sont les limites. • Le relativisme présente au moins l'avantage de nous prévenir contre toutes les tentations dogmatiques.

Àcondition de le redéfinir, il est possible de le concilier avec la vérité.

La « révolution copernicienne» opérée par Kantmontre ainsi que dans le processus de la connaissance, ce n'est pas le sujet qui doit se régler sur l'objet, maisl'objet qui est informé par le sujet, ou le sujet qui impose ses formes à l'objet.

Que la vérité soit « relative » au sujetsignifie ainsi qu'elle est structurée par les « formes a priori de la sensibilité » : l'espace et le temps, et par les «catégories de l'entendement », par exemple la succession.Tout comme l'espace, le temps est une forme a priori dela sensibilité, c'est-à-dire que nous ne pouvons rien percevoir qui ne soit d'avance et nécessairement donné dansl'espace et le temps.

Le temps est connu a priori, car il ne peut être un concept empirique tiré d'une expériencequelconque.

Nous ne pourrions en effet percevoir les rapports temporels de simultanéité ou de succession si nousn'avions pas une représentation préalable du temps.

Cette représentation ne peut donc être tirée de l'expérience.En outre, le temps est a priori absolument, puisque même si nous écartons par la pensée tous les phénomènes, nousne pouvons faire abstraction du temps lui-même.

En effet, c'est en lui seul qu'est possible la réalité desphénomènes.Par ailleurs, le temps ne peut faire l'objet d'un concept, parce que sa représentation est une, tandis qu'un conceptne possède jamais une véritable unité; le temps est divisible en parties semblables, tandis qu'un concept ne peutêtre divisé qu'en qualités dissemblables ; le temps enfin est infini, tandis qu'un concept n'est qu'indéterminé.

Ainsi «le temps n'est pas un concept discursif ou, comme on dit, un concept général, mais une forme pure de l'intuitionsensible ».

Car ces formes ou ces catégories désignent les conditions de la pensée humaine.

Aucun homme ne peutpenser autrement que dans l'espace et dans le temps, et sur le mode successif.

Mais tous les hommes pensent decette façon.

L'idée de vérité universelle est donc conservée.. »

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