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La renaissance de l'ONU

Publié le 22/02/2012

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31 décembre 1991 -   En quittant ses fonctions à l'issue d'un second mandat de cinq ans et à l'âge de soixante et onze ans, le Péruvien Javier Perez de Cuellar laisse à Boutros Boutros-Ghali un poste envié, si l'on en juge par le nombre de candidats à sa succession, à la tête d'une organisation largement réhabilitée par rapport à la situation dans laquelle il l'avait trouvée.    On doit à l'action personnelle du cinquième secrétaire général le redressement spectaculaire de l'image de l'ONU.    En 1981, le nouveau secrétaire général n'était pas un inconnu dans le palais de verre des Nations unies, où, de 1975 à 1977, il avait été désigné par Kurt Waldheim pour essayer de résoudre l'imbroglio chypriote.    Au début des années 80, les relations Est-Ouest sont glaciales. Les troupes soviétiques sont intervenues à Kaboul en décembre 1979  deux ans plus tard, l'état de guerre est décrété en Pologne. La querelle des euromissiles bat son plein, et l'élection de Ronald Reagan à la présidence des Etats-Unis promet huit ans de purgatoire pour l'ONU. Si l'on fait exception de la médiation de Javier Perez de Cuellar dans la crise des Malouines, qui n'aura pu éviter la guerre entre Britanniques et Argentins, il aura fallu que l'arrivée au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev fasse sentir ses premiers effets sur le plan international pour que soit redoré le blason de l'ONU et que le secrétaire général puisse affirmer sa véritable stature.    L'année 1988 est celle du tournant et de la consécration.    L'attribution, en septembre, du prix Nobel de la paix aux forces de maintien de la paix de l'ONU, récompense non seulement les " casques bleus ", mais aussi le secrétaire général pour les succès diplomatiques qu'il a remportés dans l'année, au printemps à propos de l'Afghanistan et plus tard en parvenant à force de ténacité à faire appliquer par l'Iran et l'Irak la résolution mettant fin au conflit sanglant qui les opposait, dans divers conflits régionaux enfin, notamment en jetant les bases d'un possible règlement de la question namibienne et de celle du Sahara occidental.    L'ONU a véritablement recommencé à fonctionner. Le cessez-le-feu progressif en Amérique centrale, l'Angola, l'indépendance de la Namibie, les élections en Haïti et, tout récemment, le remodelage politique du Cambodge, sont autant de dossiers qu'il s'est employé à traiter avec succès. En revanche, Turcs et Grecs continuent à s'affronter à propos de Chypre, l'instauration d'un processus de référendum au Sahara occidental a du mal à se faire, et l'Afrique continue à sombrer, dans l'indifférence générale, sous le poids d'une dette effarante.    L'établissement d'un véritable dialogue Nord-Sud est l'une des entreprises où Javier Perez de Cuellar admet avoir échoué et le regrette. Par ailleurs, sa mise à l'écart par le Conseil de sécurité durant la crise du Golfe a été vivement ressentie par une partie des pays membres. SERGE MARTI Le Monde du 2 janvier 1992

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