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Le renard et le bouc - Jean de La Fontaine

Publié le 22/02/2012

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Au XVII siècle, la société se concentre autour de la cour du roi. Les écrivains comme La Bruyère ou La Fontaine soulignent les nombreux travers de leurs temps dans leurs ½uvres fidèles à l'idéal classique : instruire et plaire. Ainsi en 1668, Jean de La Fontaine publie ses Fables, dans celles-ci, des apologues inspirés d'Esope tirent les leçons de cette observation sociale. La fable 5 du livre III : « Le renard et le bouc » illustre la nécessité de bien examiner les conséquences avant de se lancer dans une aventure. Mon explication suivra les grandes parties de ce texte : la situation initiale d'abord, le dialogue et les péripéties ensuite, la double leçon enfin.
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« ÉTUDE ANALYTIQUE INTRODUCTION Les fables sont des apologues c'est-à-dire des récits courts, divertissants, qui se concluent par une morale générale qu'ils illustrent. Jean de La Fontaine est le fabuliste le plus connu en France.Dans la seconde moitié du XVII siècle, il publie plusieurs recueils de fables qui connaîtront un vif succès.D'après lui, la fable est un moyen d'instruire tout en plaisant, ce qui en fait une œuvre fidèle à l'idéal classique. Cette fable est la fable V du livre III.

Elle illustre la nécessité de bien examiner les conséquences avant de se lancer dans une aventure. I- UN SCHÉMA NARRATIF RIGOUREUX A- Rigueur de la structure narrative : - Un schéma narratif simple :On retrouve un plan narratif classique et très complet : ..Vers 1 à 4 :Premier quatrain = situation initialeEmploi de l'imparfait et du plus-que-parfait qui sont les temps de la durée. ..Vers 5 :C'est l'élément perturbateur : après le quatrain de mise en situation initiale, le récit est lancé.L'emploi du passé simple accélère le temps d'autant qu'il s'ajoute à un verbe d'obligation qui impose l'absence d'alternatives. ..Vers 6 à 23 :Péripéties pendant lesquelles le renard sera le manipulateur et aura toujours l'initiative. ..Vers 24 à 30 :Dénouement : c'est le « sermon » du renard qui explicite déjà la morale. ..Vers 31 :Morale très brève. - De plus, au sein même des péripéties, on retrouve des étapes bien définies : ..Vers 6 à 8 :communauté d'intérêts dans la soif, marquée par des référencescollectives : vers 5 (les), vers 7 (tous deux), vers 8 (nous). ..Vers 9résumé saisissant de la situation ..Vers 10 à 16 :rupture = séparation d'intérêt, le bouc est manipulé par le renard. ..Vers 17 à 20 :réplique du bouc qui rend compte de sa sottise et de sa crédulité. ..Vers 21 à 23 :le dénouement approche, le présent de narration annonce le coup dethéâtre.La Fontaine nous rend complice de la farce en nous interpellant au vers 22« vous ». B- La concision du récit : Le récit est bref, avec une description minimaliste, notamment dans la situation initiale : vers 2, portrait bref et moqueur du boucvers 4, « maître en fait de tromperie » qui va droit à l'essentiel Dès le début et en permanence, le renard est mis en situation de supériorité : il est le manipulateur et a toujours l'initiative (il est toujours sujet dansses interventions : d'abord ‘nous' jusqu'au vers 8 puis ‘je'). II- DES ANIMAUX PERSONNIFIÉS A- La supériorité du renard : lucidité, ironie et cruauté - dès le début : vers 1 (capitaine) et vers 2 (maître)ces titres honorifiques mettent le renard en supériorité. - la seule qualification du vers 4 « maître en fait de tromperie » traduit la fourberie légendaire de l'animal et justifie le choix du renard. - l'emploi des verbes d'obligation évite les atermoiements et confirmela supériorité. - les vers 9 à 13 : ..

l'impératif et les verbes d'obligation indiquent quesans attendre de réponse, la solution claire, pratique, méthodique etautoritaire du renard, lucide, s'impose et ne laisse pas place à ladiscussion...

l'opposition entre je (le renard) qui fait l'action et tu(le bouc) qui la subit, traduit la manipulation du bouc par le renard. - les vers 22 et 23 : le vocabulaire religieux et l'antiphrase traduisent leton solennel du renard et son ironie : il se moque du bouc. - les vers 24 à 30 : le « sermon » du renardle vocabulaire religieux « si le ciel t'eût » et le vers 25 traduisent une ironie moqueuse et cruelle, d'autant qu'au vers 30 (formule légère et indéfinie),c'est la vie du bouc qui est en jeu.Les nouveaux conseils donnés au vers 28 sur un mode impératif confinent au cynisme. B- L'infériorité du bouc : crédulité, sottise, ridicule. »

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