Devoir de Philosophie

RENÉ CHAR

Publié le 01/09/2012

Extrait du document

char

Adolescent surréaliste, René Char a cru de bonne foi que la conscience est la seule barrière qui sépare l'ici-bas de l'au-delà ; la nature, qu'il ne pouvait oublier, traînait derrière lui plutôt qu'elle ne l'accompagnait ; il en faisait encore usage, mais seulement comme le peintre fait des couleurs de son tube ; elle réclamait en vain de lui le refuge et le véhicule d'une « tête habitable « ; un poème écrit vers 1930 nous montre pourtant quelle évidence gardait pour René Char le pouvoir de fabulation des choses...

char

« larges poumons, il n'eût pas découvert qu'un homme « debout dans un champ de seigle » peut être un appelant de l'invisible aussi hien qu'un élément de composition pour les peintres du «motif ».

S'il ne s'était engagé dans l'action «militante », pendant l'occupation, et, comme l'on dit, couvert de gloire, nous pourrions le croire vraiment quand il affirme : «L'obsession de la moisson et l'indifférence à l'histoire sont les deux extrémités de mon arc », alors que nous savons parfaitement que René Char, pour avoir plei· nement assumé son destin d'homme a, du même coup, fondé sa poésie sur la vie et l'a montrée capable de débor· der l'économie de la création, d'agrandir le sang des gestes.

Adolescent surréaliste, René Char a cru de bonne foi que la conscience est la seule barrière qui sépare l'ici-bas de l'au-delà ; la nature, qu'il ne pouvait oublier, traînait derrière lui plutôt qu'elle ne l'accompagnait ; il en faisait encore usage, mais seulement comme le peintre fait des couleurs de son tube ; elle réclamait en vain de lui le refuge et le véhicule d'une « tête habitable » ; un poème écrit vers 1930 nous montre pourtant quelle évidence gar· dait pour René Char le pouvoir de fabulation des choses : ROBUSTES MÉTÉORES Dans le bois on écoute bouillir le ver La chrysalide tournant au clair visage Sa délitJrance naturelle Les hommes ont faim De viandes secrètes d'outils cruels Levez-vous bêtes à égorger A gagner le soleil.

(Le Marteau sans "TUJÎtre) Il a fallu toute une jeunesse, puis des années de matu· rité, toute une· expédmentation, par la fourche et le pres­ soir, le chant du coq et le mot d'ordre des combattants de. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles