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La rentabilité dans le contexte monétaro financier freine l'évolution du pouvoir d'achat. Développez votre thèse à ce sujet

Publié le 06/10/2012

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      Dans la zone euro et un peu partout dans le monde, le pouvoir d’achat a stagné, voire régressé depuis 2000, ceci n’est pas uniquement dû à la hausse des prix à la consommation, mais au ralentissement de la croissance de la productivité. Par ailleurs, le progrès technique engendre la productivité qui est source de richesses nouvelles ; il permet, à cet effet, de varier les besoins en travail des entreprises.       Nous montrerons, à travers les effets du progrès technique, l’influence de la rentabilité sur le pouvoir d’achat.       Le progrès technique représente l’amélioration des techniques, y compris organisationnelles, des connaissances scientifiques qui sont utilisées dans un processus de fabrication ou qui concernent l’informatique, les capacités militaires, la médecine, etc., et l’amélioration de l’organisation de la production qui engendrent des gains de productivité. Il a pour objectif explicite d’économiser du travail dans la fabrication d’un bien ou d’un service. Les effets du progrès technique sur le pouvoir d’achat       A priori, à court terme, le progrès technique tend à supprimer les emplois : en effet, l’introduction de nouvelles
machines a pour effet de réduire la quantité de travail par unité fabriquée et à élever la productivité du travail. Il change la nature de l’emploi, puisque de nouvelles machines et de nouvelles méthodes exigent de nouvelles compétences. Il peut être source d’exclusion, car il favorise les travailleurs ayant les qualifications requises et éloigne de l’emploi ceux qui en sont dépourvus ou qui n’ont pas réussi à s’adapter, créant ainsi le chômage structurel.       En modifiant la structure des qualifications et des métiers, il crée le chômage technologique lié au désajustement entre qualification des actifs et qualification des emplois, et aussi de chômage frictionnel lié au délai de mobilité géographique ou professionnelle de la population active.       Il modifie le niveau de qualification à la baisse ou à la hausse et modifie les conditions de travail en les améliorant : élimination des tâches les plus pénibles ou dangereuses. Il peut dégrader les conditions de travail : l’amortissement d’un capital coûteux et sophistiqué exige plus de flexibilité dans les horaires de travail ; l’informatique augmente la standardisation des tâches et les possibilités de contrôle du travailleur par sa hiérarchie.       À long terme, le bilan du progrès technique en terme d’emplois est plus difficile
à établir, car l’augmentation de la productivité rendue possible par le progrès technique a plusieurs effets contradictoires.       Les modifications de la répartition sectorielle et socioprofessionnelle résultent du progrès technique puisqu’elles découlent à la fois des différences de gains de productivité et de variation de la demande d’un secteur à l’autre. Le progrès technique implique donc un effort de formation tout au long de la vie active, une capacité d’adaptation et une plus grande mobilité professionnelle. Il peut modifier le mode de vie par la diminution du temps de travail.       Fondamentalement, les gains de productivité, parce qu’ils permettent d’économiser du travail par unité produite, sont créateurs de richesses et rendent possible la création de nouveaux emplois. En effet, en abaissant les coûts de production, les gains de productivité permettent la baisse des prix et l’augmentation du salaire réel. Il résulte une hausse de la consommation et on observe une extension des marchés. Et pour répondre à l’augmentation de la demande, les entreprises sont amenées à créer des emplois et à augmenter leur stock de capital productif permettant de réaliser de nouveaux gains de productivité.       À cet effet indirect du progrès technique sur la demande et la production s’ajoute
un effet direct lié plus particulièrement aux innovations des produits ; celles-ci créent ou relancent une demande de produits nouveaux ou rénovés dépassant généralement la demande antérieure.       En fonction de l’utilisation qui est faite des gains de productivité, l’extension des marchés obtenue grâce au progrès technique ne sera pas exactement la même, de même que les effets sur l’emploi.           a) Les gains de productivité sont utilisés à diminuer les prix de vente.       La baisse des prix va augmenter le pouvoir d’achat et entraîner une augmentation de la production des biens et services à cause de l’augmentation de la consommation. Cette baisse des prix va se propager dans les autres branches de l’économie dans la mesure où le produit dont le prix baisse grâce au progrès technique est utilisé par les autres entreprises pour leur propre production. La baisse des prix contribue ainsi à l’accroissement de la taille des marchés, ainsi qu’à la transformation de la demande.           b) Les gains de productivités sont utilisés à augmenter les salaires.       Dans ce cas, le pouvoir d’achat des salariés bénéficiant de cette hausse de salaire augmente. Cette augmentation entraîne une extension des marchés, comme observé dans le paragraphe précédent. Les effets de la hausse
de la demande seront plus localisés et probablement moins importants que ceux résultant de la baisse des prix.           c) Les gains de productivités sont utilisés à augmenter les profits.       Les capacités de financement vont s’accroître et les coûts de production décroître, ce qui peut avoir des effets sur les prix (extension des marchés). Par contre, si l’investissement est orienté dans l’achat de nouvelles machines, ceci va contribuer à accroître la productivité. Le risque est que les capacités de production s’accroissent plus vite que celle de la demande ; les effets sur l’emploi risquent d’être limités.           d) Les gains de productivité sont utilisés à diminuer la durée de travail.       Dans ce cas, sans augmentation de salaire, il n’y a pas d’effet sur les prix et le pouvoir d’achat. Par contre, la qualité de vie des salariés s’améliore et on peut penser qu’une hausse de la consommation va s’en suivre, mais les revenus étant insuffisants, cette hausse est peu probable. D’autre part, si le temps de travail diminue sans que la productivité n’augmente, il faudra augmenter l’emploi pour compenser les gains.       Bien entendu, les quatre possibilités citées plus haut sont théoriques mais se vérifient concrètement : dans la zone euro, par exemple, les chiffres montrent
qu’entre 1998 et 2000, le pouvoir d’achat a augmenté de 2,5 %, tandis qu les années 2001 et 2002 sont marquées par un faible recul de ce dernier. En 2004, il a faiblement augmenté, a stagné en 2005 pour reprendre sa croissance les années suivantes.       L’arrivée de l’euro a concordé avec une diminution du pouvoir d’achat ou à tout le moins une réduction de son taux de croissance. La véritable explication de cette diminution réside dans deux déterminants : l’inflation et la conjoncture économique. Les revenus des ménages dépendent directement de la croissance de la productivité des personnes en âge de travailler et cette dernière s’est sérieusement réduite à partir de 2001, entraînant avec elle le pouvoir d’achat.       Le progrès technique n’est pas globalement destructeur d’emplois, même s’il en détruit certains, il en crée d’autres ailleurs. L’élément essentiel repose sur l’extension des marchés qui repose sur l’augmentation de la demande, et donc, du pouvoir d’achat : le progrès technique crée des emplois dans la mesure où il permet d’accroître les quantités produites et vendues. Il est remarquable de constater que les gains de productivité, selon leur usage, ont des effets contradictoires sur le pouvoir d’achat, d’autant plus qu’ils dépendent des marchés et de la compétitivité.

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