LE REPOS PENDANT LA FUITE EN ÉGYPTE : LE CARAVAGE

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-~ -• • ' • - 1 ! "'· · : ·.· -' • - • • • :f - LE REPOS PENDANT lA FUITE ENÉGYPI'E 1594-1596 Peintre italien Analyse ~ Le tableau représente l'é pisode de la fuite en Égypte évoqué dans les Évangiles apocryphes, thème qui se diffuse lors de la Contre-Réforme .

La scène se déroule dans un paysage extraordi­ naire, manifestement issu des œuvres lombardes .

La Vierge, habillée comme une femme simple, serre tendrement son enfant dans les bras, tandis qu'un humble saint Joseph tient une partition pour l' ange qui joue du violon .

Ce dernier se présente comme un beau garçon, un peu guindé dans ses draperies et embarrassé par ses ailes, tel un acteur sur le point de participer à une représentation théâtrale.

Mais on peut aussi le voir, comme le fait Alfred Moir, comme « une sorte d'Orphée dont la musique charme jusqu'à l 'â me .

Sa mélodie apparaît comme une émana­ tion de la nature au même titre que les autres sons, le frémissement des feuilles des peupliers de Lombardie agités par une brise légère et le murmure de l'ea u ».

Il s'agit du premier thème sacré traité par le Caravage à son arrivée à Rome .

L 'œ uvre est dénuée de toute emphase et témoigne d'une profonde humanité : une fami lle quelconque se repose à l'occasion d'une halte lors d'une promenade à la campagne.

Le lieu où se déroule la scène est imaginaire , bien qu 'il s'agisse de la campagne romaine.

Les tonalités froides et émaillées révèlent, comme dans Saint François, conservé à Hartford aux États - Unis et datant de la même période , l'influence lombarde due surtout au bergamasque Lorenzo Lotto, ainsi qu 'à Savoldo et Moretto , héritiers directs de la XVIe-xvne siècles Huile 130 x ~60 cm tradition de Léonard de Vinci.

L'ensemb le de la composition est dominé par une recherche lumi­ neuse subtile, un jeu d'ombre et de lumière qui annonce l es œuvres de la maturité de l'a rtiste.

La composition parfaite et l'a pport des élé­ ments classiq ues justifient l'admiration de Pietro Bellori , premier biographe de l'artiste, pour cette œuvre.

L ' œu vre C L e tableau a dû être exécuté au cours des premiè res ann ées du séjour romain du Caravage, probablement lorsqu 'il était déjà l'hôte du cardinal del Monte qui l'introduisit auprès de la clientèle aristocratique la plus prestigieuse de la ville.

Bellori (1672) se souvient avoir admiré le tableau chez les Pamphili , qui devaient donc en être les commandi­ taires.

La figure de l'ange s 'inspire d'une gravure de Gian Giacomo Carglio représentant Junon, qui serv it aussi à Annibale Carrache pour la figure du Vice dans Hercule entre le Vice et la Vertu (Galleria di Capodimonte, Naples) .

Le premier catalogue de la Galleria Doria­ Pamphili , réalis é en 1794 par Tonci, attribue cette œuvre au Caravage , tradition subitement interrom ­ pue dans la seconde moitié du XIX ' siècle où il est attribué à Carlo Saraceni.

C'est Kallab (1906) qui propose à nouveau de l'attribuer au Caravage, attribution définitivement confirmée par Roberto Longhi (1928 /1929).

Le modèle de la Vierge + La jeune femme qui a posé pour la figure de la Vierge est très certainement la même que celle qui a posé pour La Made leine conservée e lle aussi à la Galleria Doria-Pamphili.

On peut d 'ailleurs remarquer que les positions des de ux femmes sont très similaires ; de même les draperies dis po ­ sées sur leurs genoux retombent de façon tout à fait identique sur la droite.

Du même peintre : PICTO 293 à 306 Photo Archives Nard ini © Nard rni Editore.

1991.

VPC Larousse-Laffont pour l'édition française, 1991 .

R1-06-11. »