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Reproduction : les reproductions desoeuvres ont une importance décisive.

Publié le 29/09/2012

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Reproduction : les reproductions des oeuvres ont une importance décisive. En effet, elles permettent à des artistes de copier et ainsi de comprendre les techniques et les inspirations des plus grands maîtres. Très tôt, on eut le souci de reproduire des oeuvres, à l'aide de la gravure. Aujourd'hui, on a recours à des techniques de plus en plus élaborées de photogravure et d'impression. Voir aussi gravure de reproduction.

« Introduction : Il semble bien facile aujourd'hui d'accéder, par tous les moyens mis à notre disposition, au moindre tableau, à la moindre sculpture… ou encore, au moindre morceau de musique ou à un livre largement réédité.

Toutce que nous pourrions considérer comme œuvres d'art, production à finalité artistique, nous apparaît comme étanttrès facile d'accès.

Bien entendu, nous n'accédons que rarement aux originaux.

Mais cela -a-t-il véritablement del'importance ? Apparemment, le plus essentiel pour une œuvre d'art est d'être connue.

En fait, plus elle est connue,et plus elle est…reconnue comme œuvre.

Il semble donc difficile de concevoir l'art, de s'en faire une idée sanspasser par la reproduction qui nous met les oeuvres d'art à portée de main.

Pourtant, ne pourrions-nous pasrétorquer que la reproduction n'arrive jamais à égaler l'original, qu'elle n'en est toujours qu'une pale copie ? Pireencore, en invitant à confondre le pur produit de l'artiste avec ce qui n'en serait que l'imitation, la reproduction nousdupe : elle nous fait passer le faux pour le vrai, le copié pour l'authentique.

La reproduction des œuvres d'artpourrait donc détruire toute vérité de l'art.

Seulement, que peut bien vouloir signifier la vérité dans le domaine del'art ? Faut-il entendre que ce qui est vrai, c'est l'oeuvre telle que l'artiste la créée, telle qu'il la produit, et que toutredoublement, toute re-production serait alors du domaine du faux.

Pourtant, l'artiste s'inspire toujours d'un modèle lui aussi, modèle auprès duquel son œuvre pourrait paraître fausse et inauthentique.

Faut-il alors distinguer l'art etles œuvres d'art au point où la reproduction de ces dernières ne nuirait en aucun cas à l'originalité du premier ? I/ L'art est avant tout original Si l'ensemble des œuvres d'art étaient des copies, pourrait-on encore parler au sens propre « d'œuvresd'art » ? Il ne semble pas.

Tout l'art serait en fait renvoyé au rang d'imitation pure et simple.

Or, l'art a cecid'original qu'il se défie de toute perspective de pur et simple recopiage.

Ainsi, comme le précise Hegel au début de son Esthétique , l'art n'imite en aucun cas la nature.

Il ne reproduit pas fidèlement les objets naturels, comme s'il s'agissait d'objets authentiques qu'ilne ferait que redoubler.

Il n'est pas cette reproduction des choses naturellesoù tout le geste de l'artiste serait complètement effacé.

Si tel était le casnous dit Hegel, l'art serait, d'une part, « superflu » (a quoi servirait de voir surun tableau ce que nous voyons vivant auprès de nous ?) et d'autre part« présomptueux », car il prétendrait rivaliser avec la nature.

Or, tel n'est paslà son but : c'est bien plutôt l'originalité et la subjectivité de l'auteur quiapparaissent dans son œuvre.

Tout œuvre d'art se présente avant toutcomme produit de l'artiste, de son expression personnelle.

L'essence de l'art,toute sa vérité, s'exprime donc par la singularité par l'auteur.

Ainsi, lareproduction, qui consiste en un redoublement de ce mouvement artistiquepar quelqu'un qui n'en est pas l'auteur, fait perdre tout son sens à l'œuvred'art en perdant l'originalité du créateur.

A quoi reviendrait alors le fait decopier une œuvre d'art ? Ce serait la trahir.

Reproduire une œuvre d'art, c'esttoujours nuire à son authenticité. Hegel rompt avec Kant, pour qui la beauté naturelle tient une large part.

Lacontemplation de la belle nature accordemystérieusement l'imagination et l'entendement.

Hegel rejette la beauténaturelle, car la beauté artistique étant un produit de l'esprit lui estnécessairement supérieure.

C'est pour nous et non en soi et pour soi qu'un être naturel peut être beau.

L'imitation de la nature n'est donc pas de l'art, tout au plus un exercice d'habileté, parlequel on imite le Créateur.

Il y a plus de plaisir à fabriquer des outils ou des machines qu'à peindre un coucher desoleil.

La valeur de l'art est tout autre : c'est l'esprit à l'oeuvre, qui s'arrache de la nature en la niant.

Au moyen del'art, l'homme se sépare de la nature et se pose comme distinct.

L'art peut donc faire l'objet d'une science, penseHegel, il suffit d'en montrer la nécessité rationnelle dans l'histoire de l'humanité.

L'oeuvre d'art ne décrit pas uneréalité donnée, elle n'est pas faite pour notre plaisir, mais l'art est en son essence une intériorité qui cherche às'exprimer, à se manifester ; c'est un contenu qui cherche une forme, un sens qui veut se rendre matériel.

On nepeut le condamner pour son apparence, car il faut bien à la vérité une manière de se montrer.

L'art étanthistoriquement la première incarnation de l'esprit, il se confond d'abord à la religion : la religion grecque est l'art greclui-même.

Ce sont Homère et Hésiode qui ont inventé les dieux grecs.

Cet âge d'or de l'art, que Hegel définit comme"classique", sera dépassé par l'art romantique avec l'apparition du christianisme.

La religion chrétienne estessentiellement anthropomorphique : le divin est le Christ, soit une pure individualité charnelle, qui a souffert et quiest morte en croix.

Seul l'art peut ici donner une représentation charnelle de ce divin, dont le passage historique aété fugitif, et si l'art est mort dans notre société moderne, c'est probablement pour la raison que la spiritualitéchrétienne ne suffit plus tout à fait aux besoins de l'esprit. Le beau est une idée, soit l'unité d'un concept et de la réalité.

Le concept est l'âme tandis que la réalité en estl'enveloppe charnelle.

Le beau est donc la manifestation sensible de cette unité ; il exprime une réconciliation.

Il estnaturel qu'il échappe à l'entendement qui sépare et qui divise, de même qu'à la volonté qui cherche à soumettrel'objet à ses propres intérêts.

Tout ce qui est libre, indépendant, infini, conforme à la seule nécessité de sonconcept, peut être dit beau.

De plus, un bel objet est vrai, puisqu'il est conforme à son être.

Cela implique qu'aucunorganisme vivant ne pourra être beau, parce que soumis au besoin, il n'a pas de véritable liberté.

Seule la beautéartistique peut être accomplie : elle représente l'idéal.

L'idéal est soustrait de la vie quotidienne imparfaite etinauthentique.

Il incarne l'universel dans l'individualité absolument libre et sereine : le symbole en est l'individualité. »

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