De la République de Cicéron
Publié le 31/03/2013
Extrait du document
Une bonne partie du texte de Cicéron a été retrouvée en 1822 seulement dans les palimpsestes du Vatican. (Les palimpsestes sont des manuscrits sur parchemin dont Je texte original a été effacé pour pouvoir écrire un nouveau texte.)
«
Le compromis entre
la monarchie,
!'aristocratie
et la
démocratie fut
effectivement réalisé
dans
la Rome du ne siècle av.
J.-C.
«Qu'est-ce donc qui subsiste des mœurs
d'autrefois, qui ont fait, comme l'a dit le poète, que Rome restât debout? ,.
A propos des différentes formes
de gouvernement : monarchie (roi),
aristocratie (élite), démocratie (peuple)
l'institution d'un premier pouvoir intelli
gent doit être rattachée
à la même cause qui
engendre la cité et ce pouvoir doit être at
tribué ou à un seul ou à quelques personnes
choisies ou
il doit être assumé par la masse,
la totalité du peuple.
Quand donc toutes les
affaires publiques sont
à la disposition d'un
seul on nomme roi
celui qui a le pouvoir
et cette forme de gou
vernement est dite
royauté.
Quand l'au
torité appartient
à
quelques personnes
choisies on dit que la
cité est gouvernée par
/'élite.
le gouverne
ment populaire enfin,
c'est ainsi qu'on
l 'ap
pelle, est celui où tout le pouvoir est au
peuple.
Chacune de ces trois/ormes.pourvu
qu'elle maintienne le lien qui dans le prin
cipe a rattaché les hommes de façon
à
constituer une société politique, n'est à la
vérité
point parfaite ni à mon avis la
meilleure ; elle est toutefois supportable et
telle que chacune d'elles puisse être jugée
préférable.
Car un roi
juste et sage, des
citoyens choisis et tenant le premier rang, le
peuple même, bien que ce dernier cas soit
le moins digne d'approbation, semblent
pouvoir maintenir une certaine stabilité, si
des ambitions engendrant l'injustice ne
viennent se mettre
à la traverse.
Scipion l'Africain apparaît en songe
à Scipion Émilien et lui révèle le secret
de l'immortalité de
l'âme
Quand l'Africain eut ainsi parlé:« Certes,
répondis-je, si devant ceux qui ont bien mé
rité de la patrie s'ouvre un chemin
qui
conduit à la porte du ciel, encore que dès
l'enfance j'aie marché sur les traces
de mon
père et les tiennes et ne me sois pas montré
indigne de vous, une si belle espérance
va
redoubler mon effort.
-Oui, efforce-toi, dit
il, et, sache-le bien, ce n'est pas toi qui es
mortel, mais ton corps.
Tu n'es pas, en effet,
cet objet que délimite dans l'espace ton ap
parence extérieure, c'est l'âme qui en cha
cun est l'être véritable et non cette chose
figurée que
l'on peut toucher du doigt.
Sache donc que tu
es un être divin.
On
peut appeler divin
le principe qui vit en
toi, qui est doué de
sentiment, de mé
moire, de prévision
et qui dirige et gou
verne le corps qui
lui est soumis,
comme le premier
des dieux régit et
gouverne
le monde.
Et tout de même
qu'un dieu éternel
meut un monde en
partie périssable,
une âme immortelle
meut un
corps inca
pable de durer.
( ...
)
Tout ce qui est mû
par une impulsion venue du dehors est sans
âme ; ce qui est animé reçoit l'impulsion du
dedans et de soi-même.
Telle est la nature
propre
de l'âme et la force qui est en elle.
Si, parmi toutes choses,
elle est
la seule qui
se meuve elle-même, elle
n'a certainement
pas eu de naissance et n'aura pas de fin.
Applique-toi donc aux plus belles entre
prises
! Or il n'est pas de plus belle tâche
que celle qui se rapporte au salut de la
patrie.
»
Traduit du latin par Ch.
Appuhn.
Librairie Garnier, 1929
« Notre existence doit être soumise aux jugements des
magistrats ( ••.
) non aux
fantaisies des poètes.
»
NOTES DE L'ÉDITEUR
« Malgré les lacunes de ce texte, nous
pouvons avoir quelque idée de
l'architecture interne du
De republica.
Pas
une fois Cicéron n'a oublié son propos de
rechercher, à partir
d'une philosophie, la
nature du meilleur gouvernement.
C'est la
raison divine qui inspire le monde et permet
de l'organiser.
Au terme
d'un essai
théorique, il faut faire retour à Dieu.
Cicéron
n'a pas
encore révélé son suprême
argument contre les épicuriens ou les
cyniques qui prêchaient la recherche
individuelle de la sagesse.
De la République,
par un enchaînement admirable, débouche
sur une doctrine du salut.
» C.
Nicolet et politiques
et le fait que le dialogue se
termine par un grand mythe eschatologique
assez comparable au récit de
Er l 'Arménien
dans la
République de Platon montre que
l'intention de Cicéron, en choisissant cette
date, a bien été d'éclairer tout l'ouvrage
d'une lumière non point terrestre mais
venue du monde supralunaire, patrie
véritable des justes.
» Ch.
Appuhn, notice
sur le
Traité de la République, Librairie
Garnier, 1929.
A.
Michel,
Cicéron, Éditions du Seuil, 1960.
«C'est aux féries latines de l'an 129,
c'est-à-dire immédiatement avant sa mort
mystérieuse que Scipion expose ses vues
1.
buste de Cicéron, musée du Capitole, Rome/ coll.
Roger-Viollet 2 coll.
Viollet 3 Roger-Viollet 4 gravure de J.
Ferat ( 1874) /coll.
Viollet CICÉRON03.
»
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