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LA RESPONSABILITE

Publié le 22/05/2012

Extrait du document

Nous approuvons ou blâmons les hommes, et non les choses, parce que nous tenons les hommes seuls pour responsables.

I. ANALYSE DE LA NOTION

- A - La responsabilité sociale.

Objectivement, la responsabilité apparaît comme une institution, soit sous forme de responsabilité civile (réparation des dommages causés directement ou indirectement), soit sous forme de responsabilité pénale (punition infamante de celui...

« LA RESPONSABILITÉ 117 - C - Le sentiment de responsabilité.

En fait, nous nous sentons responsables non seulement du mal que nous avons causé vôlontairement mais encore de celui dont nous sommes la cause involontaire et même du mal en général.

" f:tre homme, dit Saint-Exupéry, c'est précisément être responsable.

C'est connaître la honte en face d'une misère qui ne semblait pas dépendre de soi ; c'est être fier d'une victoire que les camarades ont remportée ; c'est sentir en posant sa pierre que l'on contribue à bâtir le monde "· Ce sentiment est lié au sens de l'universel qui est l'essentiel de la morale ; en même temps il témoigne de l'ambition de l'homme d'être seul responsable: comme disait Platon, "Dieu n'est point responsable"· II.

PROBLÈMES - A - Conditions de la responsabilité morale.

L'homme n'est responsable que s'il est libre et par suite ceux qui croient au déterminisme (physiologique, sociologique ou psycho­ logique) nient la responsabilité (théorie du criminel-né, par exemple), ce qui finalement revient à nier toute moralité.

D'autre part, la responsabilité suppose la conscience, c'est-à-dire le discernement (problème de la responsabilité des mineurs par exemple) ; les inconscients ne peuvent être responsables, le cas échéant, que de leur inconscience (problème des crimes passionnels).

- B - Responsabilité et société.

Les sociologues (notamment Fauconne!) pensent que la responsa­ bilité est essentiellement sociale et ils cherchent à le prouver en montrant qu'elle avait à l'origine un caractère matériel et collectif et qu'elle ne s'est individualisée et spiritualisée que peu à peu.

La responsabilité morale ne serait donc qu'une forme dérivée de la responsabilité sociale.

- Mais cette apparente évolution peut s'expliquer aussi bien si l'on admet, contre les sociologues, que la responsabilité est fondamentalement morale et qu'elle est souvent déformée par les préjugés et les nécessités sociales.

D'ailleurs ce n'est pas seulement devant notre groupe social que nous nous sentons responsables, mais devant l'humanité tout entière.

-C - Responsabilité et sanctions.

On peut distinguer : 1 - Des sanctions d'origine sociale et d'ordre physique (amende, prison, guillotine) qui ont une valeur d'efficacité sociale (éliminatrice ou intimidatrice), mais non de moralité (elles ne sont pas curatives) ;. »

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