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résumé de hume sur les principe de la morales

Publié le 01/03/2011

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David Hume – Enquête sur les principes de la morale

 

 

Section I: Des principes généraux de la morale

 

Controverse récente : les fondements de la morale proviennent-ils de la raison (argumentation, induction) ou du sentiment (sensation immédiate), et la morale ne s'applique-t-elle qu'à l'espèce humaine ou bien à tout être raisonnable ? A l'appui de la thèse du fondement raisonnable, les multiples controverses et arguments qui montrent que ce n'est pas qu'une question de goût. On peut arguer à l'inverse de l'impuissance de la raison à aboutir à une conclusion, ainsi que du caractère “aimable” de la vertu et “odieux” du vice. La morale doit donc inculquer par des représentations des habitudes vertueuses. Or, la raison seule n'a pas de force sur l'esprit de l'homme, elle ne peut motiver de comportements vertueux. On peut imaginer une combinaison : la morale dépend en dernière instance du sentiment, mais la raison est nécessaire pour éprouver le sentiment approprié.

On utilisera comme méthode l'examen des actes reconnus universellement comme méritant, et on essayera d'en dégager des circonstances communes, et de là des principes éthiques universels. On suit donc une démarche scientifique et expérimentale.

 

 

Section II: De la bienveillance

 

Première partie. La qualité la plus unanimement louée est la bienveillance, c'est-à-dire la “sympathie pour les autres”, le “souci pour les semblables” (p.79).

Deuxième partie : Le mérite de la bienveillance semble venir en partie de l'utilité qu'elle revêt pour autrui. On considère comme bon, bien et comme beau ce qui est utile et avantageux, et inversement.

 

 

Section III: De la justice

 

Première partie. Le mérite de la justice provient-il uniquement de son inutilité ? Dans une société où règne une complète abondance, la justice est inutile. On ne tente pas d'établir de droits de propriété sur des ressources qui ne sont pas rares. Pareillement, dans un contexte de bienveillance mutuelle absolue, la justice n'est pas nécessaire (exemple de la famille). La justice tire donc sa vertu de “son nécessaire emploi pour les relations et la vie sociale des hommes” (p.88). Inversement, la justice est également inutile dans les circonstances extrêmes où la préservation de soi doit primer (exemple: famine, groupe de bandits, etc). La guerre correspond de même à une suspension de la justice car cela avantage les belligérants.

“Ainsi, les règles de l'équité ou de la justice dépendent entièrement de la situation ou de l'état particulier dans lesquels les hommes sont placés, et elles doivent leur origine et leur existence à cette utilité qui résulte, pour le public, de leur stricte et régulière observance” (p.90)

On poursuit donc la justice car elle nous avantage. Les mythes de l'âge d'or ou de l'Etat de nature sont des illustrations des situations où la justice est inutile. Les êtres trop faibles pour se défendent, tel que les animaux (voire, les peuples étrangers ou les femmes) sont exclus de la justice et dépendent uniquement de la bienveillance humaine. De même, des hommes seuls ne sont pas liés par la justice.

Deuxième partie : Les règles particulières qui régissent la justice et la propriété sont pareillement conçues pour l'avantage de tous. Cela explique le refus d'essayer d'établir la propriété en fonction du mérite, ou bien d'assurer l'égalité parfaite entre les hommes (dans ce dernier cas, une tyrannie insupportable serait nécessaire). Pareillement, la propriété se justifie par son utilité. Le détail des lois est déterminé par la convenance, ou bien par des traditions plus ou moins absurdes. Les lois sur la propriété peuvent paraître arbitraire, et donc aussi absurde que la superstition, mais elles se justifient par leur utilité. La justice est solidement justifiée par son utilité. Elle ne provient pas d'un sentiment, qui ne peut expliquer les subtilités des règles de justice.

 

 

Section IV: De la société politique

 

Le gouvernement existe en raison de son caractère avantageux, de même que les lois entre les nations. La paix et la justice entre les nations leur sont beaucoup moins nécessaires qu'aux hommes, ce qui explique que les règles de justice sont beaucoup moins bien respectées. Les relations au sein de la famille, notamment la prohibition de l'inceste et de l'infidélité sont dictées par la nécessité d'éduquer correctement les jeunes. + Autres exemples de lois existant en fonction de leurs utilités.

 

 

Section V: Pourquoi plaît l'utilité

 

Première partie : Contrairement à ce que pensent les sceptiques, les distinctions morales ne viennent pas entièrement de l'éducation, car dans ce cas, il n'y aurait même pas de notion de bien et de mal. Les vertus nous sont donc naturellement plaisantes, notamment en vertu de leur caractère avantageux. Cependant, même si l'amour de soi est un motif puissant pour considérer un acte comme moral, il ne justifie pas tous les actes moraux. On peut reconnaître comme moraux des actes qui ne nous profitent pas (car éloignés dans le temps, chez un ennemi, etc.). Ses sentiments réels ne pourraient naître d'un simple effort d'imagination, nous imaginant comme bénéficiaire de ces actes. On doit donc se poser la question des bénéficiaires de l'utilité, qui fonde la morale. En pratique, ce sont toutes les personnes qui bénéficient des actes moraux, et qui ne nous sont pas indifférentes.

Deuxième partie : Il y a une inclination plus sociale à la morale, qui n'est pas uniquement motivée par l'amour de soi. Tout ce qui contribue au bien de la société en général obtient notre approbation. Par conséquent, les sentiments moraux proviennent d'un sentiment d'empathie envers les autres hommes (ex. du théâtre, où l'on est affecté par les aventures qui adviennent aux personnages). Une personne vicieuse doit donc avoir des sentiments totalement opposés à ceux de l'espèce humaine. A l'inverse, l'homme est naturellement porté à la philanthropie. La vie sociale permet de comprendre les intérêts généraux de la société, qui suscite alors notre sympathie, même si elle est plus faible que celle pour nos intérêts particuliers. Par conséquent :

“Le mérite attribué aux vertus sociales paraît toujours uniforme et procède principalement de cette considération que le sentiment naturel de bienveillance nous incite à porter aux intérêts de l'humanité et de la société”. “Il est impossible pour une créature telle que l'homme, d'être totalement indifférente au bien-être ou au mal-être de ses congénères” (p.140).

 

 

Section VI: Des qualités utiles à leur possesseur

 

Première partie : On juge les qualités personnelles des individus en fonction de leur utilité, du bien qu'elles lui apportent. Ces jugements ne peuvent être inspirés par l'amour de soi, car on n'en tire aucun intérêt. Il existe donc des distinctions morales sur lesquelles on fonde ces jugements, liées à la sympathie pour autrui. Toutes les qualités sont bonnes tant qu'elles restent dans le juste milieu. Leur utilité (et donc l'estime qu'on leur voue) dépend aussi du contexte. + Description des différents vices et vertus par Hume.

 

Deuxième partie : Quelle est “l'influence des dons corporels et de bienfaits de la fortune sur nos sentiments de considération et d'estime” (p.156) ? La considération quant aux qualités physiques vient de leur utilité : on estime ainsi la force, la fertilité, et ainsi de suite. De  même pour la considération accordée aux détenteurs de richesses et aux puissants. Les différences de richesse expliquent ainsi les différences de rang. En effet, la richesse fait venir des images agréables à l'esprit.

 

 

Section VII: Des qualités immédiatement agréables à leur possesseur

 

Il est des qualités, qui sans être utile, sont néanmoins agréables, telles que la gaîté. Elles sont donc estimées et recherchées. Autre exemple, le sublime, et à l'inverse, la bassesse, le courage. Certaines qualités inutiles ou néfastes sont même admirées par les sentiments qu'elle génère (ex. : une bonté excessive, Charles XII, etc.). Ces sentiments sont analogues à ceux analysés dans les sections précédentes en cela qu'ils sont sociaux et reposent sur des sentiments de sympathie envers autrui.

 

 

Section VIII: Des qualités immédiatement agréables aux autres

 

A l'image de la justice dans la société, on a établi des rapports de politesse dans les relations sociales “en compagnie”, afin de faciliter les relations sociales. Ces attentions sont immédiatement agréables, au-delà de leur utilité, et porte à un jugement favorable sur leur possesseur. De même, “l'esprit” est recherché car il est agréable. Politesse et esprit sont plus prisés dans des sociétés très sociables, et inversement. + Description des autres qualités (modestie, décence, etc.). Enfin, il existe une sorte de charme qui ne peut être expliqué, mais est cependant importante.

+ Dernier paragraphe

 

Section IX: Conclusion

 

Première partie : Expliquer la morale par l'utile et l'agréable est quelque chose d'évident pour les hommes dans leur vie quotidienne. Cela est toujours implicite dans l'éloge ou le blâme que nous faisons à des personnes. De même, les saints et les ermites, ainsi que les conduites mortificatrices, sont rejetés par les hommes de bon sens.

Le sentiment de bienveillance est commun à tous les hommes, s'applique aux actions de toute l'humanité, et fait toujours naître des distinctions morales, même si c'est à un très faible degré. Cela n'exclut pas l'existence d'autres passions (égoïsme, etc.), mais celles-ci ne peuvent former un système de valeur, et produisent des sentiments différents chez les hommes. De plus, les passions sont indifférentes aux individus trop lointains pour les affecter, contrairement à la morale. Les sentiments moraux sont capables de dominer l'amour de soi car les hommes ne peuvent rester indifférents aux affaires d'autrui, en raison de l'amour de la renommée et du regard d'autrui, qui donnent plus de valeur aux vertus morales, et qui soutient le regard que nous portons sur nous même

Deuxième partie : On a montré que la vertu suscite l'approbation. Correspond-elle pour autant à notre avantage, suscitant ainsi une obligation ? La vertu permet de rendre l'humanité heureuse. Le seul effort qu'elle demande est un effort de calcul, et “une préférence constante du plus grand bonheur” (p.197). En effet, une morale ne peut être adoptée si elle ne correspond pas à l'intérêt de chaque individu. Ainsi, les “vertus conviviales” sont utiles car chacun veut être apprécié en société. De plus, une inclination altruiste provoque du plaisir quand on la satisfait, de même qu'une inclinaison égoïste. Et cette inclination est vu favorablement par autrui, et à de l'agrément par elle-même. Cependant, dans le cas de la justice, on peut avoir un intérêt personnel à ne pas être intègre. Mais les calculs échouent souvent, et cela fait perdre la satisfaction d'être honnête.

 

 

Appendice I: Sur le sentiment moral

 

“Jusqu'où interviennent soit la raison, soit le sentiment, dans toutes les décisions d'éloge ou de blâme ?” (p.205). La raison est utile dans l'évaluation des avantages des décisions morales, particulièrement dans le domaine de la justice, où l'intérêt de la société est souvent difficile à déterminer. Cependant, un sentiment doit se manifester pour nous indiquer les fins. “La raison nous informe des différentes tendances des actions et l'humanité produit une distinction en faveur de celles qui sont utiles et bénéfiques”. (p.207)

Peut-on fonder une théorie morale satisfaisante uniquement sur la raison ?

I. Il est impossible de découvrir des faits ou des relations stables à la base de la morale, comme l'exigerait la raison. II. La raison serait nécessaire pour hiérarchiser les obligations morales. Mais lorsque les circonstances morales sont totalement connues, la raison n'a plus à agir, c'est le sentiment qui décide de l'action. III. De même, la beauté est immédiate pour l'oeil, on n'a pas besoin de la trouver par le raisonnement. IV. Les objets inanimés peuvent avoir des relations identiques à ceux des hommes, et pourtant, on ne porte pas de jugement moral sur eux. V. Les fins humaines ne dépendent pas de la raison, mais de sentiments (douleurs, plaisirs, etc.). La vertu étant une fin (on la recherche pour la satisfaction immédiate qu'elle procure),  elle ne peut donc provenir du raisonnement.

Donc, “[la raison] apporte la connaissance de la vérité et de l'erreur ; [le goût] offre le sentiment de la beauté et de la laideur, du vice et de la vertu” (p.215). Le goût est un motif pour l'action, et non la raison.

 

 

Appendice II: De l'amour de soi

 

Un principe est incompatible avec toute morale : que tout sentiment de bienveillance soit un leurre masquant la poursuite de l'intérêt personnel. Un principe similaire est que même en faisant des actions en apparence désintéressée, nous sommes guidés en réalité par l'amour de soi. Cependant, même si on peut réduire tous les comportements à l'amour de soi, cela n'efface pour autant les distinctions morales entre les actions, entre ceux agissant de manière altruiste et égoïste (même si leur motif est identique). Un autre argument contre l'hypothèse égoïste est qu'elle est opposée au sens commun. Elle est aussi contredite par des comportements bienveillants où l'intérêt n'entre en aucune part. De plus, l'amour de soi ne peut s'exercer sans l'existence d'autre passion dont la satisfaction procure un plaisir, et on ne peut refuser l'existence de passion telle que la bienveillance.

 

 

Appendice III: Considération supplémentaire sur la justice

 

Alors que la bienveillance produit un effet immédiat et peut être appliquée au niveau individuel, la justice consiste dans des règles générales et inflexibles qui concernent toutes la société, qui même si elles peuvent être néfaste d'un point de vue individuel, poursuivent un but général utile. La justice est une convention, au sens où chacun agit en vue de l'intérêt général, et seulement si les autres agissent de même. Le sentiment négatif lié à la violation des règles de justice est que cette violation s'accompagne d'un préjudice porté à un individu qui se fiait à ces règles de justice, et qui est donc lésé. A l'inverse, la violation d'une règle qui ne lèse personne est mieux acceptée.

 

 

Appendice IV: De certaines querelles verbales

 

Il n'y a pas de frontière exacte en anglais entre vice et défaut, vertu et talent. Ainsi, le caractère volontaire d'un comportement vertueux ne suffit pas à le distinguer des autres. Il y a probablement un sentiment commun derrière le devoir que l'on a pour la société et celui que l'on a pour soi-même.

 

Edition: David Hume, “Enquête sur les principes de la morale”, traduit par Philippe Baranger et Philippe Saltel, Paris, 1991, Flammarion.

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