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Les Rêveries du promeneur solitaire

Publié le 10/04/2013

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Les Rêveries consacrent une nouvelle foi s, après Les Confessions, la place novatrice accordée au « moi « dans une oeuvre littéraire. C'est toute une nouvelle sensibilité qui se libère et dont se réclameront les successeurs de Rousseau. C'est dans la propriété du marquis de Girardin, à Ermenonville, Ile-de-France, que Rousseau, pauvre et solitaire, entreprit la rédaction des Rêveries. C'est là qu 'il fut enterré.

« « ...

à chaque nouveau brin d'herbe que je rencontre je me dis avec satisfaction : Voilà· toujours une plante de plus.» EXTRAITS C'est dans lave Promenade, plus que dans tout autre texte, que Rousseau témoigne de son amour de la nature Quand le soir approchait je descendais des cimes de l'île et j'allais volontiers m'asseoir au bord du lac sur la grève dans quelque asile caché ; là le bruit des vagues et l' agi­ tation de l'eau fixant mes sens et chassant de mon âme toute autre agitation la plongeaient dans une rêverie déli­ cieuse où la nuit me surprenait souvent sans que je m'en fusse aperçu.

Le flux et reflux de cette eau, son bruit continu mais renflé par intervalles frap­ pant sans relâche mon oreille et mes yeux, suppléaient aux mouvements internes que la rêverie éteignait en moi et suffisaient pour me faire sentir avec plaisir mon existence sans prendre la peine de penser.

Après avoir évoqué le tourment qui l'accabla jadis, Rousseau explique comment il a trouvé le calme Après m'être longtemps tourmenté sans succès, il fallut bien prendre haleine.

(.

.

.) Il y a des hommes de sens qui ne partagent pas le délire, il y a des âmes justes qui détestent la fourberie et les traîtres.

Cherchons, je trouverai peut-être enfin un homme ; si je le trouve, ils sont confondus.

J'ai cherché vainement, je ne l'ai point trouvé.

C'est dans cet état déplorable qu'après de longues angoisses, au lieu du désespoir qui semblait devoir être enfin mon partage, j'ai retrouvé la sérénité, la tranquillité, la paix, le bonheur même, puisque chaque jour de ma vie me rappelle avec plaisir celui de la veille, et que je n'en désire point d'autre pour le lendemain.

Cinquante ans après sa première rencontre avec Mme de Warens, il célèbre celle qui, toute sa vie, accompagna ses pensées Il n'y a pas de jour où je ne me rappelle avec joie et attendrissement cet unique et court temps de ma vie où je fus moi pleine­ ment, sans mélange et sans obstacle, et où je puis véritablement dire avoir vécu.

(.

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.) Sans ce court mais précieux espace je serais resté peut-être incertain sur moi, car tout le reste de ma vie ,faible et sans résistance ,j'ai été tellement agité, ballotté, tiraillé par les passions d'autrui, que presque passif dans une vie aussi orageuse j'aurais peine à démêler ce qu'il y a du mien dans ma propre conduite, tant la dure nécessité n'a cessé de s'appesantir sur moi.

Mais durant ce petit nombre d'années, aimé d'une femme pleine de complaisance et de douceur, je fis ce que je voulais faire, je fus ce que je voulais être, et par l'emploi que je fis de mes loisirs, aidé de ses leçons et de son exemple, je sus donner à mon âme encore simple et neuve la forme qui lui convenait davantage et qu'elle a gardée toujours.

« Le bonheur est un état permanent qui ne semble pas fait ici-bas pour l'homme.

» NOTES DE L'ÉDITEUR « Les Rêveries du promeneur solitaire ont deux versants, l'un tourné vers l'homme, c'est le versant obscur, l'autre vers la nature, c'est le versant clair.

Mais la lumière et l'ombre ne se partagent pas le livre en deux moitiés, elles sont presque partout mélangées.

Rousseau livre son dernier combat.

Si « L' autobiographe, dernier avatar de cet individu, ne peut davantage se contenter « C'est Rousseau qui le premier ramena et infusa cette sève végétale puissante dans l'arbre délicat qui s'épuisait.

..

Avant lui, le seul La Fontaine, chez nous, avait connu et senti à ce degré la nature et ce charme de la rêverie à travers champs ; mais l'exemple tirait peu à conséquence ; on laissait aller et venir le bonhomme avec sa fable, et l'on restait dans les salons.

» Sainte-Beuve, Causeries du lundi, La Pléiade, 1950.

1 co ll.

Viollet 2, 3, 4 gra vures de M.

Vox , é d.

Le merc ie r, P aris, 1925 / B .N.

la vie lui est insupportable , c'est d'abord la faute de son cœur.

»Marcel Raymond, La Quête de soi et la rêverie , Éditions Corti, 1986.

de se dire : il fait de la littérature, et il s'adresse aux autres ; mais il peut afficher ce projet, et s'enorgueillir de le faire.

Une certaine mauvaise foi est inhérente donc au genre même de l'autobiographie moderne (tel qu'il est conçu par Rousseau), et non seulement à certaines de ses réalisations.» T.

Todorov, Frêle Bonheur, Hachette, 1985.

ROUSSEA U 05. »

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