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Rhétorique et dialectique dans le livre I e la Rhétorique d’Aristote

Publié le 22/09/2011

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aristote

Néanmoins, et ce qui peut paraître surprenant, les caractérisations de la rhétorique d’Aristote par rapport à la dialectique ne se recoupent pas toujours.En effet, dans le même livre il peut parler d’analogie et de partie. S’il y a analogie c’est bien qu’elles sont distinctes, si l’une est une partie de l’autre, ce n’est plus le cas.    Il y a analogie, sans aucun doute, si l’on considère que la rhétorique va s’atteler à montrer qu’une chose, ou qu’un événement est vraisemblable et que la dialectique va faire ressortir le probable.

aristote

« navale, est ce une bataille navale vraisemblable ?Si c’est une bataille singulière, comme la bataille de Salamine, elleme donne une représentation semblable de cette bataille navale, donc d’une bataille navale.

Ce n’est pas La bataillenavale mais c’est une bataille navale vraisemblable, si le complexe de couleur qui est sous mes yeux comporte lesattributs d’une bataille navale.

Ainsi, la bataille navale vraisemblable entretient un rapport avec son objet du mêmebord que le rapport qu’ entretient le singulier à l’universel.

Pour autant, après cette explication synchronique, onpeut aussi envisager le vraisemblable (eikos) de manière diachronique.

En effet, un observateur peut mettre àcontribution son expérience pouvant envisager la vraisemblance d’une bataille navale pour le lendemain.

Alors, lerhêteur doit toujours chercher à faire passer à l’assemblée, au public, ou l’aréopage la vraisemblance d’un état defait.

Bien armé de ses enthymèmes et ses exemples, l’orateur va, comme le dialecticien avec le probable, essayer dedémontrer la vraisemblance.

En ce sens, dialectique et rhétorique sont analogues. « la rhétorique et une partie de la dialectique ».

Aristote est clair, si la rhétorique fait partie intégrante de ladialectique, il n’en demeure pas moins qu’il n’y a pas entre elles de relation d’entité.

La rhétorique se déploie dans lecadre de la dialectique.

La rhétorique, en tant que technique visant à distinguer le persuasif pour un certain genrede personne, a un champ d’action quasi infini.

Il peut lui arriver de démontrer du non-être, des faits, des étatsd’esprit, des intérêts, des perspectives de richesses ou de gloires etc., et ce pour toutes les espèces de chaquegenre, l’éventail d’action est donc illimité.

D’autant plus que l’on doit toujours garder à l’esprit que la rhétorique neconsiste pas seulement à démontrer quoi que ce soit, mais doit passer par la démonstration pour distinguer ce quiest persuasif de ce qui ne l’est pas.

L’étendue n’en est que plus grande.

La dialectique, quant à elle, doit pouvoirtraiter de tout. En conséquence, la rhétorique, bien qu’infinie, est tout de même restreinte à la distinction du persuasif ; Ce quin’est absolument pas le cas de la dialectique.

Donc, s’il est possible de le dire ainsi, l’infini de la rhétorique estcontenu dans l’infini de la dialectique.

C’est de cette manière que l’on peut comprendre que « la rhétorique est unepartie de la dialectique ». En définitive, nous avons vu que la caractérisation des rapports qu’entretiennent rhétorique et dialectique- aux yeuxd’Aristote – peuvent paraître parfois ambigus voire contradictoires.

Commençant par voir dans la rhétorique lependant de la dialectique, ce qui d’une certaine manière les connecte, il se démarque incontestablement de Platon.Puis, ils parle successivement (et paradoxalement) d’analogie et de partie.

L’analogie implique la distinction alors quela partie implique l’appartenance, donc en quelque sorte l’identité.

Pour chacune de ces de caractérisations,plusieurs interprétations sont possibles ; ce qui laisse place aux débats jusqu’à ce que (tout est possible, cela s’estdéjà vu souvent) de nouveaux éléments scientifiques viennent éclairer le sujet…. »

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