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Rhum de Cendras

Publié le 05/04/2013

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Le style concis et la construction anarchique de ce livre ont fait dire à Cendrars qu' il offrait peut-être « la plus grande nouveauté littéraire du xxe siècle « parce qu' il avait adapté au roman les« déductions d'Einstein sur la propagation de la lumière«.

« «Pé piements d'oisea ux.

Bruissement des marais.

Autour de lui des nègres saramacas ronflent, les reptiles s'agitent, les arbres re spirent.

» - -- ----- EXTRAITS La réussite de Jean Galmot alimente la rumeur Et Jean Galmot? Quelle légende! En 1919, Jean Galmot passait pour avoir des millions.

Des dizai­ nes ou des centaines ? Je n'en savais rien.

Mais il avait du rhum! De quoi remplir le lac Léman ou la Méditer­ ranée ! Il avait aussi de l'or, en poudre, en pépi­ tes, en barres! Comme tous les profi­ teurs, les spéculateurs, les nouveaux riches de France achetaient des châteaux, on en attri­ buait des douzaines à Galmot.

C'était une es­ pèce de nabab, de gos­ podar, qui faisait une noce à tout casser et qui avait plus de femmes que le Grand Turc ! Le héros de Rhum présente deux facettes : le député parisien qui se débat dans les affaires judiciaires et l'idole des Guyanais Quelles pouvaient bien être chez le peuple du vaudou les répercussions de cette téné­ breuse affaire Galmot dont parlent tous les journaux de Paris et même ceux de Cayenne ? Cette affaire si compliquée, à laquelle peu de Parisiens ont pu com­ prendre quelque chose (.

..

) Papa Galmot, leur idole, leur bienfaiteur, leur dieu.

Il leur a donné les hauts salaires, la participation aux bénéfices, les syndicats ouvriers, il les a protégés, il est leur frère aîné et leur père.

On le voit dans les rues parler aux ma­ mans ; il a toujours dans ses poches des bonbons pour les petits enfants de « ses en­ fants » .

Il les connaît tous par leur nom.

Il est plein d'indulgence et de bonté.

Il leur parle d'une voix amicale et emploie les mots graves qu'ils adorent.

Ils l'aiment à la folie.

Cendrars est attiré par le vaudou, la sorcellerie, le mystère des traditions guyanaises Les Caraïbes, dans leur refuge mystérieux, mènent une existence simple et pure.

Ils ont gardé des mœurs primitives et beaucoup de loyauté.

Tous leurs sentiments sont régis par celui d'une justice supérieure.

Ils ne crai ­ gnent pas la mort, car ils sont comp lètement émancipés de toute idée d'une divinité ...

Voilà ce dont rêve et rêvera toujours Galmot.

Les sauvages ont leur musique.

Ils s'en servent pour exprimer, selon des lois étranges et sur un mode qui dépasse toute imagination, les secrets de leur vie primi­ tive.

Ils ont une hygiène à eux.

Ils ont un sens mystérieux de l'orientation.

Aucun voyageur n'ignore que l' Indien peut transmettre sa pensée à distance, et qu'il communique de tous les points de la jungle avec les êtres qui lui sont chers ...

Hachette , 1963 « Ne pas se noyer dans cet océan de feuilles, d'herbes, de troncs , de branches , de mousses, de broussailles, de lichens, d'algues aériennes ...

» NOTES DE L'ÉDITEUR Nombreux sont les critiques qui présentent Cendrars comme l'un des plus grands écrivains de notre siècle.

De prime abord, c'est le romancier des voyages que l'on admire : on le classe souvent avec Paul Morand, Joseph Kessel ou Mac Orlan.

Henri Michaux dit de Blaise Cendrars : « Lui et ses problèmes avaient le voyage dans Je ventre.

» la littérature exotique.

A vrai dire, Je mot " exotique " ne lui convient guère et le mot " littérature " pas du tout.

Même Iorsqu' il écrit, Cendrars se comporte en grand vivant, en homme d'actio n.

Et il n'est pas question d'exoti sme pour un citoyen de l 'U nivers , à qui le monde entier appartient et qui est chez lui sur tous les parallèles et tous le s méridiens .» Kléber Haeden s, Une Histoire de la littérature française, Grasset.

Rhum est un pur roman et Daniel-Rop s s'interroge: «Ne croyez-vous pas que Balzac eût aimé cet extraordinaire Rhum ? » Mais plus que cela, Cendrars a renouvelé la matière.

Sa dédicace est de ce point de vue très explicite : « Je dédie cette vie aventureuse de Jean Galmot aux jeunes gens d'aujourd 'hui fatigués de la littérature pour leur prouver qu'un roman peut aussi être un acte.

» Réalité et fiction se mêlent Pour Kléber Haeden s, « Blaise Cendrars (1887-1961) est Je plus grand champion de « Cendrars est le minerai brut dont sont faits les métaux les plus rares.

» Henry Miller, Blaise Cendrars, Denoël , 1951.

1 Roger-Yi o llet 2 , 3, 4 gravures de Rio u et al., tir ées de H.

Coudreau , Chez nos indi en s, H achette, 18 9 3 et se brouillent dans son œuvre.

CENDRARS 03. »

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