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RIGOLETTO de Giuseppe VERDI

Publié le 15/10/2010

Extrait du document

verdi

opéra italien du XIXème siècle de Giuseppe VERDI (1813-1901)

  • opéra en trois actes

  • livret italien de Francesco Maria Piave (d'après le drame de Victor Hugo Le Roi s'amuse)

  • créé en 1851 à Venise

 

verdi

« RESUME mélodrame bouffon et tragique A Mantoue, au XVIème siècle Acte I : Le Duc de Mantoue (t) donne un bal dans son palais.

Amoureux d'une jeune fille qu'il a vue à l'église, il courtise la comtesse Ceprano.

Rigoletto (bar), son bouffon, bossu et difforme, raille cruellementle comte Ceprano et les courtisans, qui, furieux, jurent de se venger.

Il se moque aussi du comteMonterone (bar) dont la fille a été séduite par le Duc, mais Monterone profère contre lui une malédictionqui fait frémir Rigoletto.

Dans la nuit, après avoir rencontré Sparafucile (b), un tueur à gages qui luipropose ses services, Rigoletto retrouve sa fille Gilda (sop).

Bien qu'elle ne parle pas du jeune hommequ'elle a vu à l'église, il lui interdit de sortir.

Dès son départ, le jeune homme en question, qui n'est autreque le Duc déguisé en étudiant, arrive et chante son amour à la jeune fille.

Les courti-sans bandent lesyeux de Rigoletto, et enlèvent Gilda, qu'ils prennent pour sa maîtresse.

Le bouffon gémit : «Ah ! Lamalédiction !» Acte II : Rigoletto cherche sa fille sous les moqueries des courtisans.

Gilda sort de l'appartement du Duc, en larmes.

Rigoletto la console tendrement et promet de la venger. Acte III : Rigoletto montre à Gilda le Duc, toujours déguisé, qui entre dans une auberge, commande du vin, et proclame l'inconstance des femmes («Comme la plume au vent»).

Il entreprend la conquête deMaddalena, la soeur de Sparafucile.

Gilda est atterrée.

Rigoletto paie Sparafucile pour tuer le Duc etdemande à Gilda de s'enfuir, travestie en homme.

Maddalena, séduite par le bel inconnu, demande à sonfrère de l'épargner, tandis que Gilda décide de se sacrifier pour son séducteur.

Prenant Gilda pour un homme, Sparafucile la tue, puis la met dans un sac qu'il remet à Rigoletto.

Le père découvre sa fillemourante.

Ils se font des adieux déchirants, et elle meurt.

La «malédiction» a fait son oeuvre. ANALYSE une densité humaine et musicale inédite dans l'opéra italien Rigoletto était l'opéra préféré de Verdi.

Le sujet, tout d'abord, lui paraissait le meilleur qu'il eût jamaistraité : «Il y a des situations très fortes, du brio, du pathétique, de la variété...» Ce livret original luipermet en effet de bousculer l'idéalisme guindé de l'opera seria romantique, en mélangeant hardiment legrotes-que et le sérieux, la comédie et la tragédie.

La double nature du rôle-titre, Rigoletto, amuseurpublic et souf-fre-douleur, odieux et pitoyable, illustre cette ambi-guïté qui est le principe de l'esthétiquehugolienne.

En choisissant de porter sur la scène lyrique cet anti-héros, Verdi affirme sa volonté deconjuguer l'émotion musi-cale avec la densité humaine, d'extraire la beauté de la vérité : «je crois que ceserait une très belle chose de peindre ce personnage à l'extérieur difforme attirant les quolibets, animéintérieurement d'un amour profond et pathétique.» L'opéra est concentré autour de Rigoletto.

Mais au lieud'insister sur la singularité du bouffon, de le réduire à un cas pathologique, Verdi en fait une incarnationquasi mythique de l'amour paternel.

La peinture historique, la critique politique et sociale s'ef-facent auprofit d'un drame passionnel complexe auquel on peut trouver des résonances psychanalytiques, voiremétaphysiques : le mélodrame de Hugo devient une tragédie digne de Shakespeare.En une série de tableaux violemment contrastés, rapides et saisissants, Verdi décrit les drames intimestout en reconstituant les décors et les ambiances.

La variété des styles musicaux crée une impression devie prodi-gieuse.

Le climat est tour à tour brillant et sombre, raffiné et brutal, gai et triste, tapageur etrecueilli.

Les lampions du bal s'éteignent brusquement pour faire place à l'impasse obscure dans laquelleRigoletto rencontre le tueur à gages ; au rythme allègre des danses mondaines succède une marcheaustère ; du fastueux salon ducal, on passe à la sordide auberge où le gronde-ment de l'orage dans la nuitannonce la catastrophe finale.

A la chanson guillerette du Duc («La donna è mobile, quai piuma al vento»,La femme est volage, comme la plume au vent), fait écho le cri déchirant de Rigoletto («Ah ! lamaledizione !»).

Les personnages s'éclairent par contrepoint : le ricanement venimeux de Rigolettos'oppose aux imprécations douloureuses du comte Monterone, les railleries des courtisans aux pleurs dubouffon, la fougue cynique du Duc à la candeur rêveuse de Gilda, l'insouciance séduisante du libertin à lapassion tyrannique du père.

L'ombre et la lumière coexistent à l'intérieur des personnages.

Le Duc estbeau, mais sans coeur ; Rigoletto, méchant et laid, est plein de tendresse ; la pure Gilda est aussi unefemme passionnée.

S'il conserve le traditionnel triangle ténor-soprano-baryton, Verdi inverse etapprofondit les rôles, en mettant le ténor à l'arrière-plan et le baryton sur le devant de la scène.Cet opéra est mouvementé comme une comédie et concentré comme une tragédie.

Ce sens de l'unité àtravers la diversité culmine dans le célèbre quatuor du troisième acte, sommet de dramatisme musicaldigne de Mozart, où Verdi nous fait percevoir tout à la fois l'empressement galant du Duc, la coquetteriesatisfaite de Maddalena, la détresse de Gilda et la fureur de Rigoletto : Hugo lui-même regretta de ne pas pouvoir au théâtre comme à l'opéra «faire parler simultanément les personnages d'une telle manière que. »

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