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Le rôle de l'hypothèse en histoire

Publié le 28/01/2012

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histoire

 

A première vue, l'histoire semble ne pas laisser de place à l'hypothèse. Historique est devenu synonyme de réel, incontestable, indubitable, car on ne suppose pas un événement historique, on le constate, il s'impose aux hommes, il est inscrit dans les annales. Mais si l'histoire est la connaissance des événements, il s'agit des événements du passé, et donc àe ce qui n'est plus, de ce qui ne pourra plus jamais être donné. Faire renaître l'événement à l'aide du document, du témoignage, c'est faire oeuvre d'imagination autant que de connaissance ; de là, le rôle de l'hypothèse en histoire, et ce rôle semble prendre, de ce point de vue, des proportions dévorantes....

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« qu'il est en train de vivre.

Les fanatiques du général Boulanger, les émeutiers du 6 février 1934 pouvaient-ils avoir conscience que leurs actions ne laisseraient aucune trace dans l'histoire? On saisit donc difficilement la signification historique du présent parce qu'il est présent, et la signification historique du passé parce qu'il est passé ; dans les deux cas il faut reconstituer le • fait •· Cette reconstitution du fait est une opération méthodique: elle consiste en l'étude critique des documents, des traces et des témoignages (cf.

ci-dessous, les méthodes de l'histoire).

Si la plupart des faits actuellement connus ont été établis d'une manière certaine, il y en a tant qui nous échappent et tant qui sont supposés, qu'on ne peut pas éliminer l'hypothèse des résultats de ce premier travail de l'historien.

- n- Hypothèse dans la constitution du récit.

A l'établis­ sement des « faits • historiques doit succéder la reconstruction du tableau d'ensemble d'une ;~poque, la rédaction d'un chapitre d'his­ toire ; à l'analyse doit succéder la synthèse.

Pour cela il faut choisir les faits, les grouper, remplir les intervalles.

1 - Choisir les faits, c'est-à-dire trouver dans la multiplkité des détails historiques celui qui est porteur d'une signifkation historique majeure, celui qui est symptomatique ou essentiel.

Ce choix implique la responsabilité de l'historien et sa conception globale de l'histoire.

Il est discutable, et généralement discuté par les autres historiens.

Nous pouvons donc dire à bon droit qu'il est conjectural.

Mais une conséquence plus grave est à remarquer.

Plus on s'enfonce dans le passé, plus les • faits • sont sporadiques et rares.

L'histoire ancienne est moins riche de traces et documents que l'histoire moderne ; aux limites de la préhistoire (mais comment définir ces limites ?) on n'a plus le choix des faits.

Les documents, les traces et les renseignements permettent de reconstituer certains faits, mais sont-ce les faits essentiels ? Il arrive souvent qu'une découverte de document ou qu'une trouvaille archéologique renouvelle complètement le sens historique des • faits • déjà connus, et la compréhension d'une période.

2- Gmuper les (aib.

Il y a au moins trois manières de grouper les faits et il est difficile de les concilier : ce sont l'ordre chronologique (mais la multiplicité des événements qui se passent dans le monde au même moment rendrait inlntelligible un récit purement chronolo­ gique), le groupement par nations (dans la mesure où le découpage par nations peut présenter une stabilité et une intelligibilité), le groupement selon l'ordre des faits (histoire économique, politique, religieuse, etc.).

3 - Remplir les intervalles.

L'absence de documents ou les lacunes et les silences des témoignages ne suffisent pas à prouver l'absence d'événements et l'insignifiance historique de la période en question.

Il faut donc que l'historien fasse des hypothèses sur ces intervalles.. »

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