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Le Rôle De La Littérature Est-Il Uniquement De Défendre Des Idées?

Publié le 30/09/2010

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Introduction:

La littérature apparaît au début du XIIe siècle avec un sens technique de « chose écrite « puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres «, avant d'atteindre aux XVII-XVIIIe siècles son sens principal d'aujourd'hui: ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique ou activité participant à leur élaboration. La littérature a donc, depuis des siècles, pour but de transmettre un savoir ou d'exprimer son opinion. Mais  le rôle de la littérature est-il uniquement de défendre des idées? Tout d'abord, nous verrons que la littérature peut servir en effet, à défendre des idées mais aussi des personnes à travers « J'accuse « de Emile Zola, des principes/valeurs ou même soulever des problèmes qui font débats. Ensuite, nous verrons que la littérature n'a pas que pour seul fonction de défendre des idées, elle peut notamment distraire, divertir avec pour exemple la poésie, ou bien même instruire. Nous terminerons en montrant que ces différentes fonctions peuvent s'associer afin d'être plus efficaces et avoir plus d'impact sur le lecteur, tout en étant distrayante comme le faisait La Fontaine.

 

La littérature sert à défendre des idées. 

Certes la littérature a pour but depuis toujours de faire passer un message précis afin d'atteindre directement le lecteur. Emile Zola, auteur de nombreux ouvrages comme Germinal, L'Assommoir, ou encore « J'accuse « écrit lors de l'affaire Dreyfus et parue dans le journal « l'Aurore « un 13 Janvier 1898. Dans cet article, Zola se bat pour la vérité et la justice en écrivant une lettre au président de la République, Félix Faure. Dans cette lettre, on peut apercevoir qu'il prend parti pour son ami, Albert Dreyfus. « Pendant ce temps, le malheureux s'arrachait la chair, hurlait son innocence. « Alors que Dreyfus est condamné, Zola croit et clame son innocence en accusant le commandant du Paty de Clam qui arrête Dreyfus avec cette citation: « Voila donc, monsieur le Président, les faits qui expliquent comment une erreur judiciaire a pu être commise ; et les preuves morales, la situation de fortune de Dreyfus, l'absence de motifs, son continuel cri d'innocence, achèvent de le montrer comme une victime des extraordinaires imaginations du commandant du Paty de Clam, du milieu clérical où il se trouvait, de la chasse aux « sales juifs «, qui déshonore notre époque. «. On peut constater que Zola utilise le manque de preuves et les machinations utilisées par le commandant, pour montrer l'innocence de Dreyfus et à la fois le véritable coupable de tout cela, à savoir le commandant du Paty de Clam. 

Des philosophes comme Montesquieu, Diderot ou encore Voltaire défendent des valeurs, des principes des Lumières. Le mot « Lumières « définit métaphoriquement le mouvement culturel et philosophique qui a dominé en France, le XVIIIème siècle auquel il a donné son nom de « Siècle des Lumières «. Les valeurs essentielles défendues par les hommes des Lumières sont la tolérance, l’égalité et la liberté. Ces valeurs débouchent en France, sur la définition de nouveaux droits naturels et sur une séparation des pouvoirs politiques. Montesquieu révèle ces changements à travers cette citation: « Aujourd’hui nous recevons trois éducations différentes ou contraires : celles de nos pères, celles de nos maîtres, celle du monde. Ce qu’on nous dit dans la dernière renverse toutes les idées des premières. « Mais il n’est pas le seul à montrer ces valeurs. Diderot accompagné D’Alembert, a écrit L’Encyclopédie ou autrement dit Dictionnaire raisonné sur les sciences, les arts et les métiers de 1751 à1772. Diderot s’appuie notamment sur les valeurs morales: « Aucun homme n’a reçu de la nature le droit de commander aux autres. « Il parle la plupart du temps de la paix mais aussi de la guerre «  « L’histoire ne nous fournit que des exemples de paix violées, de guerres injustes et cruelles, de champs dévastés, de villes réduites en cendre. « Il dénonce aussi le système politique du pays « L’art de la guerre est de détruire les hommes comme la politique est l’art de tromper « exprima d’Alembert.

 

La littérature a cependant d’autres fonctions. 

Le théâtre a pour but de divertir, distraire le lecteur. Le théâtre en lui-même a plusieurs fonctions, la tragédie avec pour exemple, Le Cid de Corneille. Celle-ci est souvent triste et nous avons affaire la plupart du temps à un drame lors du dénouement comme la mort. A cette liste, s’ajoute ensuite la comédie qui a pour but de faire rire le lecteur. Molière a écrit de nombreuses comédies comme L’Avare ou encore Le Malade Imaginaire. Mais il a aussi écrit quelques farces, c’est une pièce à « comique grossier «, comme La Jalousie de Barbouillé avec un docteur plus énervant que jamais et un Barbouillé plutôt rongé par le vin. Et enfin, le drame, souvent romantique, ayant parfois pour héros un homme passionné. Le drame comme pour la tragédie, est une pièce à dénouement malheureux. Victor Hugo ainsi que Musset ont tous deux écrits quelques drames. Hernani, Cromwell ou encore Ruy Blas pour Hugo et Lorenzaccio pour Musset.

La littérature permet de s’évader, d’oublier le réel à travers le fantastique. Guy de Maupassant est à l’évidence l’un des plus grands auteurs de littérature fantastique. En cela, le fantastique est situé entre le merveilleux, dans lequel le surnaturel est accepté et justifié car le cadre est imaginaire et irréaliste, et l’étrange, dans lequel il est expliqué et accepté comme normal. Maupassant s’appuie bien souvent sur le thème de la peur, l’angoisse et même la folie. Il réunit ces trois critères dans Le Horla, un chef-d’œuvre écrit sous forme de journal où le narrateur relate ses angoisses dues à la présence d’un être invisible. Il laisse le lecteur perplexe en utilisant la folie pour expliquer des faits incompréhensibles: « Alors, j’étais somnambule, je vivais, sans le savoir, de cette

double vie mystérieuse«. En utilisant l’affirmation telle que « Je suis fou « puis la négation « Je ne suis pas fou «, le narrateur provoque davantage d’étrangeté.

Enfin, la littérature peut avoir un côté esthétique, être agréable à voir comme à lire. La poésie fait partie de ce genre de littérature, écrite en vers ou en prose, on accorde plus d’importance à la forme, c’est-à-dire au signifiant. La poésie est un art du langage. Le poète exploite les ressources de la langue en valorisant les mots par leur rareté et leur nombre limité. Verlaine, par exemple utilise le mot « aube « ou « Graves magiciens // Incantent le ciel quand il tonne « qu’il associe à « Soleils couchants «. Le poète s’amuse à travers les vers, en jouant sur les mots, les expressions ou en utilisant des figures de style telles que la comparaison ou la métaphore qu’utilisent Hugo, Apollinaire, Jacques Prévert et bien d‘autres. Nerval préfère introduire des oxymores comme « Le soleil noir de la Mélancolie «. En effet, la poésie ne manque pas de ressources afin de nous surprendre sur ce qui la constitue.

 

Conclusion: 

Il est évident que la littérature sert à défendre des idées mais nous avons pu le constater, la littérature possède d’autres fonctions à mettre en avant comme divertir avec l’exemple du théâtre ou encore nous faire rêver, évader du monde réel et de la vie qui nous entoure avec notamment les nouvelles fantastiques comme Le Horla, mais aussi la littérature arrive à montrer son côté esthétique à travers la poésie. On peut donc en déduire que son rôle ne sert pas uniquement à défendre des idées. Mais il est vrai que si on associe certaines fonctions entre elles, le fait qu’une œuvre puisse être distrayante, celle-ci serait donc plus à même de transmettre des idées. Il en est de même pour la poésie. Si un poème est « beau «, il est plus simple de défendre et de faire comprendre nos idées.

 

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