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Le rôle de la loi, aujourd'hui en France. La loi est-elle nécessaire en bioéthique ?

Publié le 09/01/2011

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Chantal Sébire et Vincent Humbert : le vécu des personnes, la réponse des institutions   A)      Vécu des malades,  leurs doléances :   La médiatisation de leurs combats,  puis les décès de Chantal Sébire et de Vincent Humbert ont ravivé  le débat sur l'euthanasie active en France,  c'est-à-dire de la mort activement provoquée,  sans souffrance physique,  à un moment choisi et dans des conditions décidées par le malade conscient,  lucide, ayant réfléchi, discuté avec ses proches. Cette euthanasie active, où  c'est le geste d'un tiers qui donne la mort est interdite en France.

« B) Les principes éthiques que leur opposent les institutions et l'éthique médicale : Les arguments CONTRE : Le principal argument repose sur le principe éthique selon lequel l'homme ne disposerait absolument pas de sa vie,celle-ci étant un don sacré.

Deux grandes morales s'affrontent.

La première est celle soutenue principalement par les clergés, à savoir que la vie n'appartient pas aux êtres humains, mais seulement à Dieu ; la seconde est celleadoptée majoritairement par les laïcs, qui soutient que chaque personne dispose du droit d'apprécier la valeur de sapropre vie et d'agir en conséquence.

Rappelons que le véritable, voire le seul, argument éthique fort contrel'euthanasie est qu'elle est en opposition avec le sixième commandement du Décalogue ("tu ne tueras point"), ce quifait d'elle l'équivalent d'un crime.

Pour l'Islam aussi d'ailleurs, l'homme étant une œuvre divine, son euthanasie activepar un médecin équivaut à un meurtre.

Aussi, on trouve un paradoxe : l'idée que l'on n'a pas le droit de disposer de son corps, sous prétexte que notre vieest un don sacré, peut paraître incongrue, voire révoltante à beaucoup de consciences contemporaines.

Or, onoublie souvent que la suppression de la peine de mort, sujet de grande fierté de l'Occident européen, a le mêmeargument en son centre : c'est en raison du caractère unique et sacré de chaque vie humaine qu'une sociétén'a pas le droit de la supprimer.

Et pour montrer la complexité de ces débats, rappelons la force que représentecette fois le même argument (le caractère sacré de la vie humaine), utilisée autrement et presque à l'envers, parceux qui militent contre l'avortement.

Pensons aux dérapages multiples et variés que l'autorisation d'une telle pratique pourrait entrainer.

Depuis despressions financières sur les malades, en particulier les plus pauvres, ou des pressions morales de la part desproches et/ou des héritiers, jusqu'à l'impossibilité de changer d'avis à partir d'un certain point, même si le maladerevient sur sa décision. Survient également le problème de la définition de la lucidité de la décision au moment où celle-ci est prise, jusqu'aux dérives potentielles plus graves vers des formes d'eugénisme et la tentation de la sélection des individuspar rapport à une conception très douteuse de la vie digne d'être vécue ou encore l'inutilité probable de l'euthanasievis à vis des progrès énormes en matière de médicaments antidouleur.

Ils pointent aussi un sujet dont on ose peuparler : et si la demande pour l'euthanasie ne montrait que notre propre incapacité en tant que personnes saines des'occuper et d'accompagner un proche mourant ? Pourquoi la souffrance serait nécessairement inutile ? Pourquoi laréalité de la mort devrait être une expérience confortable et lénifiante ? Comment interprétercette complicité perverse des médecins, tenus pourtant expressément par le serment d'Hippocrate de soutenir la vieet de soulager la douleur ? Soulignons aussi ce qui est peut-être moins connu, que du point de vue juridique le corps humain est une "chosesacrée" et en tant que tel, un élément extrapatrimonial, il n'est donc aucunement question pour quiconque derevendiquer sa propriété.

L'euthanasie est donc non seulement contre le principe d'indisponibilité du corps (art.16 duCode civil), mais aussi en contradiction avec la Convention Européenne des droits de l'Homme.

Opposants àl'euthanasie, à l'avortement et à la peine de mort utilisent paradoxalement le même argument : le caractère sacréde la vie humaine. Les arguments POUR : Nous connaissons les arguments qui sont avancés en faveur de l'euthanasie active.

Elle est d'abord censée protégerla dignité humaine et éviter l'abandon des mourants dans une situation intolérable pour eux et pour leur entourage.Elle permettrait d'éviter les stratégies souvent néfastes de la clandestinité et les erreurs imprévisibles consécutivesà des actes de désespoir.

Mettant fin à une dégradation intolérable, elle épargnerait aux individus l'altérationhumiliante de leur raison et de leur volonté, et les sauverait d'une souffrance absurde, car insoutenable.

Lespartisans de l'euthanasie partent du principe de base que chaque homme serait a priori titulaire de tous les droits quil'associent à son corps, et reste jusqu'à sa fin le seul être à pouvoir décider de son sort, y compris donc du momentet de la façon de quitter la vie.

Libre de pouvoir faire le choix d'une telle alternative, il éviterait les affres de ladépendance aussi bien que la souffrance prolongée de ses proches.

On avance alors qu'il y a déjà de toute façon ungrand nombre d'interruptions volontaires de vie pratiquées dans l'obscurité de certains hôpitaux et que, d'autre part,on ne peut plus ignorer que la demande d'euthanasie de la part de la société ne cesse de croître.

On observe mêmeune véritable banalisation de cette demande.. »

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