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LE ROMAN APRES BALZAC ET STENDHAL

Publié le 01/03/2012

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Il est bien évident que tout en se préoccupant de technique, les grands novateurs ne sont pas d'abord des techniciens. Les textes théoriques de Stendhal et de Balzac sont nombreux et connus. Mais, finalement, les leçons essentielles, se dégagent de leurs oeuvres. Il y a, depuis Stendhal et Balzac, une manière d'écrire un roman qui a été vivement contestee, au début du 20e siècle et qui l'est encore. Le tout n'est pas de mesurer les services rendus, mais de comprendre ce qu'exprimait, et, à la relecture, continue à exprimer, ce style....

La rationalité du récit exige, toutefois, que, l'histoire étant prise au moment où l'enclenche un fait important (M. de Rénal cherche un précepteur ; un certain nombre de personnes vivent à la pension Vauquer au moment ou M. Vautrin cherche à mettre slir pied une conibinaison qui lui assure un domaine et des nègres), il peut être nécessaire, lorsqu'a été donnée une impression de présence et de mystère, de revenir aux sources et d'expliquer....

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« LE ROMAN APRES BALZAC ET STENDHAL 1 221 un certain Henri Beyle avàit-il, alors, fait une Armance.

Ainsi, un autrè inconnu, Honoré de Balzac, qui avait besoin d'argent pour échapper au notaria.t.

'et n'avait pas réussi dans la tragédie, s'était-il mis,· après d'Arlincourt, Scott et Maturin, à "faire •• du roman.

Jamais,.

alors, un roman n'était publié dans le format noble de l'in-8°, réservé à ce qu'on appelàit la •• littérature » : histoire, philosophie, poésie.

Le roman relevait de l'industrie, de la spéculation, du genre confidentiel ou des activités d'amateur.

On révérait, certes, Fielding, Richardson, Prévost, La Nouvelle.

Héloïse, mais on aurait vainement cherché un romancier parmi les académiciens.

Une sorte de première révolution s'était opérée avec la traduction massive des œuvres de Walter Scott (1821).

L'ampleur de la construction, les intentions « philoso­ phiques ..

(rendre compte à coup de romans de cette réalité première de l'histoire de l'Angleterre qu'avait été la conquête), tout un passé restitué, non seulement en ses décors (armes, costumes, mobilier), mais surtout en ses tensions, en ses problèmes, avai~nt vivement frappé les esprits et flatté beaucoup plus que le seul goût du romanesque.

Un jeune historien, Augustin Thierry, avait déclaré que ce romancier en disait plus sur l'histoire que les professionnels, encore très réthoriciens 1 .

Conjugués avec l'intérêt naissant pour la philosophie de l'histoire 2 , l'œuvre de Scott et son succès avaient contribué à donner au .roman des ambitions neuves.

Aussi, Lucien Chardon, montant d'Angbûlême à Paris, s'il emporte dans ses baga­ ges un recueil de Marguerites, apporte-t-il aussi un Archer de Charles IX.

Il a bien, dans le salon de Mme de Bar~ geton, récité une ode dans le goût nouveau, pleine de sistres d'or, d'anges et· de nuages, mais l'œuvre pour 1.

• Sur la conquête de l'Angleterre par les Normands à propos du roman d'Ivanhoé "• Le Censeur européen, 27 mai 1820.

Recueilli dans Dix ans d'études historiques.

2.

Cf.

l'article de V.

COUSIN : • De la philosophie de l'histoire •, 1818; recueilli en 1826 dans les Fragments philosophiques.. »

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