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Le Roman de Renart (analyse)

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

Les fables au moyen âge. — Le moyen âge a manifesté un goût tout particulier pour l'apologue. Il cherchait en effet, dans les ouvrages de l'antiquité, des leçons de morale pratique ; et l'apologue, entre tous les genres, lui offrait la plus riche moisson d'exemples. Le premier recueil de fables écrites en français et en vers est celui de Marie de France, qui, au XVe siècle, traduisit un Romulus anglais attribué au roi Alfred. Ce recueil porte le titre d'Ysopet (dérivé du mot Ésope). On possède plusieurs autres Ysopets. En dehors des fables transmises par l'antiquité, il en circulait une foule dans la tradition populaire. Ces Contes d'animaux décrivent avec gaieté les moeurs des bêtes, sans but moral.

« plusieurs colliers d'anguilles, saute à terre, et s'enfuit.

Pendant qu'il fait rôtir ses anguilles en son château deMaupertuis (pertuis signifie trou, cf.

pertuisane), Isengrin vient à passer; le parfum du poisson le grise, et ildemande à Renart de quelle façon il a pu se procurer un mets si excellent.

C'est alors cirre Renart l'emmenant, lesoir, sur un étang glacé, lui dit de laisser pendre sa queue dans l'eau, à travers un trou de la glace; à la queued'Isengrin, Renart a attaché un seau, où les poissons doivent s'entasser; quand le loup sentira que le seau estdevenu très lourd, il n'aura qu'à tirer à lui.

Bientôt Isengrin ne peut plus faire un mouvement, car sa queue est prisedans la glace.

Arrivent des chiens et des chasseurs; un de ceux-ci, qui veut tuer le loup, dirige maladroitement sonarme; la queue d'Isengrin est coupée au ras de la glace, et le malheureux s'échappe.

— Renart est au fond d'unpuits et ne sait comment en sortir ; arrive Isengrin, auquel Renart persuade de se placer dans l'autre seau pourvenir le rejoindre en paradis; le poids d'Isengrin fait remonter Renart, et le loup reste à son tour au fond du puits,d'où n'est tiré que pour être à demi assommé.

Renart teinturier.

— Renart est tombé dans une cuve pleine de couleur jaune préparée pour la teinture.

Pendant salongue absence, sa femme, clame Hermeline, veut se remarier avec son cousin Grimbert, le blaireau.

Renart, déguiséen jongleur, assiste aux préparatifs de la noce, se fait reconnaître tout à coup, et châtie d'importance son oublieuseépouse.

Isengrin et sa femme Hersent jouent leur rôle dans cet épisode amusant, mais d'une bouffonnerie exagérée,et où les animaux ne paraissent plus observés avec autant de finesse que dans les premières branches.Le Jugement de Renart est peut-être la partie la plus célèbre de tout cet ensemble.

Déjà, dans les anciennesversions, le lion Noble, malade, avait voulu faire comparaître devant lui Renart, accusé par le loup, le chat et le cerf.Renart se justifiait en disant qu'il voyageait à, la recherche d'un remède pour le lion : que celui-ci s'enveloppe lesépaules dans la peau du loup écorché vif, les pieds dans celle du chat, et qu'il se fasse une ceinture de la peau ducerf (cf.

La Fontaine : le Lion, le Loup et le Renard).Dans le jugement de Renart, il n'est plus question de la maladie du lion.

Noble tient cour plénière.

Arrive un cortègecomposé de Chantecler et de ses poules, Pinte, Blanche, Noire et Roussotte, qui escortent le cadavre d'une autrepoule, Coupée, fraîchement tuée par Renart.

Les plaintes de dame Pinte et de Chantecler, la colère de Noble, lesobsèques de dame Coupée, sont d'admirables parodies des discours et des procédés des chansons de geste : c'estlà que l'esprit gaulois ou bourgeois se manifeste de la façon la plus piquante.

On envoie chercher Renart par Bruno,puis par Tibert.

Ceux-ci tombent dans les pièges que leur tend le goupil, et reviennent tout ensanglantés rendrecompte au roi de leur vaine mission.

Enfin, Renart, payant d'audace, se présente.

Il fait humblement l'aveu de sesfautes, et demande, pour les expier, à faire un pèlerinage en Terre Sainte.Le premier groupe, ou le premier cycle de Renart, s'achève par le Couronnement.de Renart.

Là, Renart est entrédans un couvent de Jacobins.

Vêtu en moine, il prédit à Noble sa fin prochaine, et lui fait sentir la nécessité dedésigner soir successeur.

Noble, dans sa confession, avoue que Renart seul est capable de porter la couronne.Renart est enfin couronné ; il persécute les faibles et flatte les puissants, il voyage en Palestine, en Espagne, enItalie (à, Rome, il est reçu par le Pape), en Allemagne, etc.

Cette branche est une satire contre les ordresmendiants.Au mye siècle, les suites de Renart seront, de plus en plus, animées d'un esprit de raillerie systématique et virulente.Cet esprit se donne libre carrière dans Renart le Nouveau, où les animaux perdent trop souvent le caractère naturelet relativement vraisemblable qu'ils consei-vaient dans les premières branches : ce ne sont que combats, assauts,surprises, allégories obscures.A plus forte raison, dans Renart le Contrefait, poème immense, décousu, et qui doit son succès aux allusionsmalignes et au pédantisme dont il est plein.

Mais Renart y personnifie d'autant mieux l'esprit d'habileté, de fourberie,de résistance aux autorités, de libertinage dans tous les sens du mot; il annonce Pathelin, Panurge et Figaro.. »

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