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LE ROMAN STENDHALIEN

Publié le 01/03/2012

Extrait du document

La différence entre les romàns de Stendhal et le roman historique est pourtant inscrite dans leur structure même, au point de nous être encore sensibles alors qu'il s'agit déjà pour nous de moeurs antiques. Le roman historique est satisfaisant parce qu'il concilie deux fonctions de la lecture, la connaissance du vrai et l'évasion dans un univers fictif. Opaque pour les personnages, l'histoire y prend pour le lecteur une claire nécessité rétrospective, et ses discordances sont assez lointaines pour ne pas troubler...

« coupée de Julien le geste de Marguerite de Navarre, accomplit un acte doublement moderne : l'objet d'un amour héroïque n'est plus le noble Boniface de la Mole, mais le fils d'un scieur de bois, et le geste imité, bien loin de la sauvage authenticité du modèle, caractérise une époque trop consciente d'elle-même, qui se cherche des références dans le passé.

Sous sa forme la plus visible, celle des événements poli­ tiques et sociaux, l'histoire est présente dans le pro­ jet fondamental des héros : Julien se fait prêtre et Fabrice va se battre parce que la face de l'Europe est en train de changer quand ils atteignent l'âge d'homme.

La différence entre les romans de Stendhal et le roman historique est pourtant inscrite dans leur struc­ tur~ même, au point de nous être encore sensibles alors qu'il s'agit déjà pour nous de «mœurs anti­ ques ''· Le roman historique est satisfaisant parce qu'il concilie deux fonctions de la lecture, la connais- - sance du vrai et l'évasion dans un univers fictif.

Opa­ que pour les personnages, l'histoire y prend pour le lecteur une claire nécessité rétrospective, et ses dis­ cordances sont assez lointaines pour ne pas troubler la fascination de l'imaginaire.

Dans Stendhal le récit, l'auteur et le lecteur 1 appartiennent au même temps.

Le passé simple n'y correspond qu'à un faible déca~ lage : « Les personnages sont contemporains, ils vivaient, ce me semble, il y a deux ou trois ans 2 .

,, Fiction inconfortable : en même temps qu'elle entraîne le ·lecteur -hors de sa vie quotidienne, elle risque à tout moment de l'y renvoyer : la métaphore du roman-miroir désigne cette indiscrète mise en cause.

Celle du coup de pistolet qui, dans trois 1.

Il ne· s'agit pas d'Henri Beyle, ni des acheteurs de ses _livres, mais de la voix qui parle dans les romans et du lecteur à qui elle parle.

2.

Troisième préface de Lucien Leuwen.. »

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