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Roméo et Juliette de Shakespeare

Publié le 22/02/2013

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Shakespeare n'est pas le créateur du thème de Roméo et Juliette. Celui-ci a sans doute pour origine la Grèce antique (Xénophon d'Ephèse) ; il fut ensuite repris par les Italiens: Masaccio de Salerne (vers 1475), Boccace dans le Décaméron, Da Porto (1524) et Bandello (1554) qui, avec Shakespeare ( 1595-1596), l'imposèrent à la littérature européenne. La légende de Roméo et Juliette a inspiré de nombreux artistes, musiciens et chorégraphes surtout; citons Galeotti , Nijinska (la soeur de Nijinski), Lifar et Béjart pour la danse, et Bellini, Gounod, Tchaïkovski, Prokofiev et Berlioz pour la musique.

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« Mercutio : «S i l'amour est brute avec vous, soyez brute avec l'amour.

/ Percez l'amour s'il vous perce.

/ Et vous mettrez dedans l'amour.

» EXTRAITS Juliette découvre Roméo sous son balcon JULIETTE.

- Quel homme es-tu, toi qui, ainsi caché par la nuit, viens de te heurter à mon secret? ROMÉO.

-Je ne sais par quel nom t'indiquer qui je suis.

Mon nom, sainte chérie, m'est odieux à moi­ même, parce qu'il est pour toi un en­ nemi : si je l'avais écrit là, j'en déchi­ rerais les lettres .

JULIETTE.

- Mon oreille n'a pas en­ core aspiré cent paroles proférées par cette voix, et pourtant j'en recon­ nais le son.

N'es-tu pas Roméo et un Montaigu ? ROMÉO.

-Ni l'un ni l'autre , belle vierge, si tu détestes l' un et l'autre .

JULIETTE.

- Com­ ment es-tu venu ici, dis-moi ? et dans quel but ? Les murs du jardin sont hauts et difficiles à gravir.

Considère qui tu es : ce lieu est ta mort, si quelqu'un de mes parents te trouve ici.

ROMÉO.

-J'ai esca ladé ces murs sur les ailes légères de l'amour : car les limites de pierre ne sauraient arrêter l'amour, et ce que l'amour peut faire, l'amour ose le ten­ ter ; voilà pourquoi tes parents ne sont pas un obstacle pour moi.

JULIETTE.

- S'ils te voient, ils te tueront.

(Acte II, scène 2) Le prince de Vérone apostrophe les pères des deux amants défunts LE PRINCE.

-(.

..

) Où sont ces ennemis ? Capulet , Montaigu , voyez quel châtiment s'abat sur votre querelle et comment par l'amour le ciel a trouvé le moyen de tuer votre bonheur.

Moi aussi , pour avoir fermé les yeux sur vos discordes, j'ai perdu deux parents.

Nous sommes tous punis .

CAPULET .

-Mon frère Montaigu, donnez­ moi votre main.C'est le douaire de ma fille , je ne puis demander rien de plus.

MONTAIGU.

-Je puis VOUS donner plus.

Je vais élever à Ju­ liette une statue d 'or pur ; Vérone par son nom sera connue et nulle fi­ gure ne sera estimée plus haut que celle de la pure . et fidèle Juliette.

CAPULET.

- Aussi éclatante sera celle de Roméo couché près de sa dame .

Pau vres victimes de notre inimitié ! LE PRINCE.

- Ce matin nous apporte une paix bien sombre ; le soleil attristé ne montre point sa tête.

Parte z, nous repar­ lerons de ces in­ fortunes .

Les uns se­ ront pardonnés , d 'autres seront punis ; ja­ mais il n'y eut d'histoire plus lamentable que celle de Juliette et de son Rom éo.

(Acte V, scène 3) Traduit de l'anglais par Victor Hugo Roméo : « Je te prends au mot :/ Ne m'appelle plus qu'amour etje serai rebaptisé ; / Dorénavant je ne serai plus jamais Roméo.

» NOTES DE L'ÉDITEUR « Souvenez-vous des inquiétudes qu'exprime Roméo avant d'accompagner ses camarades chez Capulet : un instinct l'avertit qu'il est condamné à une mort prématurée.

Bien qu'il l'ait mal interprété, le rêve n'était point menteur qui réconfortait l'exi lé à Mantoue : il est vrai que, la nuit suivante, Juliette baisera ses lèvres encore tièdes.

Pour Juliette , il aura suffi que Roméo paraisse : elle saura qu'entre cet amour et la mort , il n'est point de troisième alternative.

Désormais ils obéiront à l'amour comme à une irrésistible vocation.

Tout ce qu'ils sont, tout ce qu'ils peuvent, ils le consacrent à ce culte.

Un conseil , ils le repoussent farouchement ou le s uivent avec une émouvante docilité, sans autre considération que celle des voies qui les mènent l'un vers l'autre.

Nul poète n'a mieux suggéré cet envoûtement total dans un égoïsme à deux.

En revanche , nul n'a mieux exalté la beauté de la passion lor squ'elle atteint à cette pureté qui exclut toute autre préoccupation.

» René Lalou, introduction à Roméo et Juliette, éditions « Si les jeunes amants trouvent la mort si vite après le coup .

de foudre initial, nous entendons bien que Shakespeare ne nous dit pas qu'ils sont punis, même pas qu'un destin jaloux les poursuit: c'est que, dans cette lutte du mal contre le bien -le mal étant la querelle des deux familles ennemies, les Montaigus et les Capulets, et aussi la tyrannie paternelle -ce sont les enfants qui sont vaincus.

» Germaine Landré, Notice sur Roméo et Juliette, Garnier-Flammarion, 1964.

de Cluny , 1939.

1 coll.

Viollet 2 , 3, 4 Jean et Valentine Hugo, éd.

Sans Pareil , Paris, 1926 / Sipa·lcono SHAKESPEARE 03. »

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