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Ronsard (1524-1585) Sonnets pour Hélène

Publié le 04/03/2011

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ronsard

   L'autre jour que j'étais sur le haut d'un degré, Passant tu m'avisas et, me tournant la vue, Tu m'éblouis les yeux, tant j'avais l'âme émue De me voir en sursaut de tes yeux rencontré.    5 Ton regard dans le cœur, dans le sang m'est entré Comme un éclat de foudre, alors qu'il fend la nue; J'eus de froid et de chaud la fièvre continue, D'un si poignant regard mortellement outré.    Et si ta blanche main passant ne m'eût fait signe, 10 Main blanche qui se vante d'être fille d'un Cygne, Je fusse mort, Hélène, aux rayons de tes yeux;    Mais ton signe retint l'âme presque ravie, Ton œil se contenta d'être victorieux, Ta main se réjouit de me donner la vie.    Sonnets pour Hélène. I,9

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