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ROSA Salvator : HUMANA FRAGILITAS

Publié le 16/09/2012

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La toile porte, surl'un des couteaux peints en bas au premier plan, le monogramme de Salvator Rosa. Elle est citée en 1658 dans l'inventaire des tableaux du cardinal Flavio Chigi - devenu lepape Alexandre VII en 1655 - sous le titre La Vie humaine. Vendu en 1824par les héritiers Chigi, le tableau...

 

«  ROSA Salvator HUMANA FRAGILITAS Vers 1657 Peintre italien Analyse ♦^ La toile représenteune femme ornée d'une couronne de fleurs assise sur un globe terrestre en verre, dans un vestibulesombre: ellesoutient un enfant qui écrit en latin un mot sur un cartou che.

La Mort, figurée ici sous les traits d'un sque lette aux grandes ailes assistele garçonnet dans sa tâche.

En bas à gauche se tiennent deux petits Amours.

Derrière eux se dresse un obélisque qui découpe l'espace verticalement.Lesréférences à la mort et à la fragilité humaine abondent : la jeune fille symbolise la vanité de l'amour ; le cou teau, la futilité de la vie ; quant à l'obélisque, il est l'un des éléments associésà la sculpture funé raire ; les bulles de savon et les papillons voletant autour des deux Amours rappellent le caractère fugace de notre existence; l'enfant et le vieil homme sculptés en relief sur l'obélisque, la nais sance et ladécadence inéluctable. Ignorée pendant longtemps par la critique, l'œuvre a fait l'objet d'une étude en 1963. Cette analyse insiste sur le lien entre la thématique choisie et la vie privée de Salvator Rosa : il sem ble en effet que l'exécution de ce tableau ait suivi de près la mort du frère et du fils du peintre, tous deux emportés par la peste qui s'abattit sur Rome en 1656.

Il restedifficile, néanmoins, de dater exactement la toile : on pensa d'abord, en raison picto FITZWILLIAM MUSEUM 446a CAMBRIDGE XVIIe siècle Huile sur toile 199 x133 cm du lienexistant entre cette œuvre et unsonnet, que ce travail remontait à 1652. Mais cette date est en contradiction avec le style déjà mature de cette œuvre, qui rappelle d'autres compositions plus tardives comme La Fortune (Malibu, Paul GettyMuséum), sans doute de 1659, ou Démo- crite,conservé auStatens Muséum forKunst de Copenhague et daté de 1681-1682. L'œuvre ULa toile porte, sur l'un des couteaux peints en bas au premier plan, lemonogramme de Salvator Rosa. Elle est citée en 1658 dans l'inventaire des tableaux du cardinal Flavio Chigi -devenu le pape Alexandre VII en 1655 -sous le titre La Vie humaine. Vendu en 1824 par les héritiers Chigi, le tableau fit sa réapparition en 1859 en Angleterre, dans la collection de lord Northwick.En 1958, l'œuvre devenait la propriété du Fitzwilliam Muséum de Cambridge ; elle s'y trouve toujours. Ilexiste trois dessins de cette composition : un dessin préparatoire est abrité dans une collection privée anglaise ; un croquis, moins complet que le tableau etvisiblement inspiré parLa Mélancolie de Diirer (1514), est conservé au Musée d'État de Leipzig ;enfin, un dessin semblable à la version finale se trouve dans unecollection privée de Sacra- mento,aux Etats-Unis. La source littéraire ^ Selon F. Baldinucci (1681), le biographe de Rosa, ce tableau serait inspiré par la chanson morale de G.

B.

Riccardi, envoyée par l'auteur au peintre en 1652. Le texte de cette chanson, lui- même dérivé d'un poème d'Adam S.

Victor, est bref.

Il dit : « Rosa, naître est une peine/Vivre est une fatigue/et mourir une nécessité fatale.

» Ces paroles peu encourageantes se retrouvent dans le message tracé par l'enfant et la Mort sur le car touche au centre : « Conception culpa,nasci pena, laborvita, necesse mori.

» Du même peintre : PICTO 446 et447 © Nardini Editore, 1995. Liriade pour l'édition française, 1995. Malgré cette référence précise à la chanson de 1652, la toile est généralement datée de 1657 environ. En fait, la majorité des critiques pensent que l'œuvre, commencée vers1652, a été laissée en suspens jusqu'à la mort du fils de Rosa ; l'artiste, bouleversé de chagrin, a voulu mettre en relief le caractère transitoire de la vie et la fragilité humaine.

Ce thème était par ailleurs cher à l'Église de la Contre-Réforme, attachée àrappe ler àl'homme l'imminence de lamort. Photo Fitzwilliam muséum ,. »

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