Rosenberg (les époux Julius et Ethel)

Immigrants juifs nés à New York, respectivement en 1916 et 1918, condamnés à mort pour espionnage au détriment des USA et exécutés à Sing Sing le 20 juin 1953. Ethel, née Greenglass, s'inscrit au Parti communiste dans les années trente; c'est au cours de réunions de cellule qu'elle rencontre Rosenberg. En mai 1943, il a le grade d'ingénieur inspecteur adjoint dans une firme de Brooklyn chargée de fournir divers équipements aux troupes américaines. Au printemps 1944, Rosenberg commence à espionner pour le compte d'agents soviétiques opérant aux Etats-Unis. Il perd son emploi en février 1945 à cause de ses fréquentations communistes, mais il retrouve une situation à l'Emerson Company. David Greenglass, frère d'Ethel, transféré entre-temps à Los Alamos, dans le désert du Nouveau-Mexique, le centre de fabrication de la bombe atomique, est incité par Julius à lui procurer des renseignements secrets. David accepte de collaborer et fournit diverses indications sur son travail au centre de Los Alamos, ainsi que des croquis. L'espion atomique, le Dr Fuchs, ayant été arrêté en Angleterre le 2 février 1950, le FBI remonta ensuite la filière, par David Greenglass, jusqu'aux époux Rosenberg. Arrêtés en juillet 1950, les époux Rosenberg sont condamnés à mort le 5 avril 1951. Par un premier sursis accordé le 17 février 1953, leur exécution fut reportée au 30 mars. Un recours en grâce auprès du président Eisenhower repousse l'heure fatidique qui sonne pourtant le 20 juin à 1 h 06. Une campagne d'opinion est organisée dans un grand nombre de pays, notamment en Europe, en faveur de la grâce et de la révision du procès des deux condamnés. On les considère comme les victimes d'une machination policière explicable à une époque où la guerre de Corée et les premières explosions atomiques soviétiques sont à l'origine d'une psychose anticommuniste, qualifiée de chasse aux sorcières ou de maccartisme (du nom du sénateur McCarthy). Les défenseurs des époux Rosenberg avancent les arguments suivants: la culpabilité des accusés n'a pas été prouvée formellement, les accusés nient énergiquement, ils n'ont été mis en cause que sur dénonciation de personnes déjà arrêtées qui peuvent avoir intérêt à complaire à la police et qui, en fait, ou ne sont pas inquiétées ou ne sont que légèrement condamnées et bénéficieront ensuite de remises de peines.