Devoir de Philosophie

Royaume du Cayor

Publié le 09/04/2013

Extrait du document

Cours Secondaires Sacré-C?ur. Classe : 5e A Mercredi 5 Mai 2010 (10h20/11h20). ..\Mes documents\Mes images\cayor.jpg SOMMAIRE : Pages 1-Le royaume du Cayor 5 -La naissance du royaume 5 -Le Cayor après son indépendance. 5 2-La Population 5 3-Organisation politique. 6 4-Organisation économique. 6 5-Organisation sociale. 6 6-Organisation territoriale. 7 7-Civilisation. 7 8-Lat Dior Ngoné Latyr Diop : Dernier Damel du Cayor. 7 *Son règne. 8 *Son séjour dans le Sine. 8 *La dernière bataille de Lat Dior. 9 9-La Décadence du Royaume. 10 -La mort de Lat Dior. 10 1 - Le royaume du cayor. Le Cayor est un ancien royaume du Sénégal (1566-1886) situé à l'ouest du Sénégal entre l'Océan Atlantique, le Djolof et le Baol. Il fut l'un des plus puissants, le mieux organisé et le plus guerroyé de tous les autres royaumes. Le nom Cayor vient de « Gaa yii Joor « ce qui signifie littérairement « Ceux du sable «. La naissance du royaume. Au 16e siècle, le Cayor était une région vassale du Djolof dirigée par un souverain  (lamane). Dans les années 1550, le lamane Diété Fou Ndiogou entra en conflit avec le Djolof et décida de faire succession. Son fils, Amari Ngoné Sobel Fall remporta une victoire éclatante contre l'armée Djolof, à Danki près de Louga. A l'annonce de cette nouvelle, Diété Fou proclama l'indépendance du Cayor et prit le titre de Damel ce qui signifie « celui qui a brisé « c'est-à-dire qui a brisé le lien avec le Djolof. Le Cayor pris son indépendance en 1549. Le Cayor après son indépendance. Le Cayor, après son indépendance a souvent vassalisé son voisin du sud ; le Baol. Le Royaume était craint car il était réputé pour sa forte armée, son organisation et surtout par le comportement extrêmement violent de ses guerriers. Le Cayor a été le royaume le plus guerroyé non seulement avec le Djolof et le Baol mais aussi contre les Maures et les Marabouts islamistes spécialistes du Djihad et enfin contre les Européens ; avec la colonisation. Mais son indépendance et sa puissance furent marqué par une guerre sainte appelée Djihad qui opposa le Cayor à la province du Ndiambour car celle-ci ne supportait pas l'appartenance à la religion traditionnelle des souverains du Cayor . 2 - La Population. Les habitants du Cayor étaient appelés Adjor ou Adior. Dans le royaume, C les ethnies étaient très diverses. Les wolofs y étaient majoritaires et détenaient le pouvoir. Il y'avait aussi des Peulhs, des Toucouleurs, des Sérères, des Mandingues, des Lébous et des Maures. Les ethnies se répartissaient selon les provinces ; certaines ethnies étaient majoritaires dans certaines provinces ainsi de suite mais de manière générale on trouvait partout toutes les ethnies. 3 - Organisation politique. Le royaume était dirigé par un roi qui portait le titre de Damel. Le Cayor connaissait parfois des périodes de trouble à l'occasion des conflits avec ses voisins mais aussi du fait des querelles de succession. Les souverains devaient parfois se battre pour se maintenir au pouvoir ainsi : le Damel Maissa Bigué qui régna de 1749 à 1763 fut chassé plusieurs fois du pouvoir et revint par la force. 4 - Organisation économique. Le Cayor était un royaume prospère dont l'économie reposait essentiellement sur le commerce, notamment celui des esclaves. Il vivait du commerce atlantique de l'agriculture, de l'élevage, de la pêche, du commerce de la gomme arabique et autre produits qu'il recevait du commerce avec les autres Etats Africain, les Européens et les Etats de la Mauritanie. Ce commerce atlantique a commencé avec l'arrivée des premiers européens à la fin du XIVe siècle. 5 - Organisation sociale. Au Cayor, la succession des souverains était matrilinéaire c'est-à-dire : le roi devait être du même sang que la mère de Diété Fou Ndiogou : premier Damel du Cayor. Aussi, le Damel devait arrivait au pouvoir selon un régime de monarchie constitutionnelle. La cérémonie d'intronisation se déroulait à Mboul, la capitale à la suite de laquelle le souverain prenait un bain rituel. Comme dans les autres royaumes du Sénégal, le Roi était assisté par de Hauts Fonctionnaires et son pouvoirs était contrôlé par une assemblée dirigée par le Grand Diaraf, le Diaoundin-Boul, le Diaraf Buntu Keur? ect Ces notables, dont le Diaoundin-Boul en est le Chef étaient tous choisis pour leurs qualités de guerriers. 6 - Organisation territoriale. Le Cayor était divisé en provinces (le Grand Ndiambour, le Sagata, le Diander, le Mbakhol, le Mboul, le Mékhé, le Gandiole? ect.) et en Lamanats constitués de communautés villageoises, dirigés par des Lamanes. Les lamanes étaient nommés par les Chefs de communautés villageoises. Ils élisent à leur tour le Paleen-Dedd qui était l'intermédiaire entre le Damel et les lamanes. Ces derniers détenaient le pouvoir sur les terres qu'ils pouvaient céder aux nouveaux arrivants ; ils détenaient en outre le pouvoir de lever l'impôt pour le compte du Damel. Chaque année, ils devaient se présenter devant le Damel pour restituer les impôts. En cas de non-versement des impôts, les communautés villageoises et les lamanats couraient de grands risque car le Damel et l'aristocratie du Cayor pratiquaient très régulièrement le pillage appelé « lel « au Cayor et la prise d'otages, beaucoup étaient aussi enrôlés de force dans l'armée. La paysannerie, qui formait la classe des Badolo, était la plus touchée par ces exactions. Les lamanats exerçaient aussi un certain pouvoir de police. Au Cayor, toute la société cultivait : de la noblesse jusqu'aux castes les plus basses dans la hierarchie. 7 - Civilisation. Lorsqu'une personne demandait à voir le Damel pour lui parler, même si c'est un grand seigneur, une personnalité dans le royaume ou même un parent du Damel, il se met à genoux et baisse la tête. Ensuite avec ses deux mains, il prend une poignée de poussière, la jette et sur sa tête et derrière lui. Toujours à genoux, il s'avance vers le souverain, s'arrête à deux pas de lui, explique ce pourquoi il est venu sans cesser de se jeter la poussière et gardant la tête courbée en signe de grande humilité. Lorsque ce vassal a fini de parler, le Damel lui répond avec fierté, en deux paroles car plus le Damel est grave et arrogant, plus ses sujets le craignent à tel point que même si Dieu Lui-même descendait du ciel, il ne serait pas possible que ces hommes Le craignent plus qu'ils ne craignent le Damel. 8 - Lat Dior Ngoné Latyr : Dernier damel du Cayor. Lat Dior Ngoné Latyr Diop , Damel de 1862 à 1886 est naît à Keur Amadou Yalla, au Nord-Est, dans la province sénégalaise du Cayor. Son père s'appelait Sakhewar Sokhna Mbaye Diop et sa mère, une Linguère ( étaient appelées ainsi les soeurs, les cousines, les tantes ou les mères du roi en place ) se nommait Ngoné Latyr Fall. Lat Dior, résistant et patriote, se comparait lui-même à un arc que l'on peut ployer mais que l'on ne peut rompre. Lat Dior avait six chevaux préférés don l'un des plus célèbre est Suunu-up-kaani. Dernier Damel du Cayor, il lutta toute sa vie contre les volontés expensionnistes des autorités coloniales. Son abnégation et son amour de la patrie font de lui une des grandes figures de l'histoire du Sénégal et de l'Afrique. Son courage était indomptable, son attachement au sol natal inégable. Sa fierté et sa dignité ne souffraient aucun compromis. A ces qualités, Lat Dior ajoutait des dons de guerrier, un sens politique élevé, un art aussi de la diplomatie. Il disait souvent : «  Je veux toujours vivre digne et généreux «. A la mort de son frère aîné qui devait selon la coutume succéder au roi en place, Lat Dior fut intronisé damel en 1862. En fin stratège, il initia aussitôt nombres d'alliances et mésalliances avec ses voisins qui lui valurent moult inimitiés. Il avait était formé à l'art millitaire à Khabnan, petit village situé à Pékane. Lat Dior a aussi lutté farouchement contre les français qui voulaient construire le chemin de fer Saint-Louis \ Dakar et développer la culture de l'arachide. Contre cette décision, Lat Dior va poursuivre la bataille. *Son règne. Comme le pouvoir colonial s'employa à l'écarter d'un trône qui lui revenait de droit : Mafiodo Fall fut proclamé Damel, représentant aux yeux des colons le double avantage d'être favorable à leur politique et aisément manipulable. Lat Dior, révolté, livra à Ngol Ngol une première bataille sans merci qui laissa les troupes coloniales et celles de Mafiodo exsangues. Ce fut une victoire de courte durée car les troupes françaises, désireuses de laver l'affront reviendront avec de l'armement lourd et moderne (mitrailleuses lourdes et canons). Ce genre d'armement n'avait encore jamais été utilisé en sol africain. Le règne de Lat Dior fut l'un des plus renommé de tous, l'on dit même que le royaume du Cayor meurt avec lui. * Son séjour dans le Sine. En 1864 à Loro, suivant l'ordre donné par Faidherbe, les troupes coloniales et leurs alliés attaquèrent Lat Dior et ses troupes. Ces derniers furent défaits, obligeant ainsi le jeune Damel déchut, à chercher refuge au Rip dans le Sine. Cette région était à l'époque gouvernée par Mbaba Diakhou Ba qui, bien qu'ayant signé des accords avec les français, lui offrit volontiers l'hospitalité sans toutefois l'aider à reconquérir son trône. Auprès de Maba Diakhou, Lat Dior, qui était de tradition Tièdo donc animiste, se convertit à l'islam afin de rentrer dans ces bonnes grâces et devint son premier lieutenant en bataillant contre les sérères animistes afin de leur imposer la religion musulmane. Durant ces années, Lat Dior livrait également bataille contre les forces coloniales, dont les exactions provoquaient migrations et exodes rurales de la population entière et nourrissaient chaque fois un peu plus le sentiment d'urgence à les bouter hors du Cayor. *La dernière bataille de Lat Dior. Lorsqu'en 1867 Maba Diakhou Ba fut tué lors de la bataille de Somb qu'il livre contre le Bour Sine Coumba Ndofène, Lat Dior, après son séjour dans le Sine, revient au Cayor où les français sont obligés de le reconnaître Damel en 1871. Mais quand en 1878 ceux-ci décident d'utiliser les terres de Cayor pour construire le chemin de fer Dakar \ Saint-Louis et développer la culture de l'arachide, Lat Dior a vite compris la volonté d'établissement que ce projet cache. Il s'y oppose résolument et appelle son peuple à la révolte. En 1882\1883, la guerre éclate à nouveau entre lui et les français. Ces derniers disposent d'un armement plus perfectionné et des moyens supérieurs. Lat Dior, pour leur faire face, recourt aux coups de main, aux get-apens, et aux embuscades qui désorganisent l'adversaire, sapent son moral et dispersent ses forces. Pourtant il est contraint, à partir de 1884, de chercher refuge auprès d'Alboury Ndiaye, roi du Djolof. Mais lorsque les français nomment à sa place Amari Ngoné Fall, roi indolent, instrument entre les mains des Européens, la population se soulève contre celui-ci, obligeant ses maîtres à l'écarter et à le remplacer par Samba Yaya Fall que Samba Laobé Fall substituera très vite. C'est ce dernier qui autorise la construction du chemin de fer. Cela ne lui épargnera pas d'être tué près de Tivaoune par les lieutenants Chauvet et Spitzer. Les français satisfaits, informent Lat Dior qu'il lui est désormais interdit de séjourner au Cayor. En 1886, Servatuis annexe le Cayor. Lat Dior proteste contre cette décision en entreprenant aussitôt le projet de libération de sa patrie, et le recouvrement de ses droits et de sa dignité. 9 - La Décadence du Royaume. Après la mort de Samba Laobé le 06 octobre 1886, le Gouverneur Genouille décida de nommer Demba War Sall Président de la Confédération des six provinces du Cayor, placées sous le protectorat français. A l'annonce de cette nouvelle, Lat Dior partit de Dadje pour Tilmakha, où il se prépara à aller affronter les français. Le 26 octobre 1886, suivi de 250 cavaliers, il s'engagea sur les traces du capitaine Valois qui se déplaçait de Ndande sur Diadié. Ayant appris que Lat Dior se dirigeait vers Dékhlé, le capitaine Valois prit position auprès du puits qui se trouve à deux kilomètres environs de cette localité. C'est là que la division de spahis de Valois, augmentée de fantassins volontaires sous les ordres de chefs indigènes, affronta les partisans de Lat Dior. Le combat fut acharné, mais Lat Dior, 33eme et dernier damel du Cayor qui a vécu 44 ans : une courte vie très riche resta sur le champ de bataille, ainsi que deux de ses fils et 78 de ses plus brave guerriers. Le Cayor disparait avec lui. La mort de Lat Dior. Quand on le découvrit, Lat Dior gisait, sans vie, la face contre le ciel, au pied d'un tamarinier, la main encore serrée sur son fusil. A ses côtés, deux de ses fils et soixante-dix-huit de ses vaillants guerriers l'avaient suivi dans sa mort glorieuse. Ainsi, Lat Dior avait tenu parole : Ce soir, il dirait son Salam auprès de Maba Diakhou ; son Serigne. Le ciel se couvrit d'un nuage noir gonflé de menaces, comme pour saluer la chute du dernier Damel du Cayor. Pour vaincre l'invincible, le Généreux, le Combattant suprême, il avait fallu fondre une balle d'or car les balles classiques n'avaient sur son corps aucun effet : Il entrait dans la légende. Quand le soleil se coucha le 26 octobre 1886, le cayor avait déjà changé de destin.

Liens utiles