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Saint-Augustin: De l'essentielle ambiguïté du temps

Publié le 01/01/2004

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C'est saint Augustin (354-430), Évêque d'Hippone (actuellement Souk Ahras, dans le Nord-Est algérien), qui est l'auteur des Confessions, de La Cité de Dieu et de La Trinité, et aussi le fondateur de la doctrine chrétienne du « Péché originel » (cf. réponse 551). Il est considéré comme l'un des pères fondateurs de l'Église romaine. Les Confessions retracent les errances et la conversion au Christianisme de saint Augustin après avoir pratiqué pendant neuf années le manichéisme à Carthage. Qu'est-ce que le manichéisme? C'est une religion fondée par le perse Mani (216-277), qui opta pour un synchrétisme du zoroastrisme, du bouddhisme et du christianisme. Les Chrétiens ont combattu cette religion jusqu'à la faire disparaître partout où leurs églises ont réussi à convertir en masse. En Iran et en Inde, elle est encore pratiquée par quelques dizaines de milliers d'adeptes qui continuent, par exemple, à déposer leurs morts sur une « tour du silence », exposés aux oiseaux de proie, afin de ne pas souiller les trois éléments sacrés pour ses adeptes : la terre, l'eau et le feu. À l'origine, les choses étaient bien différentes. En effet, le mazdéisme, du nom du dieu Ahura Mazda ou zoroastrisme, était une religion pratiquée avant l'apparition de l'Islam en Iran. On peut résumer cette pratique religieuse par l'obligation de l'homme d'avoir « une bonne pensée », de « bonnes paroles » et de « bonnes oeuvres », afin de pouvoir lutter constamment contre le « mal » séparé du « bien » jusqu'au jugement final par le feu qui détruira le « mal », c'est-à-dire par la victoire d'Ahura Mazda. Cette religion est considérée comme un monothéisme imparfait (déisme) qui dégénérera en une divinisation du réformateur et prophète Zarathoustra (vie av. J.-C.), en un dualisme qui caractérisera ensuite le manichéisme, où le bien et le mal sont séparés et aucun ne l'emportera sur l'autre. C'est du mot « manichéisme » qu'on a créé l'adjectif « manichéen » pour dire schématiquement binaire : d'un côté le mal et de haute le bien. C'est donc de ce monde culturel étendu jusqu'à la cité de Carthage du ve siècle que l'un des pères fondateurs de l'Église catholique s'est émancipé. Par ailleurs, rappelons que saint Augustin est né à Souk Ahras; il a écrit La Cité de Dieu, une œuvre classée parmi les ouvrages utopiques, après la chute de Rome en 410 qui a été envahie par le barbare Alaric. Des réfugiés chrétiens et païens de Rome l'ont assailli de plaintes et d'interrogations sur leurs devenirs. Il leur disait que ce qui est arrivé à Rome était prévisible et que, contrairement à leur cité terrestre Rome, « la cité céleste est sans frontières : elle appartient à tous ». « La Cité de Dieu doit se souvenir que parmi ses ennemis mêmes se cachent plusieurs de ses futurs citoyens. De fait, les deux cités sont mêlées l'une dans l'autre en ce siècle, jusqu'au jour où le Jugement dernier les séparera ».

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« 132 ., La dissertation de philosophie "QU'EST-CE DONC QUE LE TEMPS ? QUAND PERSONNE NE ME LE DEMANDE, JE LE SAIS; DÈS QU'IL S'AGIT DE L'EXPLIQUER, JE NE LE SAIS PLUS.

» Saint Augustin Aurelius Augustinus (354-430) est né en Afrique romaine à Thagaste, petite ville de Numidie (l'actuelle Souk-Ahras, aux confins de l'Algérie et de la Tunisie).

Il s'installe comme professeur de rhétorique à Thagaste (373), puis à Carthage (374-383).

C'est là qu'il adhère au manichéisme dont il reste adepte pendant près de dix ans, faisant sienne la doctrine de Manès (216-277) selon laquelle deux principes distincts, le Bien (œuvre de la lumière) et le Mal (œuvre des ténèbres et surtout du corps), s'affrontent dans le monde.

De passage à Milan (384), il entend les discours de saint Ambroise qui le bouleversent et lui font découvrir Plotin et les néoplatoni­ ciens.

Et, deux ans plus tard, en 386, c'est la conversion.

Il est ordonné prêtre en 391, et sacré évêque d'Hippone (ville située à l'ouest de Carthage) en 395, à l'âge de 41 ans.

Saint Augustin est, aujourd'hui, surtout connu pour ses Confessions.

Avec fougue, il y raconte son enfance, sa jeunesse insouciante, sa vie dissolue et ses errements intellectuels jusqu'à sa conversion.

Avec le livre X commence la partie spéculative de cette œuvre, qui porte sur le problème de la connaissance de Dieu.

Que faisait Dieu avant la création ? C'est pour répondre aux objections de ce type que saint Augustin se livre à une réflexion sur le temps.

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