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Sainte-Beuve a dit de La Bruyère : « Son talent regarde deux siècles, on dirait qu'il termine l'un et introduit l'autre. » Ne pourrait-on appliquer le même jugement à Fénelon ?

Publié le 30/03/2009

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beuve

  • Début. — L'observation si juste de Sainte-Beuve sur La Bruyère serait applicable à Fénelon. A la limite des deux époques il participe des deux esprits.
  • 1° En philosophie, il n'est pas cartésien et ne se plaît pas dans les abstractions. Il est surtout sensible aux raisons du cœur, mais son christianisme est solide, tout en s'adaptant, aux tendances de l'époque. Il annonce le libéralisme et la philanthropie du XVIIIe siècle.
  • 2° Sa pédagogie, fondée sur l'observation et l'amour de l'enfant, est plus humaine que celle des éducateurs du XVIIe siècle, elle annonce et prépare celle de Rousseau, sans ses utopies.
  • 3° En politique, Fénelon est un libéral, mais pourtant un aristocrate. Beaucoup d'idées d'avenir et quelques chimères.
  • 4° En littérature, Fénelon est classique par son admiration pour les Anciens, conciliant, cependant, dans la Querelle fameuse qui les oppose aux Modernes. Des idées nouvelles sur les genres, notamment la poésie et l'histoire.
  • 5° Son talent d'écrivain. Sa phrase n'est plus la période classique, sa prose didactique est plus alerte et plus vive, sa prose poétique (Télémaque) annonce le style de Rousseau, de Bernardin de Saint-Pierre et de Chateaubriand.
  • Conclusion. — Rien d'étonnant à ce que Fénelon ait été admiré au XVIIIe siècle, même par les philosophes qui retrouvent en lui, en les déformant pour les besoins de la cause, quelques-unes des idées pour lesquelles ils combattent.

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