Salan, Raoul

Salan, Raoul (1899-1984), général français qui s’est illustré durant les guerres coloniales d’Indochine et d’Algérie. Partisan de l’Algérie française, il a également mené le putsch militaire d’Alger en avril 1961.

Volontaire à dix-huit ans durant la Première Guerre mondiale, il embrasse ensuite la carrière militaire et intègre l’école de Saint-Cyr. Nommé en Indochine, puis en Afrique du Nord, il est appelé en 1944 à diriger une division d’infanterie sous le commandement du maréchal de Lattre de Tassigny. Dès la Libération, il repart pour l’Indochine où il participe à la guerre contre les indépendantistes. En janvier 1952, il remplace de Lattre au commandement général jusqu’en mai 1953. Inspecteur général de la défense du territoire, il brigue le commandement en chef de l’Algérie en 1956. Après la crise du 13 mai 1958, il reçoit pour quelques mois le poste de délégué général du gouvernement en Algérie, pour les affaires civiles et militaires. Dès le 15 mai, le général le plus apprécié dans la colonie s’adresse à la foule et termine son allocution par un « Vive de Gaulle ! «, marquant son ralliement à la solution gaulliste pour l’État français.

Néanmoins, en juin 1960, après avoir été rappelé en métropole par de Gaulle, Salan exprime son désaccord avec la politique d’autodétermination en prenant sa retraite. Avec les généraux Challe, Jouhaud et Zeller, il participe, en avril 1961, au putsch d’Alger. Après l’échec de la rébellion, il entre dans la clandestinité et prend la direction de l’Organisation armée secrète (OAS). Condamné à mort par contumace, il est arrêté en avril 1962 et traduit devant la Haute Cour de justice. Défendu par Jean-Louis Tixier-Vignancour, il est finalement condamné à perpétuité. Amnistié, il est libéré en juin 1968 puis réhabilité en 1982.

Un amendement, daté de novembre 1961, porte le nom de Salan : reprenant sa proposition de mobiliser le contingent en Algérie, il est voté par de nombreux députés de droite, partisans déclarés ou non de l’OAS.