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Salvador

Publié le 11/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Salvador, en espagnol El Salvador, pays du nord-est de l’Amérique centrale. Sa capitale est San Salvador.

Le Salvador est limité au nord et à l’est par le Honduras, au sud par l’océan Pacifique et à l’ouest et au nord-ouest par le Guatemala. Le Salvador, qui est le plus petit et le plus densément peuplé des États d’Amérique centrale, est aussi le seul à ne pas avoir d’ouverture sur la mer des Caraïbes.

2 LE PAYS ET SES RESSOURCES
2.1 Relief et hydrographie

La superficie totale du Salvador est de 21 041 km². Son relief est composé d’un plateau central peu élevé (de 400 à 800 m d’altitude) découpé par des vallées fluviales et recouvert par de nombreux volcans (Santa Ana, San Vicente, San Salvador, Tepaca, Conchagua), dont certains sont encore actifs.

La partie la plus élevée du pays se situe dans le Nord, au massif de Monte Cristo (2 418 m). L’étroite bande côtière qui longe l’océan Pacifique ne dépasse pas 25 km de large. Le Lempa, partiellement navigable, est le principal fleuve du pays.

2.2 Climat

Le climat du Salvador est tropical, avec une saison sèche (novembre à avril) et une saison humide (mai à octobre). On rencontre, selon l’altitude, des terres chaudes (tierras calientes), jusqu’à 800 m, des terres tempérées (tierras templadas), jusqu’à 1 800 m et, au-delà des terres froides (tierras frías). La température annuelle moyenne de la capitale, San Salvador, est de 24 °C.

2.3 Ressources naturelles

Les ressources naturelles du Salvador sont rares, mais le pays possède un important potentiel hydroélectrique, partiellement exploité. Les forêts fournissent divers bois (chêne, cèdre, pin, acajou) et du caoutchouc mais leur exploitation reste limitée.

2.4 Flore et faune

Les montagnes du Salvador sont en partie couvertes de chênes et de pins ; dans le reste du pays, des arbres à feuilles caduques et des prairies dominent. On trouve une abondance de fruits tropicaux et de plantes médicinales. La faune du Salvador, moins variée que celle des pays voisins en raison de la grande densité de population, comprend notamment des singes, des coyotes, des jaguars, des pumas et des ocelots.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1 Démographie

La population du Salvador était évaluée à 7,1 millions d'habitants en 2008. Le taux de fécondité est de 3 enfants par femme et l’espérance de vie atteint 72,1 ans.

Sa forte densité de population (341 habitants au km²) tend à accentuer les tensions sociales et l’émigration, notamment vers les États-Unis. Plus de 90 p. 100 des Salvadoriens sont des métis (d’Espagnols et d’Indiens). La société est surtout rurale, le taux d’urbanisation est de 60,1 p. 100. L’espagnol est la langue officielle du pays, et la principale religion est le catholicisme.

3.2 Découpage administratif et villes principales

Le pays est divisé en quatorze départements. La population de San Salvador, capitale et plus grande ville du pays, s’élève à 510 367 habitants (1 423 915 habitants avec l’agglomération). Suivent Santa Ana, centre d’une région agricole prospère, et San Miguel, située au pied du volcan San Miguel.

3.3 Éducation

L’école primaire est gratuite et obligatoire. Le Salvador possède 5 025 établissements primaires. L’université d’El Salvador (1841), la plus grande du pays, se trouve à San Salvador. Le taux d’alphabétisation est de 81 p. 100.

3.4 Culture

La culture du Salvador reflète le métissage de la population, qui a su préserver l’héritage de ses ancêtres indiens et espagnols. Des festivals qui s’inspirent des deux cultures et qui rappellent la période coloniale sont régulièrement organisés.

La musique folklorique du Salvador ressemble à celle des autres pays d’Amérique centrale, mais certaines danses populaires mêlent de manière originale des éléments provenant de différents pays européens, l’Espagne en particulier.

3.5 Institutions et vie politique

Le Salvador est gouverné selon la Constitution du 20 décembre 1983, qui établit un régime présidentiel, avec un président de la République élu pour cinq ans au suffrage universel et une Assemblée législative, dont les membres (84) sont élus, également au suffrage universel, tous les trois ans.

La Constitution de 1983 a renforcé l’indépendance du pouvoir judiciaire. L’organe judiciaire le plus élevé, la Cour suprême, est élu par l’Assemblée législative.

À partir du début des années 1990 et de la fin de la guerre civile, l’Alliance républicaine nationaliste (Arena, droite), domine la vie politique salvadorienne. Au début des années 2000, l’autre grand parti politique salvadorien est le Front Farabundo Martí de libération nationale (FMLN), issu de l’un des nombreux groupes de guérilla devenus partis politiques légaux. Les autres principaux partis politiques sont le Parti de conciliation nationale (PCN) et le Parti démocrate-chrétien (PDC).

Le pays possède une armée de terre (13 850 unités), une marine (700 unités) et une armée de l’air (950 unités), à laquelle il convient d’ajouter des forces paramilitaires formées d’anciens militaires, de policiers et d’anciens guérilleros.

4 ÉCONOMIE

Le produit intérieur brut (PIB) s’élève à 18,7 milliards de dollars en 2006, soit un PIB par habitant de 2 758,50 dollars. Les infrastructures économiques (routes, électricité, secteur bancaire) sont relativement bien développées, mais le pays souffre d’une inflation chronique et d’un taux de chômage élevé, et son économie reste très dépendante des cours du café.

4.1 Agriculture

Malgré plusieurs tentatives de réformes agraires, les inégalités restent criantes entre les grands propriétaires terriens, dont les latifundia travaillent surtout pour l’exportation, et les familles d’ouvriers agricoles ou de petits propriétaires, qui pratiquent une agriculture de subsistance. En 2006, le secteur agricole emploie 30,9 p. 100 de la population et représente 10,9 p. 100 du PIB. Le café, cultivé dans les montagnes du Sud, est, avec le coton, la principale richesse du pays.

On cultive également du maïs, de la canne à sucre, du riz, des haricots et de nombreux fruits tropicaux. L’élevage est essentiellement concentré dans la région du plateau central. Le Salvador est un important fournisseur de résine de balsamier (qui permet la fabrication de baumes utilisés en pharmacie). Les crevettes constituent le principal produit de la pêche.

4.2 Mines et industries

Le Salvador possède peu de ressources en minerais, et l’activité minière est réduite à l’extraction de petites quantités d’or, d’argent, de charbon, de cuivre et de plomb. Cependant, depuis le milieu des années 1960, les industries manufacturières ont connu une croissance assez régulière, ce qui fait du Salvador le pays le plus industrialisé de la région, avec le Guatemala. Le secteur secondaire emploie ainsi un quart de la population au début des années 2000 et représente un tiers du PIB. Les principales industries sont celles de l’agroalimentaire, suivies par le textile, les industries lourdes (raffinage pétrolier, pétrochimie, ciment), les engrais et le tabac.

4.3 Échanges

Les principales exportations sont le café, le sucre et les crevettes. Les premiers partenaires commerciaux du Salvador sont les États-Unis, le Guatemala, le Mexique et l’Allemagne. Le Salvador est membre du Marché commun de l’Amérique centrale. Il ne possède que très peu de liaisons aériennes internes, mais son aéroport international est desservi par plusieurs compagnies étrangères. La monnaie du Salvador est le colón, divisé en 100 centavos. Depuis 2001, le dollar américain circule parallèlement à la monnaie nationale. Le Salvador est le troisième pays d’Amérique latine à adopter la dollarisation après le Panamá (1904) et l’Équateur (2000). En 2004, il ratifie l’Accord de libre-échange États-Unis-Amérique centrale (CAFTA).

5 HISTOIRE
5.1 Une région conquise par l’Espagne

De nombreuses civilisations amérindiennes se sont épanouies dans l’actuel Salvador bien avant la conquête espagnole, au début du xvie siècle. Lors de sa conquête, en 1524, par l’Espagnol Pedro de Alvarado, la région est peuplée majoritairement de Pipils, Indiens de langue nahuatl. Elle est ensuite administrée par la capitainerie générale du Guatemala, qui décime les peuples indigènes.

Après deux tentatives infructueuses, en 1811 et en 1814, le Salvador accède à l’indépendance en 1821, pour être aussitôt englobé dans l’éphémère empire du Mexique d’Agustín de Iturbide. En 1823, après l’effondrement de l’empire, le Salvador et ses voisins forment les Provinces-Unies d’Amérique centrale ; une fois la fédération dissoute (1838), le Salvador peut proclamer son entière souveraineté en 1841. Pendant plusieurs décennies, le pays connaît une succession de conflits entre libéraux et conservateurs. La culture du café prend son plein essor dans les années 1850 et devient la base de l’économie du Salvador.

5.2 L’armée au pouvoir

La crise de 1929, responsable de l’effondrement des cours de café, exacerbe les tensions sociales. En 1931, un soulèvement paysan, dans l’ouest du pays, est réprimé dans le sang (30 000 morts) par le général Maximiliano Hernández Martínez, dictateur du pays jusqu’en 1944. Les militaires doivent continuer de diriger le Salvador jusqu’au début des années 1980.

Au cours des années 1970, un double mouvement d’opposition voit le jour : le Front Farabundo Martí de libération nationale (FFMLN), d’inspiration marxiste, lance des actions de guérilla, tandis qu’une coalition dirigée par le démocrate-chrétien José Napoleón Duarte privilégie la voie électorale pour obtenir des réformes. Vainqueur de l’opposition à l’élection présidentielle de 1972, celui-ci est immédiatement contraint à l’exil, et le pays demeure aux mains des militaires.

« Élu « en 1977, le général Humberto Romero Mena réprime durement toute opposition, tandis que les « escadrons de la mort «, milices paramilitaires au service du parti d’extrême droite, l’Alliance républicaine nationale (Arena), sèment la terreur dans le pays. En 1979, un coup d’État dirigé par une junte composée de militaires et de civils permet à Duarte d’accéder à la tête de l’État l’année suivante (il est réélu président en mai 1984), sans que cessent pour autant les combats entre les guérilleros du FFMLN et l’armée salvadorienne, désormais soutenue financièrement par les États-Unis. La guerre civile, symbolisée par l’assassinat, dans sa cathédrale, de monseigneur Romero, archevêque de San Salvador et défenseur des paysans (mars 1980), fait 100 000 morts en dix ans et paralyse l’économie du pays.

5.3 Vers la paix et la démocratie

Les négociations de paix entre le gouvernement et le FFMLN, entamées par Duarte, se poursuivent après l’élection, en 1989, du candidat de l’Arena, Alfredo Cristiani. Les deux parties acceptent la médiation des Nations unies et, après de longs mois de négociations difficiles, signent des accords de paix sous l’égide de l’ONU en janvier 1992 (traité de Chapultepec). La fin de la guerre est officiellement proclamée en décembre 1992. En vertu des accords de paix, les forces rebelles acceptent de déposer les armes et de prendre part au processus politique ; elles se joignent à une coalition de partis baptisée Convergence démocratique.

La transition vers une réconciliation nationale et la démocratie connaît des heurts tout au long de l’année 1993, mais des élections ont lieu comme prévu en avril 1994. Armando Calderón Sol, dirigeant de l’Arena, est alors élu à la tête de l’État. Aux élections législatives et municipales de mars 1997, l’Arena recule au profit du FFMLN et ne garde qu’une étroite majorité relative. Le FFMLN remporte plusieurs dizaines de municipalités dont la capitale San Salvador.

En octobre 1998, le pays est durement touché par le cyclone Mitch. Malgré les scandales qui ont émaillé la présidence d’Armando Calderón et le climat de mécontentement et d’insécurité qui règne dans le pays, le candidat de l’Arena, Francisco Flores, remporte, en mars 1999, l’élection présidentielle, résultat contesté par son adversaire l’ex-guérillero Facundo Guardado du FFMLN.

En janvier et février 2001, le Salvador est frappé par deux tremblements de terre. Le premier séisme, d’une magnitude de 7,6 sur l’échelle de Richter, est le plus violent séisme survenu en Amérique centrale depuis vingt ans. La plupart des victimes sont ensevelies par des glissements de terrain, notamment à 12 km de la capitale — qui est pour sa part épargnée. Près d’un cinquième de la population est touchée et le bilan humain s’élève à 1 200 morts.

Le coût de la reconstruction du pays, malgré l’aide internationale, ajouté à celui de la réforme des retraites et à la chute du cours du café, influencent fortement l’économie du pays et freinent la dollarisation mise en place en janvier 2001. L’augmentation des dépenses publiques et l’accroissement de la dette affaiblissent la politique du gouvernement. En 2003, les élections législatives confirment le mécontentement populaire, avec 58,45 p. 100 d’abstention, et la montée du Front Farabundo Martí pour la libération nationale (FMLN, gauche), qui obtient 31 des 84 sièges de l’Assemblée, devançant ainsi l’Arena du président Francisco Flores, qui n’obtient que 28 sièges.

L’élection présidentielle de 2004 est cependant remportée par le candidat de l’Arena, Elías Antonio Saca (dit Tony Saca), un ancien commentateur sportif, face à Schafik Handal, ex-commandant de la guérilla du FMLN (35,63 p. 100 des voix), à l’issue d’une campagne marquée par la peur de voir le pays dirigé par un ex-guérillero. La politique d’alliance avec les États-Unis se traduit par la ratification en décembre 2004 de l’Accord de libre-échange États-Unis-Amérique centrale (CAFTA) et par le fait que le Salvador est le dernier pays latino-américain à maintenir un contingent militaire en Irak en 2005. Lors du scrutin législatif de mars 2006, l’Arena obtient 34 députés (+ 7) devant le FMLN qui en a désormais 32, ce qui oblige le président à s’allier avec le Parti de conciliation nationale (PCN) qui dispose de 10 élus.

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