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Sankara, Thomas

Publié le 07/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Sankara, Thomas (1949-1987), homme d’État burkinabé, figure emblématique du pays, qui a voulu donner un élan nouveau à l’ancienne Haute-Volta rebaptisée Burkina.

Né à Yako au nord-ouest de Ouagadougou, dans l’ancienne colonie française de Haute-Volta, Thomas Sankara est peul par son père et mossi (moose) par sa mère. Il se dirige naturellement vers l’armée, comme son père qui avait été tirailleur au temps des Français. Après des stages à Antsirabé (Madagascar) et à Rabat (Maroc), où il partage la même chambre que Blaise Compaoré, son cadet de un an, il revient en Haute-Volta. Entre deux concerts de guitare, il fréquente les milieux étudiants où le discours révolutionnaire réserve une place à la rhétorique marxiste.

2 LE HÉROS NATIONAL

En 1974, il se couvre de gloire au cours de la « guerre des pauvres « qui oppose la Haute-Volta au Mali. Le colonel Saye Zerbo, qui vient de prendre le pouvoir, le nomme secrétaire d’État à l’Information (1980). Mais il démissionne dix-huit mois plus tard, car son discours radical ne cadre pas avec l’image d’hommes pondérés que veulent donner les militaires qui dirigent le pays. Un nouveau coup d’État, organisé par le médecin-commandant Jean-Baptiste Ouedraogo, le remet en selle comme Premier ministre, un poste qu’il ne garde que six mois avant d’être mis aux arrêts (mai 1983). Mais son séjour en prison est interrompu quatre mois plus tard par la rébellion de la garnison de Po dans le sud, dont les parachutistes, commandés par Blaise Compaoré, viennent le délivrer (4 août 1983).

3 LA RÉVOLUTION SANKARA

Depuis longtemps, Thomas Sankara est l’homme le plus populaire du pays. Il représente la jeunesse, et son charisme touche toutes les couches de la population. Le pays est gouverné par un Conseil national de la révolution, mais c’est lui le véritable maître.

À ses yeux, le peuple doit être le bénéficiaire d’une « révolution démocratique et populaire « dont les boucs émissaires sont la bourgeoisie, bien peu représentée, il est vrai, tant la Haute-Volta est un pays pauvre où les inégalités sont parmi les moins criantes de la région. Il entreprend des réformes nécessaires en faveur de la jeunesse (éducation), des femmes (interdiction de l’excision), et de la paysannerie qui est invitée à rompre avec le poids des pouvoirs traditionnels. Sa volonté d’en finir avec la corruption des anciens régimes se manifeste dans l’adoption du nouveau nom du pays : Burkina Faso, ou « Pays des hommes intègres «.

4 LA RECTIFICATION

La « révolution Sankara « n’est pas du goût de tous, mais des comités de défense de la révolution (CDR) sont là pour convaincre les plus récalcitrants. Intraitable, il refuse de plier devant les syndicats qui lui reprochent ses méthodes arbitraires, ainsi que les propriétaires qui se voient refuser d’augmenter les loyers.

En août 1987, il reconnaît les excès de la révolution et des CDR et engage une campagne de « rectification «. Mais le point de non-retour a déjà été franchi. Le 15 octobre, alors qu’il a réuni son secrétariat, un commando fait irruption dans la pièce et l’abat avec douze de ses collaborateurs. Peu après, la radio annonce que « pour arrêter la dégénérescence du processus révolutionnaire […] un Front populaire, avec à sa tête le capitaine Blaise Compaoré, vient d’abattre le régime de Thomas Sankara «.

Depuis cette date, le capitaine Blaise Compaoré dirige le pays et est réélu régulièrement à la tête de l’État.

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