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Sans métaphysique, l'homme peut-il comprendre son existence ?

Publié le 27/02/2005

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Je n'arrive alors pas à en saisir le sens ou la signification.           Du point de vue cartésien, l'existence en ses différents aspects se trouve donc expliquée, mais est-elle pour autant comprise ? La compréhension implique l'acte de prendre ensemble (cum-prendere), de récupérer dans un acte total l'ensemble de l'existence et de lui assigner un sens ou une signification. Dès lors, si la métaphysique me permet d'expliquer l'existence, puis-je pour autant la comprendre ? III - La qualité de l'existence : le projet            Il est certain que la métaphysique fournit des éléments d'explication, qu'il s'agisse ou non de sa forme cartésienne. Cependant, c'est par cette méthode même qu'elle manque l'existence en sa spécificité. En effet, l'existence signifie étymologiquement le fait d'être hors de soi ; ek-sistere, en latin, c'est-à-dire « se tenir hors de ». Ainsi, en recourant à un modèle explicatif, la métaphysique isole l'existence comme un fait, un événement que l'on pourrait circonscrire. En ce sens, elle se rapproche des sciences, qui isole des phénomènes à expliquer. Or, si l'émergence de la vie peut être expliquée par la biologie et les théorie de l'évolution, de même que l'apparition d'Homo sapiens, il reste que leur existence est toujours susceptible de leur échapper.
L'idée de métaphysique renvoie à un idéal de connaissance qui s'est exprimé au cours de l'histoire de la philosophie, depuis Platon et sa détermination des Idées jusqu'à Descartes et la recherche d'un critère de vérité, en passant par Aristote et son enquête sur les causes. Cependant, cet idéal est-il susceptible de se traduire concrètement dans l'aptitude de l'homme à comprendre son existence ? Il s'agit donc de déterminer le type de connaissance que fournit la métaphysique, ainsi que ses modes opératoires. Cela nous amènera à distinguer les concepts d'explication et de compréhension, notamment dans leur rapport à l'existence, puisqu'il s'agit-là sans conteste d'un objet particulier, au sens où l'existence n'est pas tant un être particulier (une chose parmi les autres) à expliquer qu'un mode d'être à comprendre.
 


« [Introduction] Rappeler les critiques ordinaires adressées à la métaphysique : domaine fumeux, où rien n'est sûr...

Mais n'est-ellepas cependant nécessaire ? [I - Expliquer et comprendre] a.

La science nous explique les phénomènes de la nature (pas tous pour l'instant, mais l'espoir est qu'elle yparvienne de mieux en mieux).

Pourquoi ne pourrait-elle remplacer la métaphysique ?(rappeler ce que fut le scientisme)b.

Différence entre expliquer et comprendre, c'est-à-dire entre la découverte des causes proches et l'interrogationsur les causes premières et finales (rappeler ici Comte et la façon dont il caractérise l'État positif).c.

La question est de savoir si l'homme est obligé de s'interroger sur les causes premières et finales. [II - Domaine de la métaphysique] a.

Par définition, elle concerne ce qui est au-delà du physique (des phénomènes de la nature), autrement dit au-delà du point de vue de la science.b.

La science ne considère que des faits, alors qu'il y a dans l'homme production de significations et quête devaleurs.c.

Sens et valeurs correspondent précisément à l'au-delà du donné immédiat (ou même du donné tel que lereconstruit la démarche scientifique) et définissent le domaine de la métaphysique. [III - Nécessité de la métaphysique] a.

Sans visée métaphysique, l'homme ne peut expliquer que les phénomènes qui l'entourent, en les considérantcomme des faits.b.

Une telle explication laisse sans réponse la question de leur existence même : il ne s'agit pas, dans cette optique,de s'interroger sur leurs causes, mais de réfléchir sur l'Être qui en fonde la possibilité.c.

Quant à l'existence de l'homme lui-même, elle est totalement investie par des significations qui excèdent aussi lepur ordre des faits ou de l'objectivité.d.

On peut concevoir la métaphysique à la façon d'une ontologie telle que la réclame Heidegger — discours sur l'Etreen général, dans l'ignorance duquel toute connaissance reste en effet superficielle et secondaire —, ou, plusclassiquement, comme pensée (telle que la résume Kant) concernant Dieu, l'âme et le Monde, peu importe en fait :dans tous les cas, seule la métaphysique autorise l'espoir de saisir quelque chose des origines et des buts. [Conclusion] Il est possible que la métaphysique n'aboutisse jamais à une connaissance certaine, puisque ses thèmes ne sont pasréductibles à des objets.

Il n'en reste pas moins que c'est elle, et elle seule, même au prix d'errances inlassables, quipermet à l'homme de méditer sur ce que peuvent être le sens, la signification, la portée de sa propre existence.. »

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