Sartre, l'Imaginaire

  Synthèse Dans l'Imaginaire (1940) Sartre s'intéresse entre autre à la distinction entre imaginaire et réel et étudie le rapport qu'entretient le moi avec ces deux mondes. Pour Sartre, les sentiments imaginaires sont éphémères et flous. Ils appartiennent spécifiquement au monde de l'irréel, c'est-à-dire à l'imaginaire.  Ces sentiments ont besoin du non-être pour exister. Ainsi le caractère irréel de l'imaginaire permet aux sentiments de s'exprimer à travers des images. L'image associé à ces sentiments imaginaires appartient donc lui aussi à l'imaginaire. Or un néant sépare l'imaginaire du monde réel : ces deux mondes ne peuvent donc se mélanger. Ceci explique que l'image qui semblait si « vraie » s'évanouisse lorsqu'elle est confrontée au réel. On pourra s'imaginer haïr une personne, pour autant on ne déteste pas vraiment cette personne puisqu'en réalité il s'agissait d'une manifestation objective du sentiment de haine et la personne imaginée était en quelque sorte une figure faite pour être haïe.                                                                                              D'autre part si les images s'évanouissent lorsqu'elles rencontrent le réel, il en va de même pour les actions imaginaires : je ne pourrai pas faire dans le monde réel ce que je fais dans le monde imaginaire. Et cela parce que la différence de nature entre les deux mondes est trop grande. Nous sommes arrêtés dans notre élan lors du basculement de l'imaginaire vers le réel car le contexte devient celui du réel. Et ce réel nous déstabilise car il est soumis à l'inattendu, ce que nous pouvions justement contrôler dans l'imaginaire. Ainsi la distinction réel/imaginaire amène la distinction entre le moi imaginaire et le moi réel : le moi imaginaire consiste en un moi réel débridé. C'est donc une différence de nature qui sépare réel et imaginaire.