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SARTRE Jean-Paul (né en 1905) Né à Paris, le 21 juin 1905, il avait deux ans lorsque son père, officier de marine, mourut.

Publié le 21/10/2012

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SARTRE Jean-Paul (né en 1905) Né à Paris, le 21 juin 1905, il avait deux ans lorsque son père, officier de marine, mourut. Le jeune jean-Paul fit ses premières études au lycée Henri-IV, puis, de 1917 à 1919, à celui de La Rochelle; bachelier en 1922, Sartre passa les années 1924-1928 à l'Ecole Normale et, après avoir été reçu premier à l'agrégation de philosophie en 1929, il accomplit son service militaire à Tours, dans la météo. De 1931 à 1936, son séjour au Havre (comme professeur de philosophie au lycée de cette ville) fut coupé d'un stage à l'Institut français de Berlin. De cette époque date son premier écrit : L'imagination. En 1937, de Laon, où il réside alors, il est appelé à Paris, où, jusqu'en 1942, son enseignement au lycée Pasteur ne sera interrompu que par la mobilisation. De 1942 à 1944, il est professeur de Khagne à Condorcet et c'est à cette époque que devait paraître son ouvrage capital : L'Etre et le Néant. En 1945, il demanda et obtint un congé. En 1942, Les Mouches avaient marqué le début de sa production dramatique. Il a caractérisé celle-ci ( que la transcription cinématographique a popularisée) comme un théâtre de « situations limites, capable de montrer un caractère en train de se faire «. C'est en 1944 que fut créé Huis-Clos. Dans Les Mains Sales, l'auteur a « voulu représenter, dit-il, les tourments d'une certaine jeunesse qui, malgré qu'elle ressente une indignation très proprement communiste, n'arrive pas, à cause de la culture libérale qu'elle a reçue, à rejoindre le parti «. Sartre n'y fut lui-même jamais inscrit, mais persuadé de « la stupidité d'un anticommunisme fondé sur le principe et la défense d'une liberté vide de tout contenu «, il pense que « l'idéologie de la classe ouvrière offre aux hommes de notre âge une vision irrécusable du monde et d'eux-mêmes « et que « seul, le marxisme, depuis la mort de la pensée bourgeoise, permet de comprendre les hommes, les oeuvres et les événements «. Sartre a fondé et dirige la revue : « Les Temps Modernes «. (Voir page 344.) ARON Raymond (né en 1905) a posé en France les problèmes modernes de la philosophie de l'histoire : Introduction à la Philosophie de 1 'Histoire (1938); La Philosophie critique de l'Histoire (1938). Il a depuis publié notamment : Le Grand Schisme (1948); Les Guerres en chaîne ( 195 ) ; L'Opium des intellectuels (1955) • BEAUFRET Jean (né en 1907) né à Auzances (Creuse), s'est intéressé très tôt à la phénoménologie et à la philosophie de Heidegger. A publié notamment : A propos de l'existentialisme (Confluences, 1945) ; Heidegger et le problème de la vérité (Fontaine, 1947) et un commentaire sur Le poème de Parménide (1955). GUSDORF Georges (né en 1912) né à Bordeaux, professeur à l' Université de Strasbourg, a publié La Découverte de soi (1948); L 'expérience humaine du sacrifice (1948); Traité de l'existence morale (1949); La Parole (1952); Mythe et Métaphysique (1953) et Traité de Métaphysique (1956). RICŒUR Paul (né en 1913) professeur d'Histoire de la philosophie à la faculté des Lettres de Strasbourg, est l'auteur d'un es...
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« Dijinir l'œuvre de Maurice Pradines comme uniquement psyclwlogique serait un double contresens : s'il se préoccupe de questions psyclwlogiques, c'est à partir d'un problème moral; s'il retrouve un propos philosophique -celui de l'actwtté architectonique de l'esprit - c'est à partir d'une analyse du vivant : « il nous semble que l'on entre dans la philosophie dès que l'on prête quelque sagesse propre et immanente aux forces par où tout le monde convient de dijinir le psychisme, et c'est en ce sens qu'une idée philosophique domine toute notre enquête ».

Cette idée philosophique, dans la lignée de l' h,ylémorphisme d'Aristote, est celle d'une immanence réciproque de la pensée et de la matière, de telle sorte que le biologique devient une forme élémentaire du psyclwlogique : renversement de perspective, qui, à l'axiome sensualiste « nihil est in intellectu quod non fuerit prius in sensu », substitue « nihil est in sensu quod non fuerit prius in intellectu ».

L'avantage d'un tel retournement est d'intégrer les analyses phénoménologiques et gestal­ tistes : il n'est pas étonnant qu'un objet, qu'une conscience soient aussi bien intentionnels que structurés, puisque « la sensation est en quelque sorte intelligence ».

Cette identification des deux termes d'un dualisme classique, ici celui de la matière et de l'esprit, identification qui n'est pas immobilisa­ tion (M.

Pradines a médité Bergson), M.

Pradines, au principe de son œuvre, l'avait exercée sur deux termes dont l'opposition n'est pas moins classique, nature et moralité : l'opposition s' abo­ lissait dans l'action qui, sans pouvoir être pleinement rationnelle, est à la fois moyen de connaissance et créatrice de raison.

« La raison d'agir! mais c'est l'action qui crée la raison.

» Si la raison se pense nécessairement, en vertu du « mouvement rétrograde du vrai » comme antérieure à elle-même, si la constitution rationnelle de l' lwmme est, dans sa genèse, produit de ce qui n'est apparemment pas rationnel, la double immanence, de la raison à la nature, de la nature à la moralité, est bien proche du « sequere naturam » stoïcien, pour lequel M.

Pradines ne cache pas sa sympathie.

Il reste à expli­ citer en l'analysant cette unité retrouvée; unité retrouvée par le moraliste, analysée par le psychologue.

L'analyse est néces­ saire pour tout esprit qui ne se veut pas perdre dans la contemplation immobile de l'immanence affirmée.

La notion privilégiée qui sera deux, tout en étant une, matière et esprit, c'est la notion de tendance, dont l'origine remonte à Leibniz, à Maine de Biran, à l'appa­ rition d'une conception dynamique de la conscience : mot qui, d'après Ribot, a « l'avantage d'embrasser les deux aspects psychologique et physiologique du phénomène ».

Janet, Freud, Burloud précisent le sens du mot.

Pradines l'en­ richit en le rendant lourd de signification quasi épistémologique à la fois motrices et représentatrices, les tendances s'insèrent entre l'animalité et l'humain; à l'état «pur », simple postulat, elles s'attestent en dévoilant le primat du psychique au niveau de la conscience spontanée.

Ainsi, au niveau de la sensation, il s'agit de montrer l' émer­ gence d'une intelligence capable de penser : la virtualité acquiert la valeur d'une dimension nouvelle, car « pour que notre pensée sorte des sensations, il faut que nos sensations mêmes soient des pensées ».

Une telle affirmation s'oppose à la fois au rationalisme classique, affir­ mant l'hétérogénéité essentielle de l'es­ prit, et au sensualisme psyclwlogique, faisant de l'esprit un « produit » des sens.

Cette double rupture aboutit à une synthèse psyclwlogique, à un dogmatisme hiérarchisé qui donne de l'activité men­ tale un tableau en trois plans, dont aucun n'est radicalement séparé des autres (automatisme, mémoire, pensée).

La méthode pour les déterminer ne saurait être que génétique : genèse dont l'idée fondamentale est que « l'esprit est à la fois dans ce qu'il fait et dans ce qu'il emploie », à la fois « condition du mouvement autonome orienté » et « dépas­ sement constant d'actes affectifs dans des actes de raison ».

NABERT Jean (né en 1881) Parti d'une méditation prcifonde du kantisme (en particulier : L 'Expé­ rience intérieure de la liberté (1924), s'oriente depuis les Eléments pour une éthique ( 1 943), vers une morale et une métaphysique concrètes.

SPENGLER Oswald (1880-1936) se proposait de développer une « morpho­ logie de l'histoire universelle ».

Mais cette idée chez lui n'est guère plus qu'une métaphore biologique un peu vague.

Spengler a publié notamment : Der Untergang des Abendlandes, 1922- 1923 (Le déclin de l'Occident); Der Mensch und die Technik (1931); Jahre der Entscheidung (1933).

KEYSERLING comte Hermann de (1880-1950) a développé une « métaphysique du sens», une philosophie de l'histoire et une sagesse que l'Allemagne de 1933, après quelques hésitations, a rejetées.

Das Reisetage­ buch eines Philosophen (1919-1923) (] ournal de voyage d'un philosophe); Spektrum Europas ( 1 928) (Analyse spectrale de l'Europe); Amerika ( 1930) (Psychanalyse de l'Amérique); Südamerikanische Me di ta tionen (1932) (Méditations sud-améri­ caines); Das Buch vom Ursprung ( 1947) (De la pensée aux sources de la vie).

SPRANGER Eduard (né en 1882) étudia à Berlin auprès de Dilthey et Paulsen avant de devenir prcifesseur à Leipzig, Berlin et Tubingen.

Influencé par Dilthey, Rousseau et Rickert, il a publié: Philosophie und Weltanscha­ uung (1910); Kultur und Erziehung ( 1919); Lebensformen ( 1921); Pro­ bierne der Kulturmorphologie ( 1 936) ; Die Magie der Seele ( 1 94 7).

BACHELARD Gaston (né en 1884) « Il suffit que nous parlions d'un objet pour nous croire objectifs ».

Cette pre­ mière phrase de la Psychanalyse du feu est pleinement valable, pour nous mettre en garde, nous qui devons parler de l'œuvre de Bachelard, comme si elle était une, comme si elle n'éveillait pas en nous, en même temps que le désir de savoir, l'émerveillement devant un monde qui se développe en des sens multiples et inattendus gonflant l'objet, et la connais­ sance que nous en avons, de valorisations primitives, dont les séductions font prendre plaisir, et plaisir démiurgique, à l'acte apparemment le plus simple.

De formation, G.

Bachelard est à la fois physicien et philosophe : il est donc normal qu'une partie de son œuvre soit consacrée à la rijlexion sur les problèmes que pose à l'épistémologie le développe­ ment de la science contemporaine; le propos de Bachelard, en ce qui concerne la philosophie scientifique, c'est, en un mot, de « dialectiser la pensée et, par cette dialectisation de la pensée, compren­ dre enfin que le concret est moins donné qu'il n'est construit, que les concepts clairs du mécanisme sont moins simples qu'arbitrairement - ou commodément - simplifiés.

Il s'agit de démystifier le rapport transcendantal du sujet et de l'objet, trop souvent immobilisé dans un rationalisme théorique et par là même aisément triomphant, et de rece­ voir les leçons de l'expérience, loin de l'expérimentation, afin de « ne pas voir la réalité telle que je suis ».

Le sens indéniable des formules ajoute à la polémique de Bachelard une valeur percutante : il s'agit en effet d'une polémique, qui a pour but de réveiller un esprit paresseux, devenu approximatif, de changer le « sens » du rationalisme et de passer d'une épistémologie carté­ sienne à une épistémologie non-cartésienne : en aucun cas, il ne s'agit de dénier sa valeur à la science, ou à une science, mais d'apprendre enfin à être « mécontent », pour ne plus se satisfaire des applications floues de concepts apparemment sim­ ples.

Concepts valables, certes, au niveau de la connaissance approchée, « macros­ copique », et qui restent valables à ce niveau; mais il devient nécessaire de les abandonner, lorsqu'on aborde la physi­ que des quanta, dont on sait que le principe d'indétermination d' Heisen­ berg introduit la probabilité dans la constitution même des choses.

La déter­ mination, base d'une physique totale, relève de l'illusion de la possibilité d'un entendement infini, qui, au même moment, connaîtrait l'état exact et total de l'univers; relativité et indéterminisme n'aboutissent pas à la négation absolue de toute vérité - ce serait d'ailleurs contraire d leur statut -mais introdui­ sent dans une pensée consciente de ses postulats une vie et une histoire, un risque.

Ce risque, G.

Bachelard l'a couru en un domaine bien différent : une introduction à la lecture de Lautréamont, dont Les chants de Maldoror ont été lus et relus par les surréalistes.

Mais aussi la série des quatre éléments, dont il opère la « psychanalyse objective », pour que se fasse la fusion entre « l'esprit poétique expansif et l'esprit scientifique taciturne ».

Bref, pour qu 'il ne soit plus interdit au philosophe de résister aux séductions des rêveries et des sympathies d'objets, les ayant bien connues.

Gaston Bachelard est l'auteur de : Le nouvel esprit scientifique; Le 433. »

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